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Mali: le nombre de déplacées internes et d'écoles fermées ne cessent d'augmenter



Mali: le nombre de déplacées internes et d'écoles fermées ne cessent d'augmenter
L'expert de l'ONU, Alioune Tine a fait face à la presse ce mardi pour présenter les conclusions de sa mission effectuée du 1er au 12 août au Mali. Il a exprimé de graves préoccupations quant à la résurgence de la violence extrémiste et à la « détérioration rapide » de la situation des droits humains dans le pays. Alioune Tine a aussi révélé que les déplacées internes et les cas d’écoles fermées ne cessent d’augmenter.
 
« Je reste préoccupé par la détérioration rapide, continue et généralisée de la situation sécuritaire au Mali avec la recrudescence et la fréquence des attaques armées et des violences commises par les Groupes extrémistes violents au nord, au centre et aux alentours de Bamako. Parmi les attaques les plus récentes de ces groupes figurent celle menée contre le camp militaire de Tessit en date du 7 août 2022, au cours de laquelle selon le bilan officiel, 42 militaires ont été tués et 22 autres blessés », a dit M. Tine.
 
« Je présente mes condoléances au gouvernement et au peuple maliens ainsi qu'aux familles et proches des soldats tombés et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Cette situation a un impact considérable sur la protection des droits humains et la situation humanitaire au Mali. Il règne aussi un climat délétère marqué par la suspicion, la méfiance avec un rétrécissement continu de l'espace civique, le durcissement des autorités maliennes de la transition et un malaise qui n'épargnent pas les partenaires internationaux, notamment les tensions diplomatiques exacerbées par les effets pervers du contexte de forte polarisation géopolitique international », a ajouté l’expert.
 
-Solutions à la situation sécuritaire-
 
Le Sénégalais a appelé les autorités maliennes de la transition, avec l'aide de la communauté internationale et africaine à « repenser et réadapter » de façon urgente les réponses et stratégies sécuritaires qui n'ont pas encore donné les résultats escomptés pour la protection efficace des populations civiles et de leurs droits humains fondamentaux.
 
Concernant la situation sécuritaire, il a rappelé que le Mali est confronté à de « sérieux défis » dont les indicateurs les plus évidents sont : « l'augmentation récente du nombre des personnes déplacées internes ainsi que la fermeture des écoles en raison de l'insécurité. Depuis ma visite de février 2022, le nombre des personnes déplacées internes et d'écoles fermées a augmenté respectivement de 7,82% (allant de 350110 à 377519) et de 9,91% (passant de 1664 à 1829 écoles) ».
 
« J'ai visité la région de Ménaka, au nord du pays, et j'ai échangé avec les principaux acteurs (administration, société civile, système des Nations Unies). Tous s'accordent à reconnaitre la préoccupante détérioration de la situation sécuritaire et des droits humains depuis le mois de mars 2022. Trois de 4 cercles que compte la région (soit 75% du territoire) sont sous le contrôle des groupes extrémistes violents », a-t-il dit.
 
plusieurs dizaines de milliers de personnes déplacées
 
En raison de l'insécurité croissante au Mali, plusieurs dizaines de milliers de personnes déplacées en provenance de ces cercles sous contrôle des groupes extrémistes violents ont trouvé refuge dans la ville de Ménaka. A la date du 5 août 2022, dira-t-il, la ville de Ménaka comptait plus de 50.000 personnes déplacées.
 
Toujours sur le plan sécuritaire, la quasi-totalité des acteurs qu’il a rencontrés ont reconnu que « l'insécurité régnait également dans la ville de Ménaka ». Selon tous ces acteurs, les responsables de cette insécurité seraient les « membres des mouvements armés signataires et d'inclusivité présents à Ménaka ». Certains membres de ces mouvements commettraient des « exactions » contre les populations civiles, notamment des meurtres, des enlèvements, des braquages, des extorsions de fonds par la perception illégale de « taxes », notamment au niveau des points de contrôle(checkpoints) illégaux qu'ils érigeraient sur la voie publique en « toute impunité ».

Maleye Mboup (stagiaire)

Mardi 16 Août 2022 - 16:24


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