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Procès de Karim: les échos du jour



Le juge Henry Grégoire Diop le nomme incident. Oh que non, s’écrit Me Leyti Ndiaye de la défense des présumés complices de Karim. En ce moment, Me Ciré Clédor LY toujours de la défense plaide pour que le substitut du procureur spécial ne siège pas à l’audience car une erreur est survenue dans sa nomination par le décret 2012 du 6 mai car l’avis du conseil supérieur de la magistrature n’a pas été recueilli, lorsque Me Leyti Ndiaye s’introduit dans le box des accusés pour dit-il selon ces propres termes : « parler à mon client ».  «Ne cherchez pas à créer un incident. Depuis le début de la procédure, vous lui parlez en dehors du box. Veuillez respecter la procédure », sert le juge. En ouverture d’audience, le public est interdit de manifester sous peine d’être condamné pour trouble à l’audience mais c’est une perceuse qui est à l’origine du délit. Ne pouvant plus entendre la plaidoirie Me Ciré Clédor LY, le Président de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) interrompt la séance, le temps qu’on identifie l’origine du bruit, fouillant au passage dans le public avant la reprise.
 
Adversaires mais pas ennemis
 
Cette leçon, ce sont Mes Souleymane Ndéné Ndiaye et Madické Niang qui défendent Karim Wade, qui nous l’aurons apprises au septième jour du procès du siècle. Le second nommé s’est contenté d’un signe de la main de loin tandis que le premier s’est levé de son siège pour aller retrouver le Procureur spécial près de la CREI à la sienne pour une chaleureuse poignée de mains et un échange ponctué de sourires, après qu’Alioune Ndao a rendu la pareille à Me Madické Niang. Le Procureur spécial le dira même lors de son réquisitoire, « nous ne sommes pas ennemis...On est des amis...J’ai beaucoup de respect pour Me Seydou Diagne qui est très pertinent». 
 

Constitution de l’Etat du Sénégal
 
Entre-temps, Me Ciré Clédor LY, le seul à avoir plaidé de 10h05 à 12h55, développe contre la constitution comme partie civile de l’Etat du Sénégal qui « ne peut » même « pas saisir la Commission d’Instruction (CI) ». Pis, selon toujours le conseil de Wade-fils, « aucun droit ne lui est reconnu…Sa constitution ne se justifie même pas en droit…Aucune disposition de la loi ne permet sa constitution» qui « ne se justifie même pas en droit ». « La constitution de partie civile n’est ouverte qu’à toute personne victime d’infraction et qui lui permet de réclamer réparation », cite la robe noire. Le juge Henry Grégoire Diop prend une gorgée d’eau. Ce, avant que l’avocat n'enchaîne en demandant à la Cour une contre-expertise des biens mis en cause pour « déterminer la valeur réelle du patrimoine ». « Quand un expert parle de villa au Point E en face de la mer, une maison surévaluée à plus de 500 millions une voiture achetée qui vaut 30 millions, on parle de 100 millions de F CFA,… Cela ne mérite-t-il pas un complément d’informations ? », pose-t-il.


Viviane Wade
 
Préciser que l’ancienne première dame n’est sortie de la salle ce jeudi qu’à 12h22 pour la réintégrer à 12h34 sans prendre de pause entre 13h et 15h. Temps que Viviane Wade a consacré en restant à sa place jusque derrière le collectif d’avocats de son fils, Karim et échanger notamment avec Me Ndeye Fatou Touré.


Le juge Henry Grégoire Diop et son micro 


Sans oublier les soucis que le juge Henry Grégoire Diop a avec son micro. Il suffit qu’il le manipule pour qu’il l’éteigne aussitôt en grimaçant en raison du son infernal que produit le matériel que les techniciens tentent de régler à la pause. A 14h44, le plus célèbre détenu du Sénégal réintègre son box avec l’habituel slogan : « Président, Président ». Avant que la défense qui garde la parole ne réattaque. « L’ami du Procureur spécial », Me Seydou Diagne monte au créneau. Il ne requiert ni plus ni moins que l’annulation de toute la procédure en vertu de la violation du droit à un procès équitable refusé à son client. Alioune Ndao a beau lui tresser des lauriers mais ce sont des piques que lui renvoie Me Seydou Diagne.


