Les actes doivent suivre les promesses dans la lutte contre la torture au Tchad. Voilà en substance la conclusion de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) après sa récente mission à Ndjamena. Cette organisation suisse accréditée auprès des Nations unies à Genève a passé plusieurs jours dans la capitale tchadienne, pour notamment visiter la prison de Klessoum, et remettre aux autorités les recommandations formulées par le Comité de l'ONU contre la torture après le « jeudi noir » du 20 octobre 2022, lorsque des manifestations hostiles au déroulement de la transition au Tchad avaient été violemment réprimées.
Problème : comme a pu le constater le responsable pour l'Afrique de l'OMCT, il y a un décalage entre les discours des officiels et les faits. Isidore Collins Ngeuleu constate en particulier la multiplication des arrestations et des détentions hors procédures par l’Agence nationale de sécurité d'État (ANSE), les services de renseignement, et déplore, au micro de François Mazet, une sorte de pouvoir parallèle dans le pays : « Nous avons même rencontré le Premier ministre qui nous a réaffirmé la volonté du Tchad de pouvoir se conformer à ses engagements. Donc, nous avons comme le sentiment qu'il y a une volonté d'arrimer son arsenal législatif aux standards internationaux. En revanche, nous avons senti une fébrilité quant à la volonté de prendre des actions concrètes, immédiates, pour faire suivre ces textes et les corroborer à la réalité. »
« Le règne de l'arbitraire, comme un système parallèle qui existe au Tchad »
Collins Ngeuleu poursuit : « Le problème, en fait, c'est le règne de l'arbitraire, comme un système parallèle qui existe au Tchad, une forme de boîte noire qui agit en-dehors du cadre législatif. Vous parlez au ministre de la Justice, vous parlez aux techniciens du ministère de la Justice, vous avez l'impression d'avoir en face des vis-à-vis qui parlent le même discours que vous, mais qui eux-mêmes n'arrivent pas à vous répondre lorsque vous évoquez des questions plus complexes qui appartiennent à un pouvoir beaucoup plus élevé. »
Il conclut : « Il faut réformer l’ANSE, il faut réviser le texte qui le crée. On est arrivé à un moment où il faut que les vraies institutions régaliennes puissent agir en toute indépendance et faire leur travail. »
Problème : comme a pu le constater le responsable pour l'Afrique de l'OMCT, il y a un décalage entre les discours des officiels et les faits. Isidore Collins Ngeuleu constate en particulier la multiplication des arrestations et des détentions hors procédures par l’Agence nationale de sécurité d'État (ANSE), les services de renseignement, et déplore, au micro de François Mazet, une sorte de pouvoir parallèle dans le pays : « Nous avons même rencontré le Premier ministre qui nous a réaffirmé la volonté du Tchad de pouvoir se conformer à ses engagements. Donc, nous avons comme le sentiment qu'il y a une volonté d'arrimer son arsenal législatif aux standards internationaux. En revanche, nous avons senti une fébrilité quant à la volonté de prendre des actions concrètes, immédiates, pour faire suivre ces textes et les corroborer à la réalité. »
« Le règne de l'arbitraire, comme un système parallèle qui existe au Tchad »
Collins Ngeuleu poursuit : « Le problème, en fait, c'est le règne de l'arbitraire, comme un système parallèle qui existe au Tchad, une forme de boîte noire qui agit en-dehors du cadre législatif. Vous parlez au ministre de la Justice, vous parlez aux techniