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TIRAILLEURS, JE VOUS CHANTE



Tirailleurs à la couleur d’ébène, gloire à vous ! Vos mains ont tracé les chemins de gloire et de vos pas repartent les langues nos langues toujours assoiffées de vous chanter de vous remettre le doux chant qui s’éveille dans chaque contrée de l’Afrique, votre terre votre toit et votre demeure que meure la haine, cette haine qui nous suit et nous étrangle cette haine que vous aviez enterrée pour l’honneur  d’une France affranchie qui refuse de nous libérer cette France que vous aviez libérée avec orgueil.


Tirailleurs,  vous aviez plié les océans vous aviez tenu l’orage vous aviez ouvert les cadenas vous étiez les typhons et votre longue marche a auréolé de gloire un continent entier le fils à la langue de sel et à la mémoire fertile vous chante : dans vos tombes recevez les prières qui naissent des gorges qui pleurent, nos pleurs sur nos joues maigres aux sourires éteints dans vos tombes que fleurissent vos sacrifices oui, je dis oui !

Vous aviez libéré la France et ses filles sont devenues princesses,  leurs mères les reines et leurs enfants les princes vous aviez affronté seuls dans le froid comme dans le chaud les lions vous aviez terrassé les panthères que vous aviez enterrées vous aviez abattu les murs mais vous aviez construit les palissades encore droites à la droiture noble vous êtes l’arcane que nous portons pour nous défendre.

 
Tirailleurs, n’êtes-vous pas les tigres nés du flanc des lions ? Ne dois-je pas battre les hymnes célèbres ? Ne dois-je pas réveiller les rythmes et vous glorifier ? Votre sang est noble, noble fut votre vie, vous aviez sauvé les orphelins, la dignité d’un pays qui ne vous avait jamais respecté,  un pays qui prônait l’égalité et la fraternité vous étiez fraternels et vos pas ont enseigné l’égalité vos mains salvatrices des vers que nous décomptons pour rappeler les plus beaux jours, les plus nobles nuits sous la neige, sous la pluie, dans les eaux marines2 dans les cavernes comme dans les îles et ilots.

Tirailleurs, mes grands-pères, nos grands-pères au sang fertile, vous n’êtes point morts, vous êtes près de nous devant nous et votre vie tel le miroir qui nous guide pour défier ce vent  que vos bras encore humilient. Vos bras notre chemin vos bras notre cri, les gorges encore assoiffées de soulever le cri de l’espérance que nous entonnons pour conjuguer la solidarité au pluriel la fraternité. Vous appartient comme votre nom est liberté, il me suffit le sang du lion et la plume de la colombe  pour écrire vos noms au firmament et laisser l’avenir  nous raconter vos vaillances la nuit ne ferme jamais ses yeux, le jour éclaire nos sentiers votre sang n’a jamais trahi  comme votre rang n’a jamais menti comme votre langue ne s’est jamais tue. Aujourd’hui, je vous chante mais quelle chanson dois – je tresser ?

 
Quelle rime dois-je enfanter ? Quel vers dois-je penser ? Quel mot dois-je inventer ? Quelle médaille dois – je vous offrir ? Vous êtes le feu, alors réchauffez nos lendemains  pour que l’Afrique entière continue de vous chanter vous êtes le soleil, alors éclairez nos sentiers pour que l’Afrique devienne plus libre vous êtes la gloire, alors faites de vos enfants les fils les plus adorables au concert des continents vous les chantres, nous vos disciples vous les poètes, nous lirons vos proses au banc de la gloire et aux flancs des nouveaux nés. Tirailleurs, que le soleil continue d’illuminer vos tombes lumières célestes de nos rois, dignes et légendaires rois aux bustes nobles.  

Cheikh Tidiane Gaye

Jeudi 14 Août 2014 - 13:42


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