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Liberté de la presse: l'Erythrée en dernière place du classement de RSF

Ce mardi 3 mai, on célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse. En Afrique, la situation est encore très contrastée avec l'Erythrée, dernière du classement mondial, et la Namibie qui se classe entre le Canada et l'Allemagne. Depuis 2007, l’Erythrée tient la dernière place (180e) de ce classement établi par Reporters sans frontières (RSF). Comment expliquer cette place de lanterne rouge pour ce petit pays de la Corne de l'Afrique ?



Liberté de la presse: l'Erythrée en dernière place du classement de RSF
► Situation en Erythrée
On ne sait presque rien du sort qui leur a été réservé après leur arrestation, fin septembre 2001. Eux, ce sont les 11 journalistes qui ont été précipités en prison par la chute des réformistes du parti unique, alors que le monde entier regardait vers les Etats-Unis frappés, une semaine avant, par des attentats d'une ampleur inégalée.

A l'époque, l'Erythrée était relativement libre avec pas moins de sept journaux publiés dans la capitale, mais une vague de contestation au sein du pouvoir a eu raison du peu de liberté.
Selon d'anciens gardes de prison, seuls quatre prisonniers ont survécu aux conditions de détention éprouvantes du pénitencier d'Eiraeiro, dans les montagnes du nord-est du pays, où ils sont gardés depuis. On ignore, en revanche, leur état physique et psychique.

C'est ce qui explique la dernière place tenue par l'Erythrée  dans le classement mondial établi, chaque année, par RSF. Le pays a d’ailleurs acquis cette position infamante l'année où l'on apprenait la mort en détention, par suicide ou par manque de soins, de plusieurs d'entre eux.
Depuis 2001, pas un n'a eu droit à une visite, un courrier ou la consultation d'un avocat. Aucun procès n'a été tenu et, quand on questionne les dirigeants érythréens à leur sujet, ces derniers vont jusqu'à nier leur existence.

►Généraliser les lois d’accès à l’information
En 2015, année électorale dans de nombreux pays, le continent africain a connu un léger fléchissement pour les journalistes. RSF a fait état d’une baisse de la situation de la liberté de la presse de 1 point. Une dégradation qui n’est pas dramatique, mais qui n’est pas bonne pour autant. En effet, de nombreux pays, soit en raison des échéances électorales soit en raison de conflits, ont réservé « un sort très difficile à la liberté de la presse et de l‘information durant l’année écoulée », comme l’a expliqué, à RFI, Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.

Elle précise qu’il faut absolument des lois qui puissent garantir mieux la liberté des journalistes, non seulement à exercer mais surtout à avoir accès à l’information.

« Je pense que s’il y a un grand défi pour les années à venir sur le continent africain c’est de généraliser les lois d’accès à l’information qui permettraient aux journalistes de mieux faire leur travail dans des conditions de sécurité meilleures parce qu’en ayant accès à une information fiable sont donc moins sujets à des manipulations qui souvent leur attirent ensuite des ennuis », a estimé Cléa Kahn-Sriber, Responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.

►Le Burundi « s'enfonce »
En Afrique, le Burundi perd 11 places (156e) car « ce pays a été le théâtre de violences envers les journalistes après la candidature contestée puis la réélection du président Pierre Nkurunziza », écrit RSF.

►Changement notable de la situation des journalistes burkinabè
Le Burkina Faso a été longuement bouleversé par l'affaire du journaliste Norbert Zongo, assassiné avec trois compagnons, en 1994, alors qu'il enquêtait sur de possibles crimes commis par la garde présidentielle. Néanmoins, la chute de l'ancien président Blaise Compaoré a conduit à un changement notable de la situation des journalistes. C'est en tout cas l'avis d'Abdoulaye Diallo, coordinateur du Centre de presse Norbert Zongo, même s'il regrette les lenteurs de la justice de son pays pour lutter contre l'impunité.

 

Rfi.fr

Mardi 3 Mai 2016 - 07:56


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