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Ibrahima Fall: pas de force de l’UA au Burundi sans accord

Depuis le 18 décembre dernier, l'Union africaine se disait prête à déployer une force de quelque 5 000 hommes au Burundi, même sans le consentement du gouvernement de Pierre Nkurunziza. Mais hier, lors d'une réunion du Conseil paix et sécurité de l'UA à Addis-Abeba, plusieurs chefs d'Etat africains se sont opposés à ce projet. Dans une interview à RFI, le représentant spécial de l'UA pour les Grands Lacs, le Sénégalais Ibrahima Fall, annonce que rien ne se fera sans le consentement du président Nkurunziza.



C'est donc une marche arrière. Face aux massacres de quelque 400 civils en huit mois, la commission de l'Union africaine avait pris le mois dernier une initiative audacieuse. Elle s'était dite résolue à envoyer quelque 5000 soldats au Burundi, même sans le consentement du régime de Bujumbura.
 
Mais avant-hier, lors d'un sommet spécial Burundi dans la capitale éthiopienne, l'Equato-Guinéen Theodoro Obiang-Nguema et le Gambien Yahya Jammeh se sont dits très hostiles à ce déploiement qui bafouerait à leurs yeux le principe sacro-saint de la souveraineté des Etats. « Le Burundi n'est pas le seul pays à s'opposer à cette initiative, explique le chef d'Etat gambien. Nous nous sommes battus au Liberia, pendant neuf ans pour mettre un terme au conflit là-bas. Et puis en Sierra Leone. Nous savons ce que cela signifie en tant qu'Africains de l'Ouest dans un pays, surtout un peu où l'on n'est pas les bienvenus. Le Burundi envoie des troupes en Somalie pour combattre les shebabs. Si le Burundi estime qu'il s'agit d'un conflit interne qu'il faut régler par la négociation, je soutiendrai ce dialogue. Si nous avons 5000 soldats supplémentaires à envoyer quelque part, envoyons-les plutôt en Somalie. »
 
Aussi, faute de consensus, les deux chefs d'orchestre de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma et Smaïl Chergui, ont-ils dû renoncer à leur audacieux projet.
 
Hier, le représentant spécial de l'UA au Burundi, Ibrahima Fall, a annoncé à RFI que rien ne se ferait sans le consentement du gouvernement burundais et que les délégations réunies ce week-end à Addis-Abeba décideraient peut-être d'envoyer une mission de très haut niveau dans les prochains jours à Bujumbura.
 
Il y a eu, je pense, une mauvaise communication. Il n’a jamais été de l’intention de l’Union africaine de déployer une mission au Burundi sans le consentement des autorités burundaises. Cela est inimaginable. Et si la position de ces deux chefs d’Etat [l'Equato-Guinéen Theodoro Obiang-Nguema, et le Gambien Yahya Jammeh, ndlr] est fondée sur ce malentendu, il faut souhaiter que progressivement plus de communication ait lieu et que le dialogue puisse s’installer sur cette problématique. Probablement, l’une des conclusions – parce que pour le moment ces conclusions ne sont que provisoires – l’une des conclusions définitives de la réunion de ce vendredi sera d’envoyer une délégation de haut niveau, pour ne pas dire de très haut niveau, au Burundi pour discuter avec les hautes autorités burundaises pour enclencher une consultation sur cette problématique.
 
D'ici ce dimanche soir, on saura donc si les chefs d'Etat de l'UA renoncent à toute force africaine au Burundi, où s'ils espèrent encore convaincre leur homologue burundais du bien-fondé de leur démarche.


Source: Rfi.fr


Dimanche 31 Janvier 2016 - 06:41


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