« Human Rights Watch a rassemblé des preuves selon lesquelles des responsables israéliens [...] commettent le crime de guerre de transfert forcé » de civils, indique le rapport publié ce jeudi. Selon HRW, les « actions d'Israël semblent également correspondre à la définition du nettoyage ethnique », dans les zones où l'armée a sommé les Palestiniens de partir et où ils ne pourront pas revenir. De leur côté, les autorités israéliennes affirment appeler les habitants de pans entiers du territoire à évacuer en raison d'impératifs militaires et disent ainsi participer à la protection des civils. « Israël devrait démontrer dans chaque cas que le déplacement de civils est la seule option possible pour se conformer au droit international humanitaire, note Nadia Hardman, chercheuse à HRW. Israël ne peut pas simplement s'appuyer sur la présence de groupes armés pour justifier le déplacement de civils », poursuit-elle.
« Bien sûr, l'armée israélienne prétend qu'elle évacue tous ces gens pour leur bien et pour leur sécurité, et qu'elle le fait d'une manière légale et avec des justifications juridiquement acceptables, s'insurge le porte-parole de HRW pour le Moyen-Orient, Ahmed Benchemsi, au micro d'Oriane Verdier du service international. Sauf qu'Israël a fait quatre choses. Premièrement, Israël a mis en place un système d'évacuation des civils incohérent [...]. Deuxièmement, Israël a dit aux civils déplacés d'emprunter des voies d'évacuation soi-disant sûres pour se rendre dans des zones soi-disant sûres. Et puis, ils ont bombardé les deux. Troisièmement, Israël non seulement n'a pas fourni de nourriture, d'eau et d'abris aux civils palestiniens déplacés, mais Israël a même bloqué les aides humanitaires et a instrumentalisé la famine comme arme de guerre. Et enfin quatre, Israël a systématiquement détruit des parties de Gaza pour les rendre inhabitables dans le cadre d'une politique délibérée visant à empêcher le retour des Palestiniens. » Autant d'entorses au droit de la guerre qui, selon l'ONG, sont constitutifs du « nettoyage ethnique en cours »
Des zones tampon complètement rasées, 1,9 million de Gazaouis déplacés
En octobre, l'ONU a chiffré à 1,9 million les Gazaouis déplacés par la guerre. La population totale était estimé à quelque 2,4 millions d'habitants au début de la guerre. Selon HRW, les autorités israéliennes orchestrent les déplacements et s'assurent que certaines zones touchées « restent en permanence vidées ». Dans son rapport, l'ONG insiste sur deux zones que les Israéliens appellent les corridors de Neztarim et Philadelphie. Elles ont été, selon HRW, « rasées, étendues et nettoyées » par l'armée pour créer des zones tampons pour raisons sécuritaires. La première, qui coupe la bande de Gaza d'est en ouest, s'étend désormais entre la ville de Gaza et le Wadi Gaza sur 4 km de large, selon le rapport. Presque tout le bâti a été démoli, a précisé Mme Hardman lors d'une présentation à la presse. La seconde longe la frontière entre Gaza et l'Égypte, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a martelé que l'armée doit continuer à la contrôler.
L'enquête les justifications israéliennes point par point et conclut au crime contre l'humanité
Les accusations de l'ONG sont lourdes, mais complètement assumées. « Un point clé de notre nouveau rapport est de rappeler au public que crime contre l'humanité, ce n’est pas juste une expression qu'on jette comme ça sous le coup de l'émotion, appuie son porte-parole C'est une appellation juridique [...]. Autrement dit, avant de qualifier des actes militaires de crime contre l'humanité, il faut faire des enquêtes et une analyse juridique pointue. Il se trouve que tout ça, nous l'avons fait. [...] Notre enquête dément les justifications israéliennes point par point et conclut au crime contre l'humanité. »
Le rapport s'appuie sur des entretiens avec des Gazaouis, des images-satellite et des données publiques, le tout rassemblé jusqu'à août 2024. Il ne tient donc même pas compte de l'offensive israélienne en cours dans le nord de la bande de Gaza depuis plus d'un mois, qui a forcé au moins 100 000 personnes à quitter les localités les plus au Nord pour la ville de Gaza et ses environs, selon Louise Wateridge, porte-parole de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
« Bien sûr, l'armée israélienne prétend qu'elle évacue tous ces gens pour leur bien et pour leur sécurité, et qu'elle le fait d'une manière légale et avec des justifications juridiquement acceptables, s'insurge le porte-parole de HRW pour le Moyen-Orient, Ahmed Benchemsi, au micro d'Oriane Verdier du service international. Sauf qu'Israël a fait quatre choses. Premièrement, Israël a mis en place un système d'évacuation des civils incohérent [...]. Deuxièmement, Israël a dit aux civils déplacés d'emprunter des voies d'évacuation soi-disant sûres pour se rendre dans des zones soi-disant sûres. Et puis, ils ont bombardé les deux. Troisièmement, Israël non seulement n'a pas fourni de nourriture, d'eau et d'abris aux civils palestiniens déplacés, mais Israël a même bloqué les aides humanitaires et a instrumentalisé la famine comme arme de guerre. Et enfin quatre, Israël a systématiquement détruit des parties de Gaza pour les rendre inhabitables dans le cadre d'une politique délibérée visant à empêcher le retour des Palestiniens. » Autant d'entorses au droit de la guerre qui, selon l'ONG, sont constitutifs du « nettoyage ethnique en cours »
Des zones tampon complètement rasées, 1,9 million de Gazaouis déplacés
En octobre, l'ONU a chiffré à 1,9 million les Gazaouis déplacés par la guerre. La population totale était estimé à quelque 2,4 millions d'habitants au début de la guerre. Selon HRW, les autorités israéliennes orchestrent les déplacements et s'assurent que certaines zones touchées « restent en permanence vidées ». Dans son rapport, l'ONG insiste sur deux zones que les Israéliens appellent les corridors de Neztarim et Philadelphie. Elles ont été, selon HRW, « rasées, étendues et nettoyées » par l'armée pour créer des zones tampons pour raisons sécuritaires. La première, qui coupe la bande de Gaza d'est en ouest, s'étend désormais entre la ville de Gaza et le Wadi Gaza sur 4 km de large, selon le rapport. Presque tout le bâti a été démoli, a précisé Mme Hardman lors d'une présentation à la presse. La seconde longe la frontière entre Gaza et l'Égypte, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a martelé que l'armée doit continuer à la contrôler.
L'enquête les justifications israéliennes point par point et conclut au crime contre l'humanité
Les accusations de l'ONG sont lourdes, mais complètement assumées. « Un point clé de notre nouveau rapport est de rappeler au public que crime contre l'humanité, ce n’est pas juste une expression qu'on jette comme ça sous le coup de l'émotion, appuie son porte-parole C'est une appellation juridique [...]. Autrement dit, avant de qualifier des actes militaires de crime contre l'humanité, il faut faire des enquêtes et une analyse juridique pointue. Il se trouve que tout ça, nous l'avons fait. [...] Notre enquête dément les justifications israéliennes point par point et conclut au crime contre l'humanité. »
Le rapport s'appuie sur des entretiens avec des Gazaouis, des images-satellite et des données publiques, le tout rassemblé jusqu'à août 2024. Il ne tient donc même pas compte de l'offensive israélienne en cours dans le nord de la bande de Gaza depuis plus d'un mois, qui a forcé au moins 100 000 personnes à quitter les localités les plus au Nord pour la ville de Gaza et ses environs, selon Louise Wateridge, porte-parole de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
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