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Marché du riz africain : Mamadou Cissokho du ROPA plaide pour un protectionnisme

Africarice 2010 polarise l’attention des riziculteurs et paysans. Ils fondent beaucoup d’espoir à ce congrès où de bonnes résolutions pour le développement de ce secteur devraient être prises. Le président d’honneur du Réseau des Organisations Paysannes et Agricoles du Sénégal (ROPAS) et membre du Conseil National de Concertation des Ruraux (CNCR), Mamadou Cissokho plaide pour une bonne structuration du marché du riz africain et surtout un protectionnisme pour promouvoir la riziculture et la souveraineté alimentaire de notre continent.



Le président d'honneur du ROPA, Mamadou Cissokho
Le président d'honneur du ROPA, Mamadou Cissokho
M. Sidibé, quelles sont attentes par rapport à ce congrès du riz africain qui se tient du 22 au 26 mars à Bamako ?

L’alimentation depuis les Pharaons est, d’abord, une question politique. C’est la volonté politique des gouvernements de pouvoir assurer la souveraineté alimentaire des peuples qui est la base de notre vie communautaire. Parce que la faim amène des révoltes. Donc si un gouvernement n’arrive pas à créer des conditions favorables pour que les populations puissent produire, échanger et manger bien, il a failli à son premier devoir.

Aujourd’hui que tout le monde que la recherche a eu des semences de haute qualité, que des gouvernements du Mali, du Sénégal, du Burkina, du Niger… commencent à apporter du soutien à l’agriculture, nous espérons que le congrès va dire qu’il n’y a pas d’alternative à l’option agricole. A ce titre, l’agriculture doit être soutenue en matière d’intrants, de semences, de matériel agricole, d’organisation de marché régional protégé au niveau de la CEDEAO pour que nous puissions sortir de l’insécurité alimentaire.

Est-ce que les agriculteurs africains peuvent produire le besoin en vivre du continent africain ?

Ce n’est pas un problème. Cette année au Sénégal, nous ne sommes pas loin du million de tonnes d’arachide et on n’a pas utilisé des tracteurs. Si vous allez dans la région du fleuve, il y a dix ans, on était à 3,5 tonnes parfois 4. Aujourd’hui nous sommes à 8 tonnes à l’hectare et deux fois dans l’année. A l’office du Niger, c’est pareil. Vous n’avez qu’à interroger les chercheurs, ils savent. Les paysans sont capables de produire plus que l’Afrique a besoin. Mais, il ne s’agit pas de produire, il faut d’abord le marché. C’est le marché qui commande la production parce que quant tu produits, tu investis, tu achètes des intrants, tu travailles. Mais si tu as le produit, il faut que tu le vendes plus que tu as investi pour vivre.

Pour l’écoulement de vos productions en riz, ne pensez vous pas qu’il faut une batterie de communication pour les africains fassent du consommer local ?


Non le problème ne se situe pas à ce niveau. Quant il y a un riz de qualité, les gens le consomment. Aujourd’hui le riz du Walo et celui de l’Office du Niger ne sont pas dans la rue. Ça marche bien si c’est de la qualité. Et puis les riziculteurs savent maintenant produire de la qualité. Tout le problème c’est que l’Asie subventionné son agriculture et ce n’était pas le cas chez nous. Ce qui expliqué que le prix des produits importés était bas. Nous avons le devoir de protéger notre marché du riz. Nous avons le devoir de le structurer et donc de soutenir notre agriculture. On n’a pas de proposition à faire aux jeunes ruraux. Donc il ne faut pas qu’ils abandonnent leurs champs. S’ils abandonnent leurs champs, c’est le chaos. Et pour qu’il reste dans les villages, il faut qu’ils vivent bien.

Quel est le rôle que joue le CTA dans le développement agricole dans les pays africains ?

Nous avons d’excellents rapports. Le Centre Technique de Coopération Agricole et Rural est un bon partenaire pour l’information, la communication et de soutien aux Organisations paysannes.


Lundi 22 Mars 2010 - 18:46


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