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Reportage - Veille Tabaski: prêts et découverts bancaires, "les sangsues" des chefs de famille



Reportage - Veille Tabaski: prêts et découverts bancaires, "les sangsues" des chefs de famille
Après avoir visité les points de vente de moutons, les marchés et fait l’état des lieux sur les prix des denrées qui accompagneront la viande, Pressafrik.com reste sur sa lancée de reportages de veille de Tabaski. À défaut d'avoir de quoi acheter un mouton, nombreux sont ceux qui font des prêts bancaires ou prennent à crédit un mouton pour la fête. Pour d'autres, de tels recours n'en valent pas la peine si on doit se créer des problèmes en s’endettant justes pour une seule journée.
 
Des personnes qui comptent sur les prêts bancaires pour une bonne fête de Tabaski, sont ainsi interrogés. Le constat après un tour dans différentes banques de la place, est effarant.
 
Pour Modou Fall, tout est parti de ce message que lui a envoyé une banque de la place lui proposant un prêt pour la fête de la Tabaski. «Quel que soit votre besoin pour la tabaski, la banque vous propose le crédit le plus adapté. Pour plus d’information, contactez votre gestionnaire», dit ce message. Sautant sur l’occasion, il s’est rendu à ladite banque. Il n’a pas eu le résultat escompté car, selon son propre vécu, la réalité est toute autre. «Mais ces mots que vous venez d’entendre. Ce sont des mensonges», indique Modou Fall.
 
Journal à la main, Boubacar Diop, la soixantaine, sort tout juste d’une banque. Interpellé, l’homme en boubou traditionnel, précise avoir déjà fait un prêt bancaire pour la Tabaski. «J’ai déjà fait un prêt. Je l’ai fait deux (2) ou trois (3) fois mais je ne le referai plus ». Et d’accuser: «Les banques se font trop d’argent, elles ont des taux d’intérêt exorbitants, entre neuf (9) et dix (10) %)».

Il en garde même, selon ces propres termes, «des souvenirs très douloureux». Ma banque m’avait prêté de l’argent mais au retour elle m’a tout pris et depuis lors j’ai arrêté les prêts», enfonce Boubacar Diop, la soixantaine. Pis, le père de famille précise avoir «des amis qui ont perdu leur maison à cause des prêts bancaires».
 
A l’en croire, «les banques arnaquent gravement leurs clients» qui selon lui, «supportent tous les frais des banques (leur installation, le paiement de leurs personnels et les autres charges)… ».
 
Loin d’en avoir fini, il souligne qu’«elles (les banques) se servent des intérêts qu’elles pompent aux clients pour honorer leurs charges. Une chose qui n’est pas normale».
 
L’accès au prêt bancaire n'est pas chose aisée. Et même, lorsqu'on arrive à en avoir, les taux d'intérêt pratiqués par les banques laissent une marge trop réduite pour les emprunteurs, déplorent ces emprunteurs.

«Les banques demandent trop d’intérêts, elles sont trop riches en ce moment. Si une banque va jusqu’à faire des offres gratuites à ses clients dans le but de faire des prêts sans la demande de ce dernier, c’est parce qu’elles en ont beaucoup», renchérit Fama dans ce sens.
 
Natif de Touba, Modou Kane d’enfoncer le clou: «Avoir un prêt dans les banques, s’avère très difficile et le pire,  le taux est exorbitant».

En lunettes de soleil, Pape Mbaye n’est pas de leurs avis dans la mesure où, selon lui, «avoir un prêt au niveau de ma banque, est une chose très facile. Cela ne demande pas trop de modalités. Et, le taux d’intérêt est acceptable, il tourne entre sept (7) et neuf (9) %». Et ajoute-t-il: «Il y a des banques qui ouvrent leurs portes à toutes personnes en difficulté désirant de l’aide. Au-delà de la Tabaski, elles peuvent t’accompagner dans tes projets et parfois même, t’offrir des maisons à payer sur une durée bien déterminée».
 
Toutefois pour Pape Mbaye, «faire un prêt pour une seule journée et se créer des problèmes après, cela n’en vaut vraiment pas la peine».
 
Ainsi, un tour dans différentes banques en cette veille de Tabaski, montre que les gens viennent plutôt retirer leur salaire, d’autres leurs chèques. Pour ce qui est des prêts bancaires, nos interlocuteurs demandent à l’Etat de contrôler les banques et les taux qu’elles fixent à leurs clients.

Aminata Diouf et Dieynaba Faye (Stagiaires)

Mercredi 7 Septembre 2016 - 13:04


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