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France : Les urgentistes s'alarment après la mort d'un malade à Paris

Un syndicat de médecins urgentistes demande au gouvernement de déclencher un plan d'urgence dans les hôpitaux de la région parisienne et de rappeler les personnels, après le décès d'un malade, dimanche, imputé à un manque de places.



A deux jours du réveillon de la Saint-Sylvestre, il n'y a aucune place disponible dans les services de réanimation d'une trentaine d'hôpitaux et de cliniques de la région parisienne, dit l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui évoque un risque de "catastrophe sanitaire".

"La sécurité des patients n'est plus assurée dans les hôpitaux en Ile-de-France pendant cette période de fêtes. L'Amuf demande le déclenchement des 'plans blancs' en Ile-de-France et le rappel des personnels", dit le syndicat dans un communiqué.

Le plan 'blanc', mis en oeuvre notamment durant la canicule de 2003 en France, consiste à décloisonner les services pour favoriser l'accueil des patients.

Contacté par Reuters, le cabinet de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a déclaré qu'il attendait de disposer de plus d'informations pour s'exprimer.

Un secrétaire national de l'UMP, Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital parisien Beaujon, a imputé le drame de dimanche à un problème d'organisation.

"Chaque hôpital décide dans son coin sans se préoccuper des besoins de la population et de ce que fait l'hôpital voisin. La vérité est que l'hôpital manque cruellement de pilote", écrit-il dans un communiqué.

Selon l'Amuf, l'homme atteint d'un malaise cardiaque à Massy (Essonne) est mort dans une ambulance, six heures après avoir été pris en charge par les secours. Il était âgé de 60 ans.

PLAN POUR L'HÔPITAL EN 2009

Les secours ont, selon le syndicat, contacté sans succès plus de 27 services de réanimation.

L'homme a été transporté à Longjumeau (Essonne), qui n'avait pas les équipements adéquats, avant qu'une place se libère à l'hôpital parisien de Lariboisière. Il est décédé avant son arrivée dans cet établissement, dit l'Amuf.

Les médecins de l'Amuf sont en grève depuis trois semaines pour dénoncer le manque de personnel et des problèmes de temps et de conditions de travail. Ils continuent toutefois d'assurer les soins.

Le syndicat estime que les règles imposant un retour à l'équilibre financier ont poussé les établissements à fermer des lits en période de fêtes, créant la situation actuelle.

L'affaire survient après le décès accidentel d'un enfant de trois ans à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris le soir du 24 décembre.

L'Amuf impute ce décès, dû à l'utilisation par erreur dans une perfusion d'un produit mortel à haute dose, à la désorganisation de l'hôpital, qui doit prochainement déménager. Il a demandé la démission de la ministre de la Santé.

Le père de l'enfant dit qu'on a tardé à lui venir en aide. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) le nie et a déclaré que le service où s'est produit le décès avait sept personnes en service pour 11 patients. L'infirmière a été mise en examen pour "homicide involontaire".

L'UMP a imputé dimanche au Parti socialiste et aux 35 heures la responsabilité des problèmes des hôpitaux.

"L'hôpital ne souffre pas (...) d'un manque de moyens généralisé alors même que notre pays a les dépenses de santé par tête d'habitant parmi les plus élevées du monde", écrit Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, dans un communiqué.

Selon lui, "ce qui est en cause c'est le rapport coût/efficacité en particulier parce que, plus qu'ailleurs, les 35 heures chères à Martine Aubry ont fait des ravages !"

Un plan pour l'hôpital présenté comme une "modernisation" du secteur, et condamné aussi par l'Amuf, doit être présenté par Roselyne Bachelot au Parlement en 2009.


Lundi 29 Décembre 2008 - 11:05


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