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Madagascar: Marc Ravalomanana confiné à Diego Suarez

L’ancien président malgache, Marc Ravalomanna, se trouve confiné à Diego Suarez, dans le nord de Madagascar. Il est en résidence surveillée depuis son arrestation, mardi 14 octobre. Marc Ravalomanana a été arrêté à Antananarivo quelques heures seulement après son retour d’exil en Afrique du Sud. RFI s’est rendu à Diego Suarez et a pu constater que la résidence où se trouve l’ex-président est sous haute surveillance.



L'ancien président malgache Marc Ravalomanana. Reuters / Finbarr O'Reilly
L'ancien président malgache Marc Ravalomanana. Reuters / Finbarr O'Reilly
La résidence se trouve dans le quartier militaire, dans une grande villa qui, en temps normal, est vide et peu sécurisée. Depuis mardi, une dizaine de militaires gardent l’entrée. Ces derniers sont un peu nerveux à la vue des journalistes à qui ils ont rapidement demandé de quitter la rue après avoir contrôlé les appareils photos.
Difficile donc de savoir ce qui se passe à l’intérieur mais les proches de l’ancien président affirment qu’il y est toujours. La famille devait venir lui rendre visite, ce mercredi après-midi, mais le vol en provenance de la capitale a finalement été reporté à jeudi matin.
Autour de la résidence, la vie continue comme d’habitude. Beaucoup de gens ne sont pas au courant et ils disent qu’ils ne s’intéressent pas tellement aux actualités politiques.
D’autres ont entendu la nouvelle mais cela émeut très peu de gens de savoir que l’ancien président est à quelques rues de chez eux. Un habitant expliquait, à RFI, que pendant longtemps, Diégo a été un peu une ville du bout du monde, à la pointe nord du pays et à plus de 1 000 kilomètres de la capitale. Cela ne fait, en effet, que quelques années que la route a été faite et, pour beaucoup d’habitants, ces affaires politiques concernent la capitale. Eux, disent-ils, ne se sentent pas tellement concernés. C’est peut-être pour cela aussi que le régime a choisi cette ville pour isoler Marc Ravalomanana. 
De nombreuses zones d'ombres
Trois jours après l’interpellation de l’ancien président Ravalomanana, on ne sait toujours pas précisément comment il a pu, à l’insu de tout le monde, quitter le territoire sud-africain par un vol privé, atterrir à Madagascar, puis rejoindre sa maison perchée sur les hauteurs de la vieille ville d’Antananarivo. Dans le camp de l’ex-président comme parmi les autorités malgaches, personne jusqu’à maintenant n’a retracé le périple qu’a effectué Marc Ravalomanana.
Pour quel motif a-t-il été mis en résidence surveillée ? Est-ce à cause des condamnations par contumace qui pèsent sur lui ou à cause de son retour illégal par avion privé ? Ou encore à cause des propos provocateurs qu’il a tenus à son arrivée ? Est-ce parce qu’il menaçait la sécurité publique ? Les raisons restent floues.
Certains s’interrogent aussi sur les choix de Marc Ravalomanana : pourquoi revenir maintenant, si aucun accord politique n’avait été conclu ? Aujourd’hui, il se retrouve isolé sur le plan diplomatique. Il lui reste une certaine popularité, difficile cependant à mesurer.
Pas de réaction officielle en Afrique du Sud
Le départ de Marc Ravalomanana d’Afrique du Sud soulève des questions : comment a t’il pu discrètement quitter le pays alors qu’il n’avait plus de passeport ? Selon son avocat, les autorités malgaches ont refusé en début d’année de lui renouveler son document qui avait expiré.
S'il a loué un avion privé, comment celui-ci a-t-il pu sortir du territoire sans aucune autorisation ? Brian Currin, avocat de l’ancien chef de l’Etat dit ne pas s’avoir et ajoute qu’il n’était pas au courant que son client s’apprêtait à partir.
S’il n’y a pas eu de réaction des autorités sud-africaine, on dit que Pretoria aurait des raisons d’être contrarié par ce départ discret. D’autant plus que le mois dernier, une délégation de la SADC, la Communauté de développement de l'Afrique australe, a rencontré Marc Ravalomanana à Pretoria pour discuter de son retour à Madagascar.
L’organisation régionale, qui a joué les médiateurs dans la crise politique malgache, a toujours exhorté les différents acteurs malgaches à adhérer à la feuille de route de la SADC qui comprend notamment le retour aux pays de tous les exilés politiques.
 

Rfi.fr

Jeudi 16 Octobre 2014 - 11:54


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