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Naby, l'enfant du Sénégal

Né à Dakar, d’une mère malienne et d’un père guinéen, Naby a grandi à Mbour sur la côte sénégalaise. Devenu selon ses termes, chanteur un peu par hasard, son style fortement basé sur le reggae est teinté de Jazz, de Hip-hop, et de Soul. Il impose une musique africaine authentique, moderne et métissée, dotée d’une grande force mélodique.



Naby, l'enfant du Sénégal
Naby ne tient pas en place. Il prend une guitare pour chantonner, il joue avec un enfant, il va voir un membre de son groupe… toujours avec le sourire, qui ne le quitte jamais y compris sur scène où il se révèle vraiment.

Naby n’est pas un surnom mais bien son nom de naissance. Né à Dakar le 8 mars 1976, Naby Ibrahima Condé a grandi à Mbour, une station balnéaire à environ 80 km de Dakar. Son père guinéen est instituteur, sa mère malienne directrice d’école. Ils ont eu trois filles et trois garçons, sénégalais, élevés dans un "melting pot". Seul Naby a pris le chemin de la scène.

Petit, l’enfant Condé n’a pas pris des pots de tomates pour taper dessus en rythme. La chambre de ses frères était son repère et son lieu de découvertes musicales. On l’imagine bien, avec son sourire coquin, "le petit taquin" selon ses professeurs, assis sur le lit, l’oreille tendue. Tracy Chapman d’abord car il aimait bien sa voix qu’il reproduisait sans vraiment comprendre le sens des paroles.

Naby, l'enfant du Sénégal
Et puis les Super Diamono, Youssou N'dour, Thione Seck. "Je suis né avec, je suis né dans le sabar (fête organisée par des femmes avec des tamtams), avec le mbalax". La salsa du mythique groupe Orchestra Baobab a aussi bercé ses rêveries d’enfant. "C’était un mélange", précise-t-il, un mélange que l’on retrouve dans sa musique : folk, reggae, soul et r’n’b. Sa première spectatrice était sa mère. Pour l’apaiser quand il faisait "des fautes graves", il lui chantonnait "Maman, prépare moi du poulet roté, un roux roti"… une chansonnette d’enfant pour faire rire la maman et d’après Naby, "c’est là que la musique a commencé".

La musique qui trotte dans la tête

Naby a fait des études, jusqu’au BEFM mais "ce n’était pas (son) truc", alors il est entré dans une école à Dakar pour apprendre la mécanique. L’aventure a duré trois mois, même s’il aime bien conduire, mettre les mains dans l’huile ne lui a pas plu. Retour à Mbour avec toujours la musique qui trotte dans sa tête.

Naby, l'enfant du Sénégal
En 1996, il fonde avec Ely quelqu’un qu’il "respecte vraiment" le groupe Peace & Peace, un album sort : Diam ak Diam, mais le groupe se dissout. Divergence, ils n’étaient pas "sur la même longueur d’onde". Naby voulait répondre à une question que le tenaillait : pourquoi la musique l’envahit autant.

A 22 ans et un peu d’argent en poche, il part au Mali puis en Guinée. Il va au fin fond de la forêt, roule plus de 700 km pour retrouver le village natal de son père afin de retrouver ses racines, chercher une réponse. Il la trouve : "j’ai des trucs à dire" et revient au Sénégal. Abdourahmane Wane alias Countryman, l’un des pionniers du reggae au Sénégal, ressent alors ce besoin de s’exprimer chez Naby et l’aide, tout comme Guillaume Garcia qui devient son manager. Naby travaille fort et sort l’album Dem naa fin 2008. Entre temps, "beaucoup de découvertes, de rencontres, de festivals, de scènes".

Tous les vendredis, il se produit à la Villa Krystal, un resto-bar de Dakar. A 33 ans, marié avec un enfant, il ne fait "plus le malin", son expression favorite, explique-t-il. En fait, il le fait toujours un peu. Le grand timide, qui se cache derrière des blagues, sur scène ou non, aime être entouré. De sa femme comme de ses parents, frères et sœurs, un cocktail qui le rend tout puissant.

Charismatique

Sur scène, il est charismatique. Petites dreads sur la tête, l’artiste rend hommage aux autres et prête volontiers son micro aux chanteurs de passage, esquive des pas de danses et interpelle les spectateurs. Avec ses tripes, il chante l’amour, la vie, l’amitié, la trahison. Son rêve ? Un peu fou : faire un album dans chaque pays du monde, dans les langues du pays. Il souhaite parler au monde entier… sa mission sur terre.

Pour le prix RFI, ce n’est pas lui qui est nominé, dit-il, mais un "enfant du Sénégal". Pour la petite anecdote…son père ne croyait pas en lui. "La première fois que j’ai dit à mon père que je voulais être chanteur, artiste, il m’a répondu : 'mais toi, t’es vraiment un gros nul'". Il avait 21 ans et tous les copains de son père lui demandaient de venir le voir jouer. Mais son père était intransigeant : "'c’est un rigolo'. C’est ce qu’il leur répondait" poursuit-il dans un grand éclat de rire. "Mais un jour, je suis passé à la télé alors que mon père était devant son poste. Il avait les larmes aux yeux, n’y croyait pas et quand je suis rentré à la maison. Il m’a dit : 'tu as ma bénédiction.'". Pause : "c’est tout ce qu’il me fallait", conclut le jeune homme.

Pressafrik

Jeudi 26 Novembre 2009 - 13:32


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