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Fusillade de Munich : l'Allemagne tremble mais ne le montre pas

Avec cette deuxième attaque en une semaine, le pays n'est plus épargné par la violence. Le choc est brutal mais les autorités gardent leur calme.



Munich s’est réveillée ce samedi comme elle s’était endormie, abasourdie et choquée par la violence de la soirée. La capitale bavaroise, habituellement calme et posée, a été placée en quasi état de siège durant plusieurs heures, le temps d’une véritable chasse à l’homme. Finalement, les autorités ont annoncé dans la nuit, vers 2 heures, la fin des opérations et la mort du tireur. Son corps a été retrouvé à un kilomètre du centre commercial Olympia où, vers 17h50, il avait lancé sa fusillade meurtrière. Neuf personnes sont mortes et seize autres ont été blessées. Les autorités ont donné peu de détails sur l’assaillant qui se serait donné la mort.
 
Âgé de 18 ans, il possédait la double nationalité allemande et iranienne et habitait Munich depuis plusieurs années. Inconnu des services de police, il habitait chez ses parents. Son logement a été perquisitionné dans la nuit et le quartier était encore bouclé ce matin. D’après des témoignages de voisins recueillis par le journal Bild, le tireur était une personne «calme». Il aurait agi seul, contrairement à ce que la police avait annoncé dans la soirée, tirant au hasard dans un restaurant McDonalds, puis à l’extérieur avant d’entrer dans le centre commercial, bondé en cette fin de semaine.
 
Après le choc, l’Allemagne se pose la question des motivations du tireur. Acte d’un forcené ou geste terroriste ? Le chef de la police de Munich ne voulait pas tirer de conclusions hâtives cette nuit. Des précisions pourraient toutefois être apportées dans une nouvelle conférence de presse prévue ce midi à Munich.
 
En attendant, les médias allemands restaient dans l’émotion ce matin. Le quotidien bavarois Süddeutsche Zeitung publie une photo pleine page de policiers lors de la chasse à l’homme. Le quotidien berlinois Tagespiegel titre de son côté sur la peur qui règne à Munich mais aussi dans toute l’Allemagne.
 
La deuxième attaque en cinq jours
Car une semaine après l’attentat de Nice, l’Allemagne se sent fragilisée et constate ne plus être épargnée. Pire, elle a même été attaquée à deux reprises en moins d’une semaine. Lundi soir, un jeune Afghan de 17 ans a en effet attaqué à la hache des passagers dans un train régional, toujours en Bavière. Il avait revendiqué son geste sur une vidéo diffusée ensuite par l’organisation terroriste Etat islamique. Si les deux attaques ne sont pour l’heure pas liées, elles fragilisent un pays qui se savait visé par Daech mais qui se sentait moins menacé que Paris.
 
L’armée allemande participe en effet à la lutte contre l’EI, en Syrie et en Irak, via la formation de Peshmergas kurdes et la mise à disposition depuis janvier d’avions de reconnaissance, mais contrairement à Paris, elle ne bombarde pas directement les bases terroristes. L’Allemagne se sentait aussi moins vulnérable que son voisin français du fait d’un nombre plus limité de djihadistes engagés auprès de l’organisation terroriste. Concrètement, la présence policière même renforcée depuis les attentats de Paris restait peu visibles. Ce samedi matin, le principal syndicat de police allemand demande la mise à disposition de davantage de moyens.
 
Les autorités politiques ont en tout cas fait preuve d’une retenue notable à la suite de ces deux attaques. Fait remarquable surtout si on l’observe côté français, la chancelière Angela Merkel n’a pas communiqué depuis hier soir. Elle réunira en fin de matinée un conseil de sécurité national. Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, ainsi que le chef de la diplomatie Frank Walter Steinmeier ont quant à eux préféré s’exprimer via les médias sociaux pour exprimer leur soutien aux familles des victimes et pour appeler les Allemands à ne pas céder à la panique. Même le parti populiste Alternative pour l’Allemagne a jusqu’à présent fait preuve de retenue face à une attaque qu’elle pourrait pourtant facilement exploiter.
 


Samedi 23 Juillet 2016 - 10:32


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