Caroline Buisman, avocate néerlandaise de l'opposante rwandaise, Victoire Ingabire, s’est vue obligée, jeudi 19 mai, de quitter le Rwanda. Elle voulait aller voir sa cliente qui est actuellement emprisonnée, depuis 2010, pour conspiration.
Arrivée au Rwanda avec un visa de tourisme, Maître Caroline Buisman s'est bien identifiée dès son arrivée mais elle a été confrontée à toute une série de tracasseries jusqu’à son départ, sous les menaces, jeudi dernier.
« J’ai tout de suite déclaré que j’étais l’avocate de Victoire Ingabire et cela a été quarante-cinq minutes de questions. Ils ont appelé plein de gens et finalement ils ont autorisé mon entrée. Donc pour moi, c'était fini », a déclaré Maître Buisman.
Elle précise également qu’elle a passé « neuf jours » à vraiment essayer de voir sa cliente, ce qui lui a été refusé sans explications.
« Finalement, nous avons rencontré les autorités qui nous ont dit que nous avions besoin d’une autorisation du ministère des Affaires étrangères, ce qui est tout à fait nouveau parce que, pour le moment, je suis membre du Barreau de Kigali, ce qui, en général, est suffisant. Malgré cela, via l’ambassade des Pays-Bas, j’ai cherché à recevoir l’autorisation du ministère des Affaires étrangères », a-t-elle ajouté.
Les tracasseries se sont poursuivies et c’est à ce moment-là que Maître Caroline Buisman est convoquée par le bureau de l’Immigration.
« Puis, tout de suite après, c’est le bureau d’Immigration qui m’appelle pour m’interroger. Cela a duré trois heures et demie et finalement, j’ai dû même signer une déclaration en disant que oui, j’avais un visa de touriste, même si je ne n’étais pas touriste, mais j’ai aussi expliqué que mon mandat est là. Tout de suite après, j’ai reçu un appel en disant qu’il fallait que je quitte tout de suite le pays et que j’abandonne ma mission. 'Si vous continuez à faire cela vous le regretterez' : ils m’ont dit cela, deux fois », a dénoncé l’avocate de l’opposante rwandaise, Victoire Ingabire.
Pour Caroline Buisman, la question de la nature de son visa n'est qu'un prétexte des autorités rwandaises pour couper sa cliente du monde extérieur.
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