Agathon Rwasa salué par ses partisans à Bujumbura, le 6 août 2013. AFP PHOTO/Esdras Ndikumana
Vous réapparaissez après trois ans de clandestinité. Qu’est-ce qui vous a décidé à rentrer aujourd’hui au Burundi ? Agathon Rwasa : Comme la situation ne fait qu’empirer dans notre pays, j’ai vu qu’après tout, ça ne valait pas la peine de continuer à me cacher. Je devrais plutôt venir joindre mes efforts à ceux qui veulent du changement au Burundi. Je dois parachever la lutte que j’ai commencée depuis plusieurs décennies déjà, à savoir arriver à établir une société juste, équitable, une société où il fait bon vivre, une société qui puisse être un pôle d’attraction dans notre région et dans le monde.
Où étiez-vous pendant ces trois ans et qu’est-ce que vous avez fait ?
J’étais ici au Burundi. Je n’ai jamais été à l’extérieur du pays comme certains le prétendent.En 2010, vous avez quitté le processus électoral. Est-ce que ce n’était pas une erreur politique ? Est-ce que vous ne regrettez pas ?
Je ne regrette pas parce que je n’aime pas la tricherie. Si on a quitté le processus, c’est parce qu’on voulez que ça soit absolument revu et corrigé pour pouvoir continuer. Notre retrait aura aidé les gens à ouvrir les yeux et comprendre réellement ce qu’est le pouvoir en place à Bujumbura.
Est-ce que vous contestez encore aujourd’hui l’élection du président Nkurunziza en 2010 et donc sa légitimité ?
Non, je ne suis pas là pour contester ce qui est acquis. On est devant le fait accompli. On a un pouvoir qui est là, qui se dit démocratiquement élu, mais qui est incapable de faire asseoir la démocratie au Burundi. Raison pour laquelle ce qui importe pour le moment ce ne sont pas les querelles électorales du passé, mais plutôt organiser de meilleures élections afin que le peuple puisse voter librement.
Pour un certain nombre de Burundais, votre nom reste associé à la guerre civile burundaise. Comment comptez-vous vous débarrasser de cette image de chef de guerre, voire d’extrémiste hutu, vis-à-vis des Burundais mais vis-à-vis aussi de la communauté internationale ?
Si on associe mon nom à tous les maux qui existent dans ce Burundi ou sur cette planète Terre, c’est bien parce que il y a une fausse propagande. J’ai fait la guerre, d’accord, mais pourquoi est-ce qu’il y a eu la guerre au Burundi ? Est-ce moi l’initiateur ? Que je me sois battu contre une armée qui était mono-ethnique à un certain moment, est-ce un tort que j’ai commis ?
La communauté nationale et la communauté internationale doivent comprendre une chose : tout régime qui fait de l’injustice son cheval de bataille, je le combattrai. Aujourd’hui je combattrai démocratiquement. On verra que je ne suis pas un va-t'en-guerre mais que je suis un démocrate et un homme paisible comme tout le monde.
Il y a une affaire, celle de l’attaque du camp du Gatumba il y a presque 10 ans, en août 2004. Dans ce camp, s’étaient réfugiés des Banyamulenge, des Tutsis de RDC du Congo voisin. 162 personnes dont des femmes, des enfants, ont été tuées, brûlées. Est-ce que vous ne craignez pas d’avoir un jour à rendre des comptes devant la justice internationale ?
Si la justice existe, elle doit travailler sur des faits palpables. Si les enquêtes sont menées de façon indépendante et non biaisée, elles peuvent aider à établir les responsabilités des uns et des autres. Ce qui s’est passé, toutes les tragédies qui ont eu lieu dans ce pays ou dans cette région, je n’en suis pas responsable.
Mais les FNL, votre parti, avaient revendiqué cette attaque...
Au nom du parti ? Moi, Agathon, je crois que non. Cette personne qui a revendiqué l'attaque a une responsabilité, elle n’a qu’à répondre de cela mais pas moi ou tout autre membre du FNL, juste parce qu’on est du parti FNL.
Source : Rfi.fr
Où étiez-vous pendant ces trois ans et qu’est-ce que vous avez fait ?
J’étais ici au Burundi. Je n’ai jamais été à l’extérieur du pays comme certains le prétendent.En 2010, vous avez quitté le processus électoral. Est-ce que ce n’était pas une erreur politique ? Est-ce que vous ne regrettez pas ?
Je ne regrette pas parce que je n’aime pas la tricherie. Si on a quitté le processus, c’est parce qu’on voulez que ça soit absolument revu et corrigé pour pouvoir continuer. Notre retrait aura aidé les gens à ouvrir les yeux et comprendre réellement ce qu’est le pouvoir en place à Bujumbura.
Est-ce que vous contestez encore aujourd’hui l’élection du président Nkurunziza en 2010 et donc sa légitimité ?
Non, je ne suis pas là pour contester ce qui est acquis. On est devant le fait accompli. On a un pouvoir qui est là, qui se dit démocratiquement élu, mais qui est incapable de faire asseoir la démocratie au Burundi. Raison pour laquelle ce qui importe pour le moment ce ne sont pas les querelles électorales du passé, mais plutôt organiser de meilleures élections afin que le peuple puisse voter librement.
Pour un certain nombre de Burundais, votre nom reste associé à la guerre civile burundaise. Comment comptez-vous vous débarrasser de cette image de chef de guerre, voire d’extrémiste hutu, vis-à-vis des Burundais mais vis-à-vis aussi de la communauté internationale ?
Si on associe mon nom à tous les maux qui existent dans ce Burundi ou sur cette planète Terre, c’est bien parce que il y a une fausse propagande. J’ai fait la guerre, d’accord, mais pourquoi est-ce qu’il y a eu la guerre au Burundi ? Est-ce moi l’initiateur ? Que je me sois battu contre une armée qui était mono-ethnique à un certain moment, est-ce un tort que j’ai commis ?
La communauté nationale et la communauté internationale doivent comprendre une chose : tout régime qui fait de l’injustice son cheval de bataille, je le combattrai. Aujourd’hui je combattrai démocratiquement. On verra que je ne suis pas un va-t'en-guerre mais que je suis un démocrate et un homme paisible comme tout le monde.
Il y a une affaire, celle de l’attaque du camp du Gatumba il y a presque 10 ans, en août 2004. Dans ce camp, s’étaient réfugiés des Banyamulenge, des Tutsis de RDC du Congo voisin. 162 personnes dont des femmes, des enfants, ont été tuées, brûlées. Est-ce que vous ne craignez pas d’avoir un jour à rendre des comptes devant la justice internationale ?
Si la justice existe, elle doit travailler sur des faits palpables. Si les enquêtes sont menées de façon indépendante et non biaisée, elles peuvent aider à établir les responsabilités des uns et des autres. Ce qui s’est passé, toutes les tragédies qui ont eu lieu dans ce pays ou dans cette région, je n’en suis pas responsable.
Mais les FNL, votre parti, avaient revendiqué cette attaque...
Au nom du parti ? Moi, Agathon, je crois que non. Cette personne qui a revendiqué l'attaque a une responsabilité, elle n’a qu’à répondre de cela mais pas moi ou tout autre membre du FNL, juste parce qu’on est du parti FNL.
Source : Rfi.fr
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