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​DIALOGUE NATIONAL, DIALOGUE POLITIQUE, REDACTION DE L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL… Ces «machins» à retardement !



​DIALOGUE NATIONAL, DIALOGUE POLITIQUE, REDACTION DE L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL… Ces «machins» à retardement !
A chacun son marabout, sa Tarikha, sa lune, sa Tabaski,
sa Korité… Ainsi, va le Sénégal. Un pays pauvre, très
endetté mais, qui dispose de plus de jours fériés que la
France. Ce qui n’émeut personne. Pis, nos gouvernants
n’hésitent pas, non plus, à nous offrir des ponts à chaque
fois qu’une fête religieuse tombe un dimanche. Eh oui,
vous avez bien lu. C’est bien ce pays qui cherche à
émerger dans une grisaille ouest-africaine. Diantre !
Comme si tous ces goulots qui étranglent notre pays ne
suffisaient pas, on y ajoute d’autres diversions pour
mieux endormir le peuple. Et c’est toujours le «couple»
politico-religieux qui est au centre des débats, plombant
l’envol du Sénégal.
D’abord, c’est le lancement du dialogue politique. Un de
nos doyens, Mame Less Camara, à juste titre, l’a qualifié
de «ridicule». Nous nous sommes toujours demandés
sur quoi dialoguer. Surtout que le discours politique est
défini comme étant une forme de discursivité où, un
certain locuteur poursuit l’obtention et/ou la
conservation du pouvoir. Depuis le 19 ème siècle, des
Sénégalais votent. Mais, nous n’avons toujours pas eu
d’hommes d’Etat pour nous sortir de l’ornière et nous
faire voir enfin, le bout du tunnel. De 1960 à nos jours,
ce sont des politiciens qui se sont succédé à la tête de

l’Etat, chacun essayant de consolider son pouvoir,
jusqu’à ce que le peuple en décide autrement.
Le théologien américain, James Freeman Clarke ne
savait si bien dire en déclarant que «la différence entre
le politicien et l’homme d’Etat est la suivante : le
premier pense à la prochaine élection, le second à la
prochaine génération». Une telle citation s’applique à
merveille dans notre pays. Surtout, durant ces deux
dernières décennies. Abdoulaye Wade a failli réussir un
coup de Maitre en transformant notre République en
dynastie. Mais, le peuple, dans son rôle de vigie, d’avant-
gardiste, de veille, a dit NON !
Son successeur, Macky Sall, laisse planer le doute sur sa
volonté de briguer un troisième mandat en 2024 et
interdit déjà à ses collaborateurs d’avoir d’ambitions.
C’est dire que Barack Obama avait raison de soutenir
que ce qui manque à l’Afrique, ce sont des institutions
fortes. Si, au Sénégal, on en disposait, on n’aurait point
besoin de dialogue politique. Le pouvoir allait gouverner
et l’opposition allait s’opposer. Point !
Mais quand les acteurs politiques, surtout les tenants du
pouvoir rechignent à la mise en place d’un bulletin
unique, il est plus légitime de s’interroger sur leur
volonté de faire du Sénégal une réelle démocratie.
Pour des raisons économiques, dans un pays où le FMI
vient de demander à l’Etat de réduire ses dépenses, on
devrait applaudir des deux mains. Mais aussi et surtout,
pour des raisons de transparence. C’est le meilleur
moyen de lutter contre la corruption électorale et l'achat
des voix.
D’ailleurs, le bulletin unique est aujourd’hui utilisé dans
la plupart des pays africains. Le pouvoir d’aujourd’hui,
opposition d’hier, refuse de presser le pas vers cet acte
consolidant.

Deuxième fait plus qu’abracadabrant, c’est le dialogue
national. Pourquoi faire ? Dans quel but ? Nous faisons fi
d’oublier les conclusions des Assises nationales. On les a
jeté à la poubelle. Un excellent travail, savamment mené
par des hommes et des femmes dignes et patriotes, dont
la seule volonté a été de mettre le Sénégal sur les rails de
l’émergence.
A côté de ces fameuses conclusions dont tous auraient
signé la charte de bonne gouvernance, l’actuel président
de la République avait encore réussi à extraire le
Professeur Amadou Makhtar Mbow de sa retraite pour
qu’il conduise la Commission nationale de la Réforme
des institutions (CNRI). Le patriarche et son équipe
avaient encore, produit un excellent document. Mais, on
se souvient de la désinvolture avec laquelle, leur travail a
été jeté à la poubelle sous le prétexte fallacieux qu’ils
avaient outrepassé leur compétence.
Conséquence : on nous a produit une constitution forcée
via un Référendum dans la division totale avec un
fameux filtre dénommé «parrainage», qui avait été
pourtant savamment piloté pour les Législatives dotées
d’un système «corruptogène» à cause d’un Raaw Gaddu
sur la majoritaire.
Sans retenir une seule leçon du passé avec les Assises
nationales et la CNRI, on porte l’estocade avec la
rédaction de l’histoire générale du Sénégal. Du jamais
vu. Mais, ainsi va Sénégal. Toutes les familles religieuses
ont brûlé les tomes de Iba Der Thiam, qui, selon certains
détracteurs, aurait vendu le même projet à Maitre
Abdoulaye Wade, puis à l’ancien maire de Dakar, Khalifa
Ababacar Sall qui aurait largement contribué à son
financement, avant de le soumettre à Macky Sall.

Certains de nos guides religieux s’offrent en spectacle, se
crêpant même le chignon devant une Ummah islamique
médusée et stupéfaite.
Ecrire l’histoire de notre pays n’est pas mal. C’est une
excellente chose, d’ailleurs. Mais, nous pensons que
l’Etat n’avait pas besoin de mettre en place une
commission. Nous disposons d’intellectuels, de docteurs
en histoire dans toutes nos universités. Ce qu’il y avait
lieu de faire, c’était d’augmenter le budget pour la
recherche et laisser aux historiens qui le désirent, de
faire le travail sans parti pris encore moins de
suspicions. Mais, le Sénégal étant un pays qui marche
sur la tête, on ne se prive jamais de faire les choses à
l’envers. Ce qui explique tous ces «machins» à
retardement alors que les urgences sont ailleurs !

Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien)


Mercredi 25 Septembre 2019 - 16:34


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