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Attentat d’Istanbul : parmi les victimes, un Tunisien venu récupérer son fils, transfuge de l’EI

L’histoire résonne amèrement. La seule victime tunisienne tuée lors l’attentat perpétré mardi 28 juin à l’aéroport international Atatürk à Istanbul, qui a fait 42 morts et 238 blessés, était venue en Turquie récupérer son fils, transfuge de l’Etat islamique (EI). La responsabilité de l’organisation dans l’attaque terroriste est évoquée par les autorités d’Ankara mais l’EI n’a pas pour le moment revendiqué l’attentat.



Les autorités tunisiennes ont confirmé la mort, mardi, du médecin colonel Fathi Bayoudh, chef du service pédiatrique de l’hôpital militaire de Tunis et connu en Tunisie pour ses engagements humanitaires. Les officiels à Tunis refusent toutefois de préciser les circonstances qui avaient conduit le médecin militaire en Turquie. «Pour nous, il était en permission à l’étranger», a indiqué au Monde le colonel Bellassen Oueslati, porte-parole du ministère de la défense tunisien.

Les médias tunisiens avaient relayé mercredi l’information selon laquelle M. Bayoudh s’était rendu en Turquie afin de ramener au pays son fils, Anouar, détenu par les autorités turques. Selon le site d’informations Business News, le jeune homme avait rejoint l’EI en Syrie et sa famille, « avec le soutien des services tunisiens », « avait réussi à le convaincre de quitter la mouvance terroriste pour rentrer à Tunis par Istanbul ».
Paradoxe tunisien
 
Au moment de l’attentat, M. Bayoudh se trouvait à l’aéroport Atatürk dans l’attente de l’arrivée de sa femme, venue le rejoindre à partir de Tunis pour aller rendre visite ensemble à leur fils, selon le New York Times. Le quotidien ajoute, se fondant sur des témoignages de membres de la famille, que le jeune Anouar avait expliqué à ses parents au moment de quitter la Tunisie qu’il partait étudier en Suisse. En réalité, il avait rejoint l’EI en Syrie en passant par la Turquie.
Mohamed Iqbal Ben Rejeb, président de l’association Rescue Association for Tunisian Trapped Abroad (RATTA), qui apporte notamment son concours aux familles de jeunes Tunisiens exilés sur les fronts du djihad à l’étranger, confirme que la famille d’Anouar Bayoudh était entrée en contact avec l’association. «Le jeune homme s’était rendu aux autorités turques à la frontière turco-syrienne, précise-t-il. Les autorités tunisiennes devraient bientôt le rapatrier en Tunisie».

Selon Mr Ben Rejeb, environ 4 000 Tunisiens se seraient rendus ces dernières années en Syrie et en Irak. «Ce ne sont pas tous des combattants, souligne-t-il. Il y a aussi des techniciens non combattants et des familles». A ce contingent irako-syrien s’ajoutent les Tunisiens partis dans les bastions de l’EI en Libye, dont le nombre oscillerait entre 1 000 et 1 500 selon diverses sources. La Tunisie présente le paradoxe d’être à la fois le seul «printemps» démocratique arabe de 2011 à avoir survécu et le principal pourvoyeur au monde de djihadistes sur les fronts étrangers.
 


Source: Rfi.fr

(Stagiaire)

Jeudi 30 Juin 2016 - 14:21


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