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Le procès Hissène Habré inspire les victimes d'autres pays africains

Au Sénégal, les Chambres africaines extraordinaires ont confirmé jeudi 27 avril les charges qui pèsent contre Hissène Habré. Ce tribunal spécial l'a condamné à la perpétuité pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture commis entre 1982 et 1990 lorsqu'il était au pouvoir au Tchad. La cour a aussi ordonné le paiement de 123 millions d'euros par Habré aux victimes. C'est donc l'issue d'un long feuilleton politico-judiciaire, marqué par la création d'un tribunal spécial en 2012, issu d'un accord entre l'Union africaine et le gouvernement sénégalais. Créée pour le cas tchadien, cette institution va disparaître mais elle inspire les victimes d'autres pays africains.



L'activiste érythréenne Elizabeth Chyrum voit les Chambres africaines extraordinaires comme un exemple. Directrice de Human Rights Concern Erythrea, elle rappelle qu'en 2016, l'ONU a demandé la création des mécanismes pour juger les responsables de crimes contre l'humanité dans son pays. Néanmoins, les défis sont grands avant que le président érythréen Isaias Afeworki se retrouve au tribunal.

« L'Erythrée est un pays isolé, explique-t-elle. Il n'est pas membre des institutions judiciaires internationales et il ne respecte pas les décisions de la communauté internationale. Pour nous, les enquêtes ont déjà été menées et les coupables identifiés. Nous avons juste besoin que des procédures soient lancées. Donc cela ne prendrait pas trente ans comme pour le Tchad. La question est entre les mains de l'Union africaine et de l'ONU. Maintenant, c'est très compliqué car le président est toujours en place. Mais son pouvoir n'est pas éternel. Tout peut arriver. »

En Gambie, Yahya Jammeh est lui parti en exil. Baba Hydara est membre de la toute jeune association des victimes du dictateur. Fils d'un journaliste assassiné, il demande la création de chambres extraordinaires pour son pays : « Ça me tient à cœur. Je n’étais pas là pour soutenir la famille, mais je suis revenu pour l’honorer. Il n’y a rien de mieux que d’amener l’homme qui l’a assassinée en justice. Ça peut aider pour ces nouveaux dictateurs, pour leur montrer qu’aujourd’hui ils peuvent être jugés eux aussi. »

Pour lui, le nouveau pouvoir gambien ne pourra gérer le dossier tant il sera mobilisé à relever le pays et combattre la corruption.

Rfi.fr

Vendredi 28 Avril 2017 - 23:50


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