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Report de l’élection Présidentielle : des Sénégalais évoquent leur déception



Les députés ont examiné ce 5 février 2024 la proposition de loi pour reporter la présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024. À l’issue d’une longue journée, elle a été votée et adoptée sans les députés de l’opposition. Interrogés sur ce report, des Sénégalais évoquent leur déception et soutiennent qu’il n’y a plus de démocratie au Sénégal.
 
« Depuis l’indépendance à nos jours, il n’y a jamais eu de report de l’élection au Sénégal. C’est seulement sur le règne de Macky Sall que cela est arrivé. Avec Mamadou Dia, c’était plus grave, mais il n’y avait pas de report. Au Sénégal, il y a plus de mensonge que de vérité. On vous remet de l’argent, vous dites ce que vous voulez. La gestion de Macky n’est pas bonne. J’ai eu une très grande déception de sa part. J’étais avec Macky Sall. Mais quand j’ai compris qu’il n’est pas la bonne personne, je l’ai quitté. Sa gestion est une gestion à deux poids deux mesures », a déclaré Pape Biram Diouf, artiste.
 
Rencontré à la Sicap, le sexagénaire Baba TounKara soutient que seul le pouvoir de Dieu est éternel. Pour lui, au Sénégal nous n’avons plus d’hommes d’Etat, mais des politiciens. «Ceux qui ont reporté l'élection savent pour quoi ils l’ont fait. Mais qu’ils ne sachent qu’aucun pouvoir n’est éternel. Ceux qui étaient là, les Mamadou Dia, depuis 1960, les Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade où sont ils ? Sont partis. Je pense que nous n’avons pas d’homme d’Etat. Ce sont les politiciens que nous avons. Pour ce qui est des députés, ils devaient être du côté du peuple. Et non au service de quelqu’un. Le Sénégal fut un pays démocratique. Je ne sais pas si c’est le cas aujourd’hui. J’ai entendu quelqu’un dire que c’est Yaya Jammeh qui est au Sénégal », dit-il.
 
Ibrahima Faye, conducteur de moto, est lui revenu sur les difficultés des Sénégalais. « Le Sénégal est un pays ou les gens vivent dans des difficultés. Aujourd’hui, nos vies sont en danger. Nous devons voter ce mois de février. Cette élection ne doit en aucun cas être repoussée. Nous devons aller au vote et que le meilleur gagne. On avait beaucoup d’espoir en Macky Sall. Mais il nous a déçu. Le Sénégal est un pays de droit, de démocratie, mais ce n’est plus le cas. L’Etat est une continuité. Macky Sall doit partir », tonne Ibrahima Faye.
 
Abondant dans le même sens, Ousmane Ndiaye carreleur, n’est pas d’avis pour ce report. Car dit-il, cela n’arrange pas la population. « Ce report, ils l’ont fait, c’est dans leur propre intérêt. Car cela n’arrange pas la population. J’ai vraiment une déception de la part de Macky Sall. Il est comme joueur. S’il signale à gauche, il vire à droite. Tout ce que nous avons dépensé est devenu comme zéro. On n’est plus en démocratie. Parce qu’un pays démocratique fonctionne dans les normes. Mais là, j’ai plus confiance à mon pays », fulmine M. Ndiaye.
 
Moudou Faye, est vendeur de ‘’dibi’’ en même temps conducteur de moto ne dira pas le contraire : « On devait laisser les gens aller à l’élection le 25 février. La vie est dure au Sénégal. Ça, je ne vous le cache pas. Quelque soit le métier que l’on exerce, personne n’est tranquille avec ces manifestations, les routes barrées, les pneus brulés partout. Si cela continu, vraiment ça sera compliqué. Vous avez vu, personne ne peut plus rester au Sénégal. Les jeunes prennent les pirogues parce qu’ils ne veulent plus rester. Mes amis qui ont des motos, qui font du tiak tiak, sont traqués partout. Et Dieu sait que ce qu’il gagne, c’est pour leurs familles. C’est déplorable. Je suis déçu. Il n’y a plus de démocratie dans ce pays ».
 
Bangaly Diawara, peintre de son état, habitant à Usine Ben Tally, ne cache pas ses sentiments. « Je déplore ce qui se passe actuellement dans ce pays avec le report de l’élection. Ce que nous souhaitons au Président Macky Sall, c’est d’aller en paix. On ne peut plus se battre avec lui. Vous avez vu au lieu de 5 ans maintenant, il va faire 6 ans. Voilà ce qui nous fait mal. Il dit une chose et fait le contraire. Je ne peux plus parler de démocratie. Parce que ceux qui réclamaient nos voix, ce sont eux qui nous ont trahis aujourd’hui. Ils veulent nous faire souffrir, mais ce sont eux qui vont souffrir. Car Dieu qui nous a créé, nous donnera toujours notre pain du jour», a-t-il soutenu.  



Mardi 6 Février 2024 - 14:01


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