Sénégal: l'Ancefa présente son rapport d’étude sur l’éducation émancipatrice pour les jeunes

L’organisation panafricaine engagée dans la promotion d’une éducation de qualité, gratuite pour tous les peuples africains ANCEFA, en collaboration avec EDUCO a procédé, ce jeudi 20 mai, au lancement du rapport d’étude, portant sur l’état des lieux de l’éducation émancipatrice qui s’est déroulée au cours de l’année 2020. Il est sorti de la note que : «l’école doit être conçue comme un outil de transformation sociale en équipant tous les jeunes pour qu’ils puissent contribuer au bien commun, avec sens critique et créativité, et à l’amélioration de la société dans laquelle ils sont appelés à vivre », a indiqué le Président de l’Ancefa, Dembélé Samuel, dans son discours.
 
Poursuivant, monsieur Dembélé a fait savoir qu’un « projet éducatif émancipateur doit viser à déconstruire ou à révéler les aspects coloniaux de nos sociétés. L’éducation doit aussi assurer l'enseignement et l'apprentissage des connaissances accumulées par l'humanité au travers de l’histoire, dans différents domaines, en surmontant l’hégémonie des concepts et points de vue euro-centrés ou occidentaux, tout en prenant compte la diversité des connaissances, des cultures, des langues et des visions du monde, des différents peuples. »
 
Parce que, va t-il rappeler, « si l’on observe le tableau de l’éducation aujourd’hui, on constate que l'Afrique subsaharienne reste la région où les taux de non-scolarisation sont les plus élevés pour tous les groupes d'âge. Selon les données de l’Institut de Statistique de l’UNESCO, sur les 59 millions d'enfants non scolarisés en âge de fréquenter l'école primaire, 32 millions, soit plus de la moitié, vivent en Afrique subsaharienne. L'Afrique subsaharienne présente également le taux d'exclusion le plus élevé, avec 19 % des enfants en âge de fréquenter l'école primaire qui se voient refuser le droit à l'éducation. »

Par ailleurs, en considérant les systèmes éducatifs africains caractérisés par un fort taux d’exclusion, avec des défis liés à l’accès, à la qualité des apprentissages, à l’inclusion, « le processus de réforme et de décolonisation de l’école devrait aboutir à accorder une place plus importante à l’héritage de l’éducation traditionnelle, et d’autre part aux travaux des penseurs contemporains africains de l’éducation (Joseph Ki-Zerbo, Julius Nyerere, Amadou Makhtar Mbow », a proposé monsieur Dembélé.

Des recommandations qui invitent à la réflexion et à l’action ont été proposées au cours de l'étude afin que « l’éducation africaine puisse aboutir à la création d’un citoyen nouveau  libre penseur, doté de l’esprit critique, libéré de toute pesanteur ou chaîne du passé et capable de se transformer et de transformer son milieu », a fait savoir le Président de l’Ancefa. 
Qui ajoute : « La promotion des modèles de gouvernance de l’éducation plus inclusifs, qui intègrent toutes les parties prenantes, et pas uniquement les professionnels de l’éducation (enseignants, pédagogues, administrateurs de l’éducation, etc.) résonne avec le cadre d’action de l’Education 2030 qui encourage un dialogue inclusif avec les parties prenante ».