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RDC: 10 ans après, l’ONU interpellée sur l’assassinat de Kabungulu



Le CCJI, le Centre canadien pour la justice internationale, ainsi que l'ONG Trial, ont soumis ce lundi 8 février une plainte au Comité des droits de l’homme des Nations unies, pour le compte de la famille de Pascal Kabungulu. Ce défenseur congolais des droits de l'homme a été assassiné le 31 juillet 2005 à Bukavu à son domicile devant sa femme et ses enfants par un groupe d’hommes en tenues militaires. Il était alors le secrétaire exécutif de l'ONG Héritiers de la justice. Dix ans après, les responsables de ce crime restent impunis. Pour la femme de Pascal Kabungulu et ses six enfants, qui vivent en exil au Canada, cette plainte représente l'espoir de se voir reconnus dans leur statut de victimes, d'obtenir réparation pour le préjudice subi et surtout essayer d'obtenir la reprise du procès interrompu en 2005 et qui semble dans l'impasse.

Au début, tout semble aller très vite. Cinq jours après l'assassinat de Pascal Kabungulu, une plainte est déposée et dès le lendemain une commission d'enquête est mise sur pied. Quinze jours plus tard, elle rend ses conclusions.

Plusieurs personnes sont mises en cause dont un haut gradé de la région, le lieutenant-colonel Thierry Illunga, un commandant régional des FARDC, l’armée congolaise, qui avait fait quelques mois plus tôt l'objet d'une enquête publiée par Pascal Kabungulu sur des soupçons de corruption dans le secteur minier.

Dans la foulée, un procès est ouvert. Quelques audiences ont lieu, puis une nouvelle autorité est à son tour inculpée en tant que commanditaire présumé : le vice-gouverneur de la région, Didace Kaningini Kyoto.

C’est à ce moment-là que tout bascule. La présence de ces officiels parmi les accusés contraint le tribunal de Bukavu à transférer le dossier. C'est le début d'une longue errance. Quatre années s'écoulent au cours desquelles l'affaire est renvoyée de tribunal militaire en Cour suprême jusqu'en 2009.

Cette année-là, les ONG perdent la trace du dossier. Selon l'ONG Trial, à l'heure actuelle, ni la Cour suprême, ni la Haute cour militaire, ne sont aujourd'hui en mesure de le localiser. Pour la veuve de Pascal Kabungulu, il ne fait aucun doute que ce dossier a été volontairement enterré.
 AVEC RFI


Lundi 8 Février 2016 - 15:26


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