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Sexe en ligne : faut-il sanctionner l’adultère sur Internet?

Lorsque le journaliste sénégalais Cheikh Yérim SECK a été accusé de viol (injustement, selon nous) puis emprisonné, la clameur populaire s’était largement réjouie de sa condamnation. Non pas parce qu’elle était persuadée de l’existence d’un viol, mais parce qu’elle voulait sanctionner un acte d’adultère. Or, contrairement aux apparences ultra-pieuses qu’on aime bien exhiber au Sénégal, l’adultère y est une réalité souterraine bien répandue. Pour braver les interdits et tromper discrètement leurs conjoints, certaines personnes s’adonnent à des relations sexuelles extraconjugales sur Internet ou par son biais. Ne faudrait-il pas alors sanctionner le cyber-adultère au même titre que l’adultère classique?



Sexe en ligne : faut-il sanctionner l’adultère sur Internet?
Une nouvelle menace pour les couples mariés : l’adultère sur le web et  par le web.  

Pour la préservation des bonnes mœurs, la cyberpornographie est strictement réglementée, voire interdite, dans beaucoup de pays. Pour la même raison, et pour protéger les enfants, la cyber-pédophilie est durement sanctionnée. Dès lors, l’e-infidélité ne doit pas échapper à la loi.

Depuis les débuts d’Internet, le sexe prend de plus en plus place sur le web. Non seulement la pratique sexuelle a trouvé sur Internet un nouveau champ d’expression, mais encore l’industrie du sexe surfe sur l’aura du net pour proposer ses services à tous les bouts du monde. Des maisons closes virtuelles aux sites de rencontres adultérines, la voie pour les excès est largement ouverte.

Avec le son, l’image et l’instantanéité qu’offre Internet, l’amour à distance s’approche de la réalité. Des maris faquins, avec casque et webcam, font l’amour en ligne pendant que leurs femmes dorment à leurs côté. Pour certains, l’amour virtuel peut satisfaire le désir sexuel autant que l’amour physique, et parfois le supplanter. Il convient de lui attribuer des effets juridiques lorsqu’il compromet le lien conjugal.

Les sites classiques de rencontre, du genre Meetic, E-darling, Zoosk, ou Atractiveworld sont presque has been.  Les cyber-séducteurs veulent du concret, et tout de suite. Des businessmen du sexe on sauté sur l’occasion pour créer des sites répondant à leurs attentes : maintenant plus bla-bla, pas de « je suis ceci », « j’ai fait ceci », « j’ai cela ». Direct au but ! C’est ce que proposent les sites d’aventures extraconjugales tels que  Gleeden, rencontresinfideles.comashleymadison.com, et j’en passe. Ça pullule ! Pour sortir de la routine ou découvrir de nouveaux horizons sexuels, des mariés se servent d’Internet pour goûter secrètement aux délices des relations extraconjugales fugaces. Pour d’autres, plus épicuriens, l’orgie sur Internet est devenue une addiction. Les piliers du mariage sont secoués.
 
La banalisation de l’adultère sur Internet dévalorise la femme.

Le plus gênant est que plusieurs de ces sites sont pilotés par des femmes qui pensent libérer la gente féminine par la promotion de l’adultère. En réalité, elles chosifient la femme en faisant d’elle un objet de plaisir. Pour mieux inciter la femme à tromper son mari, ces entraineuses offrent un service de coaching aux femmes timides ou sérieuses, pour les former à créer des maris cocus. Tout cela au nom de la liberté de disposer de son corps. Alors que l’exercice d’une telle liberté ne peut être absolu. Sinon l’inceste et la pédophilie seraient légaux. De même, la zoophilie, dérive répugnante irrespectueuse de la condition animale, serait aussi légale.

Pour faciliter davantage les liaisons des époux frivoles, des sites internet leur offrent la possibilité de louer des chambres d’hôtels juste le temps d’accomplir leur frasque : avec des sites comme  dayuse-hotels.com ou hotelsdejour.com, les amants infidèles peuvent réserver une chambre d’hôtel pour les quelques heures nécessaires à leurs pirouettes amoureuses. Cerise sur le gâteau, des sociétés en ligne, spécialisées dans le mensonge, leur proposent de fabriquer des alibis pour rouler dans la farine les époux(se) trompé(e)s.
 
Les pays africains doivent se prémunir contre le tsunami adultérin qui les guette depuis l’Europe.

Jusqu’en 1975 la France condamnait l’adultère de la femme par une peine de prison. Depuis la dépénalisation de l’adultère en 1975, le batifolage extraconjugal est devenu un jeu, une distraction. Et il n’est pas exagéré de prédire que l’adultère deviendra bientôt un droit en France et en Europe. En effet on ne peut retenir l’adultère que dans un couple marié. Or, le mariage est devenu une institution ringarde avec la généralisation  de nouvelles formes de vie commune en Europe, telle que le concubinage et le pacte civil de solidarité. Ainsi, tromper son partenaire n’y est plus tabou.

Si en France l’adultère n’est plus une cause automatique de divorce, il en est toujours une cause péremptoire dans la plupart des pays africains ayant hérité du droit français. D’où l’intérêt pour ces Etats africains de bannir toute tentative de contagion et d’incitation à la débauche par le biais d’Internet.  Si vous avez des soupçons sur votre conjoint ou que cela vous arrive d’être cyber-cocu, prenez soin de garder les traces numériques du forfait de votre époux (se) : Constat par huissier des SMS incandescents envoyés par votre conjoint ou reçus de son cyber-amoureux, et des emails qui pimentent leurs soirées torrides ; relevés des connexions Skype, Viber ou Messenger par lesquels ils font l’amour à distance ; relevés des historiques de navigation, des cookies, etc. Depuis quelques années les juges acceptent ces moyens de preuves pour accabler le conjoint trompeur.

Il faut légiférer pour faire du cyber-adultère une cause de divorce aux torts exclusifs du conjoint infidèle. A partir du moment où l’adultère est interdit dans un pays, il faudrait y interdire les sites internet qui incitent explicitement à sa pratique. Pour éviter que leur versatilité et leur ubiquité leur permettent d’échapper à la réglementation prohibitive, il faut tout bonnement bloquer leur accès aux internautes. Il y va de la préservation des mœurs et du tissu familial.


Aliou TALL Président du RADUCC (Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen) Email : raducc@hotmail.fr

Mardi 7 Janvier 2014 - 11:03


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