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Présidentielle iranienne : les femmes au cœur de la bataille politique

Les femmes restent très largement minoritaires dans la vie politique iranienne, mais leurs voix sont capitales pour les candidats à la présidentielle. Le conservateur Ali Akbar Velayati l’a bien compris.



L’Iran compte 77 millions d’habitants, dont 50 millions d’électeurs. Parmi eux, 49 % sont des femmes. Mais aucun des six candidats à l’élection présidentielle du 14 juin – deux viennent de se désister – n’est une femme.

Pourtant, elles étaient une trentaine à caresser l’espoir d’être élues à la tête de la République islamique. Des espoirs rapidement douchés par l’ayatollah Mohammad Yazdi, ancien ministre de la Justice et membre ultra-conservateur du Conseil des Gardiens de la Constitution, l’organe chargé de valider les candidatures. "La loi interdit aux femmes d’accéder à la présidence", a-t-il estimé le 17 mai dernier, sans préciser s’il s’agissait de sa propre interprétation de la Constitution ou de celle des Gardiens.

Depuis la révolution islamique de 1979, aucune femme n’a pu faire campagne à la présidentielle. Elles ne sont pas pour autant moins politisées que les hommes. Le meeting de campagne du candidat conservateur Ali Akbar Velayati en est la preuve. Lundi 10 juin, elles étaient venues en masse pour l’acclamer.

Meilleur accès au travail… et au sport

"Aujourd’hui, la priorité des femmes dans la société islamique, c’est de pouvoir jouer un rôle important sur la scène politique tout en portant le voile", affirme Leila Habibi, une sage-femme venue écouter Ali Akbar Velayati, en tchador et grandes lunettes noires, brandissant un drapeau iranien.

La jeune femme fait allusion à Marzieh Vahid Dastjerdi, ex-ministre de la Santé, seule femme à avoir fait partie du gouvernement sous Mahmoud Ahmanidejad. Elle a été limogée fin 2012, du jour au lendemain, pour voir critiqué ouvertement la politique économique du gouvernement.

"Les femmes doivent être libres de travailler où elles veulent, à n’importe quel niveau, mais en réalité, elles ne sont pas tout à fait libres. En fait, elles ne sont libres qu’à 30 %", estime Parisa, une autre militante, mère de famille.

À les entendre, Ali Akbar Velayati ne s’est pas trompé en incluant dans sa campagne plusieurs promesses destinées aux femmes. Il s’est notamment engagé à favoriser leur accès au sport et au monde du travail. Des mots qui en font rêver plus d’une, à l’instar de Bahar, grande sportive et entraîneuse de basket : "Nous, les femmes, nous sommes soumises à des restrictions, nous devons porter le voile. Nous sommes limitées dans nos activités sociales et sportives. Nous disposons de moins d’équipements que les hommes, mais j’espère que cela va bientôt changer !"


Dépêche

Mardi 11 Juin 2013 - 17:56


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