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Opinion de Doudou KA: "L’exception démocratique n’est pas une solution à la crise casamançaise … "



Opinion de Doudou KA: "L’exception démocratique n’est pas une solution à la crise casamançaise … "
Le Samedi 1er février dernier,  au nom des défis impérieux à relever en Casamance à savoir la paix et le développement, mon camarade et grand frère, Benoit Sambou, a pris l’initiative de proposer au Maire sortant de Ziguinchor et Président d’un parti opposé au Président de la République Macky Sall, Abdoulaye Baldé, de joindre sa main à la sienne pour constituer « une liste unique » aux prochaines élections locales de 2014. Le Maire sortant d’ailleurs n’en exclut pas d’emblée l’idée après avoir consulté sa base.


J’y suis irréductiblement et farouchement opposé, publiquement je m’en explique.


Publiquement car cet appel est public, il  dépasse désormais les cadres partisans et les stratégies d’appareils. Il interpelle tout le monde, la communauté casamançaise d’ici et de la diaspora en premier chef, mais aussi toutes celles et ceux, nos partenaires notamment, qui inlassablement œuvrent à mettre définitivement fin à un conflit qui n’a que trop duré, endeuillé, divisé et meurtri ma Casamance natale et, partant le Sénégal tout entier.


J’ai trop de considération pour le combat de longue date que mène pour la Casamance, Benoit Sambou, pour ne pas respecter sa conviction. Selon lui il faudrait taire les divergences et les différences au nom des intérêts supérieurs de la région que sont la paix et le développement. Je n’ose imaginer donc qu’il agisse en politicien prêt à tout pour se positionner dans la saine concurrence qui anime notre parti localement ou pire qu’il envisage la défaite du camp présidentiel sans le soutien du maire sortant. Je lui donne quitus de sa bonne foi.


J’ai aussi trop de considération pour le rôle de premier magistrat de Ziguinchor et pour celui qui aujourd’hui l’incarne, un homme d’Etat assurément, mon cousin de Cabrousse, pour songer une seconde qu’il puisse ruser quand il dit vouloir se référer à sa base étonnée pour apprécier la proposition. Hier, il est resté constant dans son soutien au PDS, jusqu’à la défaite, bien qu’ayant été rudoyé par Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, alors qu’il se déclare ouvertement et courageusement en opposition avec Macky SALL et qu’il dit se préparer pour 2017, je ne l’imagine pas une seconde vouloir recourir aux voix de brebis égarés pour tenter de se maintenir à la mairie de Ziguinchor.


En fait l’idée est simplement mauvaise et dangereuse. Récemment le Mali quasi en guerre a organisé des élections exemplaires avec une diversité de candidats, les intérêts supérieurs n’ont pas pour autant été oubliés. Au contraire il était au cœur des projets des candidats. A Ziguinchor et en Casamance, malgré un confit vieux de plus de 30 ans, jamais il n’est venu à l’esprit de quiconque de renoncer à ce que le peuple s’exprime et se choisisse, dans la diversité, celui le mieux à même de répondre à ses aspirations profondes de développement tant à ses questions du quotidien qu’à bâtir son avenir.
Jamais donc la démocratie n’a été confisquée quant bien même la paix n’est pas encore au rendez-vous. Nous pouvons nous en enorgueillir.  Or c’est exactement ce qu’il adviendrait si l’on suivait la piste proposée par mon camarade et l’édile sortant. Voilà l’effet quasi mécanique produit par une liste unique où même commune appelée de leurs vœux.


Le peuple souverain serait dépossédé de la seule dignité qu’il lui reste…. choisir ses dirigeants. Que dirions-nous alors à nos fidèles alliés de Benno Bok Yakaar ou à ceux du PS Ziguinchor qui se sont déjà quasi-unanimement et courageusement prononcés pour une nouvelle direction et pour ma candidature aux prochaines municipales. 
Je suis engagé dans un combat et j’ai une profonde conviction : la Casamance  et Ziguinchor peuvent devenir des références au Sénégal, c’est possible ! Aujourd’hui chacun est conscient de la triste image que nous renvoyons, nous cumulons les tristes exceptions. Celle du conflit le plus vieux d’Afrique, celle d’une pauvreté endémique et d’un sous-développement des plus sévères, celle d’un enclavement insupportable, etc. Oui, trop d’exceptions auxquelles il est inconcevable de rajouter l’exception démocratique.  Elle ne résoudra rien de la crise qui nous frappe. Au contraire nous devons même protéger l’une des rares références qu’il nous reste : la pratique démocratique et son corollaire le libre choix.
D’ailleurs sinon qui serait comptable de la gestion du mandat passé dans la ville ? Serons-nous contraints de taire nos convictions sur le bilan que je qualifie de très insuffisant, voire désastreux, de l’équipe sortante ? Devrons-nous fermer les yeux sur les résultats d’un édile sortant, poids lourd d’un régime sorti pour ses redoutables échecs et sa gabegie ahurissante ? Faudra-t-il oublier de lui rappeler ses incohérences et notamment celle de ne jamais mettre Ziguinchor dans l’opposition ? Comment ce « surprenant nouvel allié » portera-t-il notre vision de la Casamance et du Ziguinchor de demain ? Puisqu’elle se fonde sur celle définie par le Président de la République dans son Yoonu Yokkuté qu’il a décliné en Plan Sénégal Emergent, une vision qu’il dénigre chaque jour. 


A mes camarades et alliés, je dis « n’ayez pas peur », notre combat est noble et notre projet pour la région et la ville de Ziguinchor est ambitieux mais réaliste et est à la hauteur des défis à relever notamment ceux de la paix et du développement. Il exige donc un débat démocratique et une opposition. Ces droits pour lesquels avec l’APR, Benno Bok Yakaar, la société civile et toutes les bonnes volontés nous nous sommes battus en 2012 et il faudra se battre sans relâche et sans crainte pour les prochaines élections locales. Convaincus qu’ensemble, dans le cadre d’un rassemblement cohérent, ouvert à tous ceux qui partagent nos idées et la vision du Président de la République, nous gagnerons, pour changer profondément, comme les populations l’attendent et le méritent, la Casamance et Ziguinchor.


L’écrivain Paul Coelho disait « le Bon combat est celui que l’on mène au nom de ses rêves ». Les rêves des Ziguinchorois ne sont pas irréalistes, battons-nous pour les réaliser.
 
Doudou KA
Responsable APR Ziguinchor 
Candidat à la Mairie de Ziguinchor et à la tête de liste de la majorité présidentielle 

Doudou KA

Lundi 10 Février 2014 - 10:19


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