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Sénégal-Femme et TIC : les valeurs culturelles, principal facteur bloquant

Les valeurs culturelles ne participent pas le plus souvent à une bonne utilisation des TIC. Elles sont quelquefois des facteurs de déstabilisation des rapports familiaux. C’est une étude menée par l’ONG Bokk Jang qui a révélé cette sorte d’incompatibilité entre la culture sénégalaise et africaine de manière générale et l’utilisation de l’Internet, de l’ordinateur et du téléphone portable.



La présidente de l'ONG Bokk-Jang, Fatimata Sèye Sylla
La présidente de l'ONG Bokk-Jang, Fatimata Sèye Sylla
Les Technologies de l’information et de la Communication (TIC) sont des facteurs de déstabilisation des rapports familiaux. Elles sont parfois à l’origine de disputes entre les couples et peuvent aboutir à un divorce, des conflits entre les parents et les enfants surtout de sexe féminin. C’est la présidente de l’ONG Bokk-Jang, Fatimata Sèye Sylla qui a fait ces révélations lors d’un atelier sur l’accès universel aux TIC et gouvernance démocratique organisé les 16, 17 et 18 décembre par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO).

Les pesanteurs sociaux et culturels handicapent, ainsi selon l’experte en TIC, la gent féminine dans l’utilisation des technologies innovantes et surtout Internet. L’accès à l’Internet n’est pas très développé, il n’est pas non plus à portée de main pour toutes les bourses au point de s’inviter dans tous les foyers. Les cybers constituent les principaux points d’accès. C’est dans cette optique que Fatimata Sèye Sylla a, en effet, expliqué les contraintes qui empêchent les femmes mariées d’utiliser à leur souhait Internet. Elles n’ont, selon elle, la possibilité de fréquenter les cybers que le soir. «Alors que ce moment coïncide avec l’heure où leur époux sont à la maison et elles doivent prendre soin d’eux, sinon ce sont des querelles de ménages ou le «vagabondage, sorties fréquentes du mari», a-t-elle souligné.

Et même si, a ajouté Fatimata Sèye Sylla, la femme mariée dispose d’un ordinateur et d’une connexion chez elle, elle ne peut pas tout le temps travailler comme elle le souhaite à cause des pesanteurs sociaux. «Le fait qu’elle travaille assez souvent sur son ordinaire peut être source de tension parce que la femme n’aura pas tellement le temps de prendre soin de son mari, de s’occuper de lui comme le veulent nos traditions c’est à dire faire en sorte que son mari soit aux petits soins», a-t-elle précisé.

Le piège des sms
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La présidente de l’ONG Bokk Jang a, en outre, évoqué une autre barrière culturelle qui entrave sérieusement le service universel au Sénégal. Selon elle, «généralement, les femmes ou les filles ne peuvent pas fréquenter un cyber où il n’y a d’habitude que des hommes. Ce n’est pas bien perçu. Nos mœurs le réprouvent».

En plus de ces entraves, l’étude a relevé le «piège des sms». En effet, les sms ont, beaucoup été à l’origine de dissensions, de bisbilles et même de dislocation de ménages.

L’étude de l’ONG bokk-jang a porté sur l’accès aux quatre «C» (Connectivité, capacité, contrôle et contenu). Fatimata Sèye Sylla a souligné que son objet est de permettre que les femmes puissent utiliser l’ordinateur, savoir utiliser l’Internet et le téléphone portable. Mais aussi, a-t-il avancé, accéder à un contenu approprié et compréhensible. Autrement dit, cette étude vise à favoriser l’accès, l’usage et la maitrise des TIC.

Des disparités effarantes

Les résultats de cette étude ont été confirmés par un diagnostic du Groupe d’initiatives pour le progrès social (GIPS/WAR). Ce travail a été effectué, selon l’adjointe à la coordonnatrice, Caro Fall Diop, auprès de 100 associations et groupements de femmes, auprès de 20 leaders femmes.

Ce diagnostic a fait ressortir des chiffres alarmants : «vingt associations ont une adresse e-mail, deux disposent d’un compte ADSL et un seul a un blog et aucune d’entre elles ne dispose d’un Site Web».
Caro Fall Diop a, ensuite, fait savoir que «cinq leaders femmes disposent de leur propre boîte alors que peu d’entre elles savent utiliser un moteur de recherche sans être assistées». Elle a, en outre noté que «sur les 100 associations seulement deux ont des sièges fonctionnels équipés d’outils informatiques avec un personnel pour l’usage de ces équipements».

Ces données ahurissantes, a-t-elle soutenu, reflètent la dure réalité du fossé numérique au niveau de la population féminine. «Tout ceci est la résultante d’une marginalisation de cette dernière dans un secteur nouveau et la non prise en compte dès le départ de l’égalité de genre dans l’utilisation des NTIC», a fait remarquer Caro Fall Diop. Et d’ajouter : «ce qui amène GIPS/WAR à parler de NTIC au lieu de TIC et à préconiser des solutions pour combler ce fossé et diminuer les disparités dans l’utilisation des TIC au Sénégal».



Vendredi 19 Décembre 2008 - 10:13


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1.Posté par DJIGO ABOUBAKRY le 28/06/2009 04:55
Heureusement qu'il ya des femmes comme Caro Fall Diop , Fatimata Seye Sylla et dautres de la même tempe qui se penchent sur un tel problème J'avoue que moi même je ne mesurais pas la fracture numérique sous cet aspect. Or il faut s'y attaquer le plus tôt possible et pas seuemnt dans les écoles

2.Posté par mamadou le 24/03/2010 14:39
merci

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