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Sénégal - CDM Basket 2014 - entretien bilan avec "Adidas" :"le chemin qui nous sépare des meilleurs est encore long'

Abdourahmane Ndiaye «Adidas» fait une analyse froide et constructive de la performance des Lions du Basket au Mondial 2014 en Espagne. L’ancien coach de l’équipe nationale de Basket a beaucoup encouragé les Lions et le staff technique mais avec lucidité, il leur a fait comprendre qu’il y a du chemin à faire. Dans un entretien exclusif accordé à Astou Yoro Ba Fall, Abdourahmane Ndiaye «Adidas» regrette beaucoup le manque de moyens pour une véritable politique sportive qui est, selon lui, la marque de fabrique de tous les gouvernements successifs depuis l’indépendance.’’ Le coup de projecteur de «Adidas» a permis de voir clair pour détecter les leviers à actionner afin d’améliorer tout l’environnement sportif sénégalais.



Sénégal - CDM Basket 2014 - entretien bilan avec "Adidas" :"le chemin qui nous sépare des meilleurs est encore long'
Astou Yoro BA FALL :  Quelle lecture faites vous de la prestation des Lions au cours de ce mondial basket 2014?

Abdourahmane Ndiaye "Adidas" :  Comme tous les Sénégalais, du moins dans leur majorité, je salue la prestation des lions. Je reconnais ma surprise de voir l'équipe nationale réaliser l'exploit de se qualifier au 2ème tour. De ce point de vue, je veux adresser mes vives félicitations au staff et aux joueurs pour nous avoir bien honorés. Ma fierté est d'autant plus grande que j'ai ai eu l'occasion de collaborer avec le staff en charge de la direction actuelle de l'equipe. Je les encourage à persévérer dans leurs efforts et à poursuivre leur chemin avec détermination. Je déplore bien évidemment tous les problèmes de vestiaires et les manquements lies aux conditions et à l'organisation. Ces éléments ont sans doute terni l'image et l'exploit sportif, il va de soi que la performance est belle que si et seulement si elle est accompagnée de toutes les vertus nécessaires à l'action morale. En réalisant cet exploit, le Sénégal a fait montre d’un fort potentiel et surtout, gagne au final de l' expérience en vue des joutes futures. Nous savons tous que les exploits sportifs les plus exceptionnels ne garantissent pas toujours des lendemains qui chantent. La signification que l'on donne à l'événement et la façon dont on va s'en servir, est, à mes yeux, aussi importante que l'exploit lui même. Aussi, j'en appelle au bon sens, au réalisme et à la raison de chacun pour reconnaître que cette qualification au second tour ne signifie pas que nous sommes parmi les seize meilleures équipes du monde, il nous appartient de relativiser et de nous considérer encore comme des apprentis pour pouvoir progresser. Ce qui n’empêche  pas de prendre conscience de nos capacités  pour fixer d’autres projets et de les mener à bien. L'humilité est pour moi un facteur de performance, le chemin qui nous sépare des meilleurs est encore long et notre réussite sera un parcours progressif, c'est en rectifiant nos échecs  que nous pourrons aller au bout. Le développement du basket et du sport en général nécessite une prise de conscience de tous les acteurs pour mener à bien ce projet qui dépasse simplement les limites du sport pour influer dans les domaines social, économique voire politique.

Que préconisez-vous pour l'avenir ?

Tout d'abord, analysons le contexte social dans lequel nous vivons. Nous comprendrons que celui-ci à un ascendant important sur notre façon d'être et de penser. Le monde traverse aujourd'hui une crise sans précédent et cette période anxiogène décourage les bonnes volontés dans leur esprit d’entreprise. Vous n'êtes pas sans savoir que le sport, de part les vertus qu'il incarne, à savoir le dynamisme, l'énergie, le désir de surpassement, le courage, le respect, la tolérance, la confiance en soi peut et doit revendiquer sa place et son rôle dans la construction de notre pays. Force est de constater qu’au Sénégal, le manque de moyens pour une véritable politique sportive est la marque de fabrique de tous les gouvernements successifs depuis l’indépendance

Au Sénégal, on a tendance á politiser chaque résultat sportif, coach que pensez de cette démarche ?

L'objectif qui consiste á fixer le budget du sport à 1/100 du budget national, me paraît dérisoire car inversement proportionnel à la démographie et à l'enjeu économique et social de notre pays. La jeunesse, avant garde de notre devenir, représente plus de la moitié de la population du Sénégal. Il faut donc une option politique claire et une  grande ambition pour mettre  le sport au cœur de notre gestion. Gardons nous de politiser chaque résultat sportif et travaillons sur les axes de développement d'une véritable politique du sport basée sur l'éducation, la formation, le marketing et la dotation d'infrastructures nécessaires à la pratique du sport. Notre système social requiert une remise en question de notre fonctionnement et une adaptation à l'évolution de la nouvelle pratique du sport. Nul ne peut, aujourd'hui, remettre en cause les résonances économiques et sociales du phénomène sportif. Il pénètre la conscience de tout un chacun  et même celle de ceux qui feignent de l'ignorer. L'Etat, les collectivités, les entreprises, les individus et tous les composants de notre société, assimilent leur esprit d’entreprise à l'image sportive, il nous appartient de développer notre argumentaire afin de sensibiliser tous les acteurs à tout ce qui pourrait concourir au développement et à la promotion du sport. Ce besoin émotionnel de communion avec les compétiteurs renforce le lien social du sport avec son environnement. Aussi, j'invite à la réflexion profonde, à l'effort de rigueur, à l'organisation et à une stratégie nouvelle pour hisser le sport de notre pays à la catégorie de haute envergure à laquelle nous aspirons....
 
Entretien réalisé par Astou Yoro BA FALL

Astou Yoro BA FALL

Lundi 15 Septembre 2014 - 12:59


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1.Posté par Maman le 15/09/2014 13:50
Merci coach toujours pertinent

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