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Les perles de la Casamance : Les ostréicultrices sénégalaises, pionnières du développement durable

En Casamance, l’ostréiculture féminine a été identifiée comme un secteur clé du développement durable. Malgré les difficultés engendrées par des années de conflit, les ostréicultrices casamançaises se sont organisées pour obtenir leur indépendance financière et subvenir aux besoins de leur famille. La Banque mondiale soutient ces ostréicultrices et finance également la réhabilitation de routes et de rizières ainsi que la promotion de la paix et de la réconciliation dans la région.



Les perles de la Casamance : Les ostréicultrices sénégalaises, pionnières du développement durable
Dans la mangrove casamançaise de Tobor au Sénégal, sous un soleil de plomb, Anastasie Coly se penche pour nettoyer des huîtres fraîchement collectées. Elle a de l’eau jusqu’aux genoux mais s’efforce de garder le sourire malgré la difficulté de la tâche. Avec une trentaine d’autres femmes, Anastasie fait partie d’une association produisant des huîtres destinées à la consommation locale mais potentiellement aussi à l’exportation.

En Casamance, l’ostréiculture est presque exclusivement pratiquée par les femmes. Cette activité a été identifiée par le gouvernement sénégalais et la Banque Mondiale comme un secteur clé pour le développement durable dans une région traumatisée par trois décennies de conflit qui ont considérablement nui au développement de la région.

« Pour nous les femmes, tout gravite autour des mangroves. Même si nous exploitons ses ressources à travers l’ostréiculture et la pêche, nous travaillons à la préservation de l’écosystème en plantant de nouvelles mangroves, pour permettre une plus grande biodiversité. Nos moyens de subsistance en dépendent », indique Rama Diatta, coordinatrice du Projet de conservation de la biodiversité et la réduction de la pauvreté, mené par la Fédération régionale des groupements de promotion féminine (FRGPF), basée à Ziguinchor, capitale régionale de la Basse-Casamance, au sud-ouest du pays.

Les perles de la Casamance : Les ostréicultrices sénégalaises, pionnières du développement durable
Financée par l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA) du Sénégal et la Banque mondiale, la FRGPF est une organisation composée de plus de 30 000 femmes qui vise à promouvoir l’émancipation et l’emploi des femmes afin qu’elles subviennent aux besoins de leur famille et atteindre l’indépendance financière.

« En effet, la chaîne de valeur ostréicole a un grand potentiel en matière d’augmentation des revenus des femmes en Casamance, en particulier  avec l’amélioration du système de production qui permet de vendre les huîtres fraiches et non pas fumées et de répondre ainsi à la demande des hôtels et restaurants en Casamance. Un projet pilote est planifié afin de mettre en place une collaboration entre trois fermes ostréicoles et des centres où les huîtres sont dégorgées et nettoyées avant d’être vendues à l’état frais », explique Demba Baldé, spécialiste en développement social en charge du Projet pôle de développement de la Casamance  (PPDC).



Les perles de la Casamance : Les ostréicultrices sénégalaises, pionnières du développement durable
L’Agence nationale de l’aquaculture et la préfecture de Ziguinchor ont récemment organisé une cérémonie en l’honneur d’une récente récolte provenant du site où travaille Anastasie. Selon le directeur général de l’ANA Magatte Bâ, cette récolte rapportera entre quatre et cinq millions de francs CFA (soit environ 8 000 et 10 000 dollars).

Au cours de cette cérémonie, des équipements qui permettront d’améliorer les conditions de travail des femmes et la qualité des produits ont été donnés aux femmes dont notamment deux pirogues, 250 lanternes, 100 couteaux, 50 paires de gants, et 48 paires de bottes.

« Ce soutien additionnel aux ostréicultrices en matériel et en financement leur permet de travailler dans des eaux plus profondes, ce qui permettra d’améliorer la qualité des huîtres destinées à la consommation locale ainsi qu’à l’export», déclare M. Bâ.

Cette initiative, ainsi que la réhabilitation de rizières, la création d’emploi pour les jeunes et les femmes, le désenclavement de zones rurales, la promotion de la paix et de la réconciliation sont parties intégrantes du Projet pôle de développement de la Casamance (PPDC)  lancé par le Président sénégalais Macky Sall le 17 mars 2014.

Doté par la Banque mondiale d’un budget de 40 millions de dollars, « le PPDC est conçu comme une opération structurante et transformatrice, visant à appuyer la volonté de l’Etat du Sénégal de développer le potentiel économique de la Casamance et ainsi améliorer les perspectives de paix durable », comme l’a indiqué Mme Songwé, Directrice des opérations de Banque mondiale pour le Sénégal, à l’occasion de la  cérémonie d’inauguration du PPDC à Ziguinchor.

Pour la population casamançaise, le PPDC représente une lueur d’espoir. Pour Anastasie en particulier, il apporte la promesse d’un emploi durable. Malgré les difficultés physiques et émotionnelles infligées par des années de conflit au cours des dernières années, Anastasie et les autres ostréicultrices restent plus optimistes et déterminées que jamais, preuve, s’il en faut, que ces ostréicultrices sont  les vraies perles de  de la Casamance.

Banque Mondiale

Jeudi 1 Mai 2014 - 14:07


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