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Somalie: conférence à Londres pour renforcer la lutte contre les shebabs

La communauté internationale se réunit le 23 février 2012, à Londres, pour une conférence consacrée au financement et à l’engagement des troupes de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui combattent les groupes islamistes shebabs dans le pays. L’avenir politique somalien et la lutte contre la piraterie sont également à l’ordre du jour. Outre les leaders somaliens, une quarantaine de pays dont la France et les Etats-Unis seront représentés.



Un jeune shebab nettoie son arme à Mogadiscio le 21 juillet 2009. (Photo : Omar Faruk/Reuters)
Un jeune shebab nettoie son arme à Mogadiscio le 21 juillet 2009. (Photo : Omar Faruk/Reuters)
A la veille de cette conférence internationale de Londres, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé, ce mercredi 22 février, à l’unanimité, une résolution portant sur une augmentation des effectifs de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui atteindra un maximum de 17 731 hommes. Les 5 000 soldats kényans, déjà engagés sur le terrain somalien depuis octobre 2011, pourront ainsi intégrer l’Amisom.

Cette augmentation des effectifs implique également un accroissement du budget qui devra passer de 300 à 550 millions de dollars par an. L’opération militaire en Somalie, conduite par l’Union africaine est financée par l’ONU - l’Union européenne étant le principal bailleur de fonds. Toutefois, face à la crise économique dans laquelle le continent européen se trouve plongé, les occidentaux demanderont, à Londres, aux pays du Golfe mais aussi à la Turquie dont le Premier ministre s’est rendu à Mogadiscio en août dernier, de prendre le relais.

Enjeu politique

Ce n’est pas la première fois qu’une conférence internationale a lieu pour tenter de ramener la stabilité en Somalie, pays où le gouvernement central s’est effondré il y a plus de vingt ans. Jusqu’ici, les ingérences extérieures aussi bien que l’indifférence ont tourné au fiasco. Cette fois-ci, et pour éviter que la conférence ne se transforme en une simple réunion de donateurs, il s’agira de tracer l’avenir politique du pays.

La communauté internationale entend tourner la page des institutions de transition et pousser les Somaliens à se doter d’un nouveau projet en vue de créer un état fédéral représentatif qui succéderait à l’actuel Gouvernement fédéral de transition (TFG) dont le mandat expire fin août 2012. Des sanctions ont été prévues par l’ONU contre les acteurs somaliens qui pourraient retarder l’installation des nouvelles autorités.

Reste que la réorganisation d’un Etat en Somalie passe aussi par la volonté de résoudre des différends locaux, allant de la propriété terrienne à des rivalités claniques qui sont loin d’être réglées. Reste aussi la question des shebabs qui sont les grands absents de cette conférence internationale, inédite par son ampleur, et qui sont ainsi tenus à l’écart de toutes les solutions pour mettre un terme au conflit.

Pour le chercheur Roland Marchal, spécialiste de la région et joint par RFI, cet élément prouve que cette conférence pêche par son approche de la crise somalienne.

Les britanniques veulent faire de la Somalie l'une de leurs priorités sur la scène internationale

Pour Londres, la préoccupation somalienne est tout d'abord sécuritaire. La pression militaire a mis les shebabs sur la défensive mais cela ne les empêche pas de faire toujours planer une menace terroriste sur les alliés est-africains du Royaume-Uni que sont le Kenya, l'Ethiopie ou l'Ouganda.

Plus inquiétant pour le gouvernement de David Cameron, les insurgés islamistes sont en mesure de frapper le territoire britannique. Selon un institut londonien spécialisé dans les questions sécuritaires, une cinquantaine de britanniques - pas seulement issus de l'importante diaspora somalienne - seraient actuellement entrainés dans des camps tenus par les shebabs et le risque d'attentats pendant les Jeux Olympiques de Londres, cet été, est réel.

L'autre motif qui pousse les autorités britanniques à s'investir sur ce dossier est la piraterie maritime. Si le déploiement de navires de guerre européens, américains ou asiatiques a permis de réduire le nombre d'attaques, les flibustiers somaliens ont étendu leur rayon d'action dans l'océan Indien.

L'impact économique de l'industrie de la piraterie est considérable. Ainsi, en raison notamment de l'augmentation des frais d'assurances des navires, le prix de certains produits manufacturés a été revu à la hausse. La solution à cette double menace passe par la réorganisation d'un état fonctionnel en Somalie. Le problème est de savoir avec quels acteurs locaux.
Source: RFI


Jeudi 23 Février 2012 - 08:40


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