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Démantèlement d’un réseau de faussaires de cartes de presse à Yeumbeul : la réaction de Daouda Mine, président de la CNCP



Démantèlement d’un réseau de faussaires de cartes de presse à Yeumbeul : la réaction de Daouda Mine, président de la CNCP
Les éléments du commissariat de Yeumbeul-Sud ont démantelé à Tivaouane Peulh un réseau de faussaires impliquant deux policiers et un infographiste spécialisés dans la fabrication de faux documents dont de fausses cartes de presse. Dans ce contexte, PressAfrik a échangé par téléphone avec le président de la Commission de la carte nationale de presse (CNCP), Daouda Mine qui a partagé ses premières impressions sur cette affaire.

Interrogé sur son ressenti face à ce démantèlement, M. Mine a exprimé sa non-surprise. Il a confirmé que ce n'est pas la première  fois que de tels incidents se produisent. "Au Sénégal, certaines personnes ont une culture du faux. Les permis de conduire, les cartes grises des véhicules, les cartes nationales d’identité… bref, beaucoup de documents administratifs sont régulièrement imités par des faussaires qui se font beaucoup d’argent avec cette pratique," a-t-il affirmé. Il a indiqué avoir même mis en garde les faussaires lors d’une émission sur la Télé Futurs Médias (TFM), les prévenant qu’ils feraient face à des poursuites judiciaires en cas de tentative de falsification des cartes de presse. Ce qui n'a pas découragé les falsificateurs.

Le président de la Commission a indiqué que "ce n’est pas la première fois que de tels cas se présentaient." Il a confié qu’il avait déjà été saisi par la police et la gendarmerie après l’arrestation de personnes en possession de fausses cartes de presse. "Elles (les faussaires) ont été déférées, jugées et condamnées," a-t-il ajouté, soulignant la récurrence de ces incidents.

Les motivations derrière la falsification

Selon lui, les individus recourant à de fausses cartes de presse agissent ainsi parce qu’ils ne répondent pas aux critères stricts définis par le Code de la presse pour l’obtention de ce document. "Elles savent aussi qu’elles ne peuvent, en aucun cas, amener les membres de la commission à leur octroyer une carte qu’elles ne méritent pas," a-t-il expliqué.

Sur la question de l’impact potentiel de ces fausses cartes sur la crédibilité de la presse, le président de la commission reste confiant : "Ces faussaires ne peuvent pas entacher la crédibilité de la carte nationale de presse. Toute personne détentrice d’une fausse carte sera tôt ou tard identifiée et mise hors d’état de nuire." Le démantèlement du réseau de Yeumbeul-Sud vient, selon lui, renforcer cette idée.

Mesures de sécurité renforcées

"La carte nationale de presse est dotée de dispositifs de sécurité, incluant un code-barres et un code QR contenant des informations cryptées. Vérifier qu’une personne est titulaire d’une carte authentique est chose aisée via notre site www.ccnp.sn," a-t-il précisé.  Il ajoute : "ce système permet aux autorités et aux citoyens de vérifier facilement l’authenticité des cartes."

Malgré la bande de faussaires arrêté à Tivaouane Peulh, Daouda Mine ne prévoit pas de réformes dans le processus de délivrance ou de contrôle des cartes de presse. Il estime que "la sécurité et les procédures en place sont suffisantes pour limiter les risques. Toute personne qui fait usage d’une fausse carte sera tôt ou tard identifiée et arrêtée," a-t-il réitéré.

Les sanctions prévues par la loi

Les sanctions pour la falsification de documents officiels, comme les cartes de presse, sont sévères. "L’article 137 du Code pénal dispose que ‘quiconque aura contrefait, falsifié ou altéré... sera puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 20.000 à 500.000 francs’," a rappelé le président, insistant sur la portée dissuasive de ces peines.

Enfin, le président a souligné l’importance de sensibiliser les citoyens aux procédures d’obtention des cartes officielles. "Les gens savent qu’il y a des textes répressifs et que tout faussaire devra répondre de ses actes devant la justice," a-t-il noté. Il recommande aux autorités "de vérifier systématiquement les cartes détenues par les journalistes et techniciens des médias sur le terrain, une précaution également adoptée par certaines ambassades établies au Sénégal."

Le démantèlement de ce réseau de faussaires illustre la vigilance des autorités dans la lutte contre la falsification des documents officiels, un enjeu crucial pour préserver l’intégrité et la crédibilité de la presse sénégalaise.

Ndeye Fatou Touré

Mardi 29 Octobre 2024 - 14:52


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