Entouré d’adolescents armés, Sidiki Abass nous reçoit chez lui. Le regard déterminé, cet homme sec se pose en protecteur des Peuls de la région : « Le gouvernement ne fait rien pour nous. Tous nos biens sont perdus, on n’est rien. Nous, communauté peule, on souffre et on nous tue comme des animaux ».
Dans un rapport de décembre 2016, Human Rights Watch accuse 3R d'au moins 17 meurtres et de viols contre 23 civils après l'attaque de la ville de Koui en septembre dernier. Sans reconnaitre clairement ces exactions, le « général » Sidiki admet à demi-mot ces accusations : « Ils ont tué 14 commerçants parce qu'ils ont l'habitude de faire comme ça avec nous. Donc nous on fait comment ? On ne pouvait pas accepter ».
3R partie prenante du DDR
Aujourd'hui, les nombreux déplacés qui avaient fui la localité en septembre dernier commencent à revenir. Mais les 3R sont toujours à couteaux tirés avec les anti-balaka de Bocaranga, à 40 kilomètres de Koui. Pour les 3R, pas question de déposer les armes avant leurs ennemis : « On veut que les anti-balaka laissent leurs frères peuls. On n'a pas mis les armes au sol, mais on va écouter ce que le gouvernement va nous dire. La sécurité, c'est au gouvernement de la donner avant qu'on dépose les armes ».
En attendant, 3R joue le jeu du processus de désarmement (DDR). Comme les autres chefs de groupe armés, Sidiki Abass doit présenter 40 combattants au gouvernement et à la Minusca avant la fin du mois de mai pour les réinsérer à la vie civile.
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