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Rfi en deuil : L'Irresponsabilité de Paris pour Kidal a été fatale aux deux journalistes

Le statut particulier accordé par la France au repaire de brigands qu'est Kidal a été fatal au groupe de la Radio mondiale dont deux éléments talentueux ont été assassinés samedi lors d'un acte bête et méchant.



Rfi en deuil : L'Irresponsabilité de Paris pour Kidal a été fatale aux deux journalistes
L'irresponsabilité du gouvernement français dans la gestion du dossier de Kidal a été fatale aux journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon enlevés et assassinés samedi dernier 2 novembre, au Mali : l'exception accordée à la zone déclarée hors de la responsabilité de l'armée et du gouvernement malien a renforcé des preneurs d'otages et des narco-trafiquants dans le manteau d'impunité et d'absolution qui semble les couvrir.
 
Le pseudo-pouvoir du nouveau président Ibrahima B.Keïta issu de la présidentielle de juillet a maintenu cette irresponsabilité en confirmant le statut particulier accordé à Kidal, zone de non-droit où les représentants de la puissance publique peuvent être chassés sans conséquence ; entendre un ministre de la Défense reconnaître, dimanche, cette complicité entre Bamako, Paris et les mouvements irrédentistes du nord malien embusqués à Kidal est une absurdité inouïe.

Paris est-il revenu à Karachi, dans une sorte de vendetta née de la libération récente des otages d'Arlit sans que l'argent « non public » de Laurent Fabius n'ait arrosé tous les intervenants qui ont décidé de le faire savoir à Paris ? L'émotion et le retentissement de l'assassinat bête et méchant des deux envoyés spéciaux de Rfi au Mali, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, semble participer de cette recherche du spectaculaire qui caractérise des gens peu intelligents et peu vertueux qui ne veulent pas mourir ridicules.

On peut également penser à des grains de sable dans les relations avec les collaborateurs des mouvements insoumis nécessaires aux services anti-terroristes occidentaux qui les utilisent pour remonter la filière et comprendre les motivations de fous de Dieu, de djihadistes illuminés, de narco-trafiquants refugiés dans le veste Sahara africain.

La douloureuse disparition des journalistes français est ainsi une leçon dans la mauvaise appréhension du vécu des terroristes retranchés dans leur dernier bastion ouest-africain.
Kidal est en effet un impair dans le dossier malien, grâce à la France principalement, subsidiairement au Mali, Paris qui avait élevé le Mouvement national de Libération de l'Azawad (Mnla) au rang d'interlocuteur, au même titre que le gouvernement intérimaire malien, avec même une certaine prédilection pour les insurgés seuls à devoir entrer dans Kidal, au détriment de l'armée malienne. Depuis les négociations aux résultats mitigés de Ouagadougou, pour trouver un accord pour la tenue du scrutin dans la région de Kidal (nord-est), la rébellion a toujours refusé la présence de l'armée et de l'administration maliennes. Autant dire que le Mali est atteint dans sa souveraineté et sa dignité et rejoint le Niger, autre lieu d'enlèvement et d'exécution d'otages, français dans leur majorité, tous deux bénéficiant de zones d'exclusivité interdite au pouvoir.
 
Les premiers moments du 11 janvier salués par la communauté internationale avec le début de l'opération « Serval » n'ont en effet pas chassé le pessimisme ambiant quand il s'agit de la guerre des sables avec un enlisement inévitable. Le Mali est toujours occupé, du moins en partie ; la zone de Kidal, libérée par la seule armée française, pose en effet le problème de l'intégrité territoriale.


Le prétexte officiel servi à l'époque, loin d'aider à comprendre un peu mieux l'entrée de la France en solitaire à Kidal, est fallacieux : on aurait voulu éviter un affrontement direct entre l'armée malienne et les islamistes. Soit ! Mais, en cherchant à imposer le dialogue, la France a libéré en partie le Mali, en se réservant la partie supposée abriter les otages et leurs ravisseur caressés dans le sens du poil, pour sauver des prisonniers du désert et ... En liquider d'autres.
A l'époque, cela avait suscité toutes les interrogations du monde car la coïncidence était troublante : le dissident d'Ansar Dine et le Mlna rejeté par Bamako se sont voulu des supplétifs de l'armée française pour combattre l'allié d'hier alors que la solution finale était déjà que les otages étaient à vue d'œil.


La libération des otages d'Arlit a donc été fatale aux journalistes de Radio France internationale qui ont cru à une paix des braves qui n'est en fait qu'un leurre de plus, dans cet imbroglio malien.

Pathé MBODJE

Pathé MBODJE

Vendredi 8 Novembre 2013 - 01:25


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