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Afrique Nigeria: des élections générales 2023 sous tension

Le bilan du séisme survenu le 6 février près de la frontière entre la Turquie et la Syrie, suivi de plusieurs fortes répliques, dépasse désormais 50 000 morts après l'annonce vendredi par la Turquie du décès de plus de 44 000 personnes sur son territoire. L'AFAD, autorité turque chargée de la gestion des catastrophes naturelles, a annoncé vendredi un bilan actualisé de 44 218 morts en Turquie. Le dernier bilan avancé par les autorités en Syrie est de 5 914 morts dans le pays.



Afrique Nigeria: des élections générales 2023 sous tension
Qui sera le successeur de Muhammadu Buhari, président du Nigeria depuis 2015 et qui ne peut plus se représenter après deux mandats ? C’est le principal enjeu politique des élections générales prévues ce samedi 25 février dans le pays le plus peuplé d’Afrique (216 millions). Un scrutin qui mêle donc présidentielle, législatives et sénatoriales. Un événement pour lequel 93 millions de personnes sont appelées aux urnes.

Un électorat essentiellement jeune, des candidats souvent âgés
Au Nigeria, l’abstention progresse à chaque présidentielle depuis le retour des civils au pouvoir en 1999. Le taux de participation avait ainsi été de près de 35% en 2019 contre 69% en 2003 ou encore 54% en 2011. Qu’en sera-t-il pour 2023, alors que 40% des inscrits ont entre 18 et 34 ans ?

Parmi les principaux candidats, Bola Tinubu, 70 ans, représentera le All Progressives Congress (APC), le parti au pouvoir de Muhammadu Buhari. Atiku Abubakar, 76 ans, vice-président du Nigeria sous Olusegun Obasanjo (1999-2007) et qui se présente pour la sixième fois, sera la figure du People's Democratic Party (PDP), le principal parti d’opposition. Rabiu Kwankwaso, 66 ans, du New Nigeria Peoples Party (NNPP), est également un politicien expérimenté. Enfin, Peter Obi, 61 ans, du parti travailliste, veut faire figure de renouveau au sein d’une élection qui mobilise 18 formations politiques.

Sera élu dès le premier tour – jusqu’à présent, il n’y a jamais eu de second tour durant une présidentielle nigériane – le candidat qui aura obtenu à la fois le plus grand nombre de voix et au moins 25 % des votes dans deux tiers des 36 États du Nigeria. Mais avec les outsiders Rabiu Kwankwaso et Peter Obi, un second tour est possible. Et si aucun ces candidats n’y parvient, la Constitution prévoit un second tour qui doit, en principe, être organisé dans les trois semaines. Un scénario qui ne s’est jamais produit depuis le retour des civils au pouvoir en 1999.

Une échéance perturbée par des problèmes financiers et sécuritaires ?
Le Nigeria est un territoire de 923 000 kilomètres carrés (deux fois la taille du Cameroun voisin, par exemple) sur lesquels seront disséminés 176 846 bureaux de vote. Quelque 147 000 observateurs nationaux et internationaux sont accrédités. 

Le manque d’envie d’aller voter pourrait toutefois ne pas être le seul écueil durant cette échéance politique. La capacité à le faire, aussi, entre pénuries d'essence et problèmes financiers. Le quotidien de nombreux Nigérians est ainsi bouleversé par une réforme monétaire hautement controversée. Les autorités locales sont en effet empêtrées dans une tentative de remplacer tous les billets de banque, alors que l'argent liquide demeure incontournable pour une très large partie de la population, laquelle doit déjà composer avec une hausse généralisée des prix de 22% et taux de chômage élevé : un tiers de la population en âge de travailler est sans emploi. 

Le casse-tête quotidien lié à la pénurie de billets a en effet balayé tous les autres sujets de campagne ces derniers jours, rapporte notre envoyée spéciale à Kano, Amélie Tulet. Le retrait du marché sans remplacement des coupures de 200, 500 et 1000 nairas en quelques semaines a aggravé les difficultés des Nigérians.

Reste aussi la question sécuritaire, une problématique multifactorielle au Nigeria entre conflits religieux, terrorisme, criminalité et violences institutionnelles et politiques. Rares sont les portions de territoire épargnées par les kidnappings. Par ailleurs, le nord et le nord-est sont en proie à des insurrections jihadistes. Et des dizaines de bandes criminelles opèrent dans le nord-ouest. En zone rurale, les conflits entre éleveurs et agriculteurs touchent plus de 20 États sur 36. Et le sud-est est secoué par des mouvements séparatistes. Le pays pointe ainsi à la 143e place sur 163 (le 41e rang pour un État africain) du Global Peace Index 2022, un baromètre annuel tentant d'évaluer le degré de pacifisme des pays. Aller voter, dans certaines zones du pays, peut représenter un risque.

Or, pour voter, il faudra être arrivé avant 14h. Les bureaux resteront ouverts pour accueillir les votants arrivés dans la file d’attente avant cette heure-là. Nouveauté du scrutin : un système de double identification des électeurs le jour du vote, digitale et faciale, un système mis en place pour limiter la fraude. Et les résultats doivent être transférés sur un portail. Lors des précédentes élections, les résultats ont été connus au troisième jour après le vote.

RFI

Samedi 25 Février 2023 - 09:16


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