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RDC: l'opposition dénonce le silence des autorités sur la situation dans l’est

Alors que les révélations s’accumulent sur l’implication du Rwanda dans la rébellion du M23, l’opposition congolaise déplore l’absence de prise de position du gouvernement. Un huis clos a été imposé à l’Assemblée nationale sur les débats portant sur la situation dans l’est du pays.



Des soldats des FARDC en pleine traque d'une position des rebelles du M23 au Nord-Kivu, le 24 mai 2012. AFP / PHIL MOORE
Des soldats des FARDC en pleine traque d'une position des rebelles du M23 au Nord-Kivu, le 24 mai 2012. AFP / PHIL MOORE
Le député Martin Fayulu, membre du groupe des Forces acquises au changement, allié de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), s’insurge contre le silence des autorités. Pour lui, il s'agit d'un « complot contre les Congolais » et il réclame « la vérité ».

« Ces silences pour nous, ça s’apparente à une complicité entre les autorités congolaises et les autorités rwandaises. Nous ne pouvons pas comprendre qu’aujourd’hui il y a des choses graves qui se passent sur le terrain, et le gouvernement congolais se tait.

Et surtout, qu’au niveau de l’Assemblée nationale, on pose une question au vice Premier ministre, ministre de la Défense, et on décrète un huis clos pendant que tous les Congolais veulent savoir la vérité ! Donc, il y a un complot, un complot contre les Congolais ! Il faut qu’ils nous disent ce qui se passe exactement ! Nous voulons voir clair, au niveau des forces acquises au changement, et nous allons continuer, jusqu’à ce que M. Minaku, président de l’Assemblée nationale, libére les débats au sein de cet hémicycle ».

Une enquête attendue

Lambert Mendé, le porte-parole du gouvernement, réagit au rapport de la Monusco. Ce rapport fait état de ressortissants rwandais dans les rangs du M23. Et selon le porte-parole, d’autres rapports semblent confirmer ces informations.

« Nous avons pris acte de ce rapport. Il y en a d’autres qui sont arrivés au même moment, comme celui de Human Rights Wacht, et qui semblent confirmer des informations qui sont à notre disposition. Dès que nous avons su ces informations, au niveau de nos propres services de l’armée, auprès de prisonniers qui sont tombés entre les mains de notre armée, nous avons initié une enquête par nos services d’intelligence. Cette enquête est attendue dans les quelques heures ou les jours qui viennent. Alors notre position officielle sera annoncée dès que cette enquête est terminée et ses conclusions remises au gouvernement ».

Les autorités de Kigali pouvaient-elles ignorer cette filière ? « Ils ont démenti que cette filière existe, et nous attendons tous d’avoir des éléments de nos propres services, pour pouvoir avoir notre propre religion là-dessus » précise Lambert Mendé.

Human Rights Watch confirme les informations de la Monusco

Human Rights Watch accuse le Rwanda de soutien aux mutins de Bosco Ntaganda dans l'est de la RDC. L'ONG a mené l'enquête le mois dernier sur le terrain, et confirme les informations contenues dans une note interne de la Mission de l'ONU en RDC. Le document a fait grand bruit la semaine dernière. Il relaie des témoignages affirmant que des Rwandais ont été recrutés et formés dans leur pays pour renforcer les rangs des mutins. C'est aussi ce qu’avance Human Rights Watch.

L'ONG assure avoir interrogé des dizaines de témoins dont 23 mutins déserteurs qui ont raconté avoir été recrutés et armés au Rwanda. Human Rights Watch rappelle que Bosco Ntaganda est accusé de crimes de guerre dans l'est de la RDC et sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, et demande au Rwanda de cesser de le soutenir, et même de l'arrêter.

Kigali avait réagi à ces accusations déjà la semaine dernière, estimant que « les mots irresponsables de lobbies comme Human Rights Watch ne sont pas moins dangereux que des balles ou des machettes . « Qui bénéficie de l'instabilité continue dans l'est de la RDC ? Pas le peuple rwandais, pas le peuple congolais », a poursuivi dans un communiqué la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. « Les premiers bénéficiaires sont les terroristes du FDLR qui se nourrissent de l'insécurité ».
Source: RFI


Mardi 5 Juin 2012 - 11:32


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