"Parquet spécial, infraction spéciale, pourquoi pas brigades spéciale", Me Seydou Diagne

En effet, ce dernier ne manque pas d’ironiser en soulignant que le parquet est spécial mais l’enquête a été confiée à des brigades qui font de la recherche du droit commun. Dans l’affaire, ils ont dû oublier d’instaurer une brigade spéciale pour un parquet spécial et une infraction spéciale.  La robe noire de rebondir avec la compétence de la CREI. Ce, pour annoncer qu’ils sont loin d’avoir lâché le morceau. Dès lors, il fait part de la saisine de la Cour suprême pour annuler la décision de la même CREI qui s’est déjà déclarée compétente.  «Ça fait 15 ans que je suis avocat mais je n’ai jamais vu un dossier qui pose autant de nullités » qui entachent même selon lui, la seconde mise en demeure servie à son client le jour de la Tabaski, férié. « Vous ne devez pas laisser passer ça, M. le Juge », requiert l’avocat qui parle d’ « une certaine tergiversation de nos autorités d’autant plus que personne ne sait ce qui est advenu des Procès-Verbaux (PV) des enquêtes ». "C’est à se demander à quoi elles servaient, ces enquêtes", peste-t-il. 


"Comment l'Etat qui traque peut revendiquer un bien mal acquis"
 

C’est là que Me Borso Pouye prend la balle au rebond. Ce, pour récuser la Constitution de l’Etat du Sénégal. Le conseil de Mbaye Ndiaye, l’un des présumés complices de Karim, ne comprend pas comment cet Etat qui traque des biens mal acquis, peut les revendiquer ». « C’est tout simplement immoral », s’écrit Me Moustapha Ndoye, sous peine, précise-t-il:  «de se faire complice d’un délit illicite ». Le supplice n’a que trop duré semble dire le parquet spécial qui fait son réquisitoire peu après 17 heures.


"Pourquoi écarter l'Etat du Séngal", Procureur spécial, Alioune Ndao
 

« Il en faut de la patience pour les écouter pendant des heures", lance-t-il d'emblée. Il commence par la constitution de l’Etat du Sénégal. Ce, pour développer que ne peut en rien remettre en cause cette constitution et d’autant plus qu’en « toutes infractions, le produit confisqué est remis au Trésor public, un organe de l’Etat ». Mieux dès lors que le parquet spécial peut être saisi, pourquoi écarter l’Etat du Sénégal ? D’autant plus que souligne le Procureur spécial, l’article 2 est très clair : l’action civile en réparation causée par toute infraction appartient à tous ceux-ce qui ont souffert. Et dans cette affaire, l’Etat peut avoir souffert moralement. De plus selon les dispositions légales de la loi 81-54 notamment l’article 5 qui concerne le parquet spécial, ce dernier peut être saisi d’une dénonciation (qui peut émaner de tout citoyen ou anonyme) ou d’une plainte qui sous-entend une personne ayant été victime ».


Pourquoi il n'y pas eu de brigades spéciales

Répondant à Me Seydou Diagne en ce qui concerne la brigade spéciale : « la loi ne le dit pas ». Aussi, « les tâches sont grosses, l’enquête a été menée pendant six (6) mois, une seule personne ne peut le faire, c’est impossible. J’ai donc décidé de me passer de brigades spéciales ». Conclut le Procureur spécial, Alioune Ndao : « Rejeter en bloc toutes les nullités soulevées ». Après avoir précisé n’avoir jamais mis la maison de Me Abdoulaye Wade sise au point E dans le patrimoine de Karim. « Ne nous faites pas un faux procès. Allez lire le dossier, il est temps ». En termes plus clair selon son substitut, Antoine Félix Diome : « Rien de juridique et de scientifique n’a été soutenu pour l’annulation de la procédure du délai de six (6) » qui « était impératif ».
 

Karim convoque Me Seydou Diagne à Rebeuss

Du côté de la défense, on prépare déjà la réplique car Karim a demandé à Me Seydou Diagne de la rejoindre dès ce jeudi à Rebeuss. Même si à la reprise de l’audience ce lundi au huitième jour du procès, c’est la partie civile qui aura la parole. Ça promet. 


Jeudi 21 Août 2014 - 23:06


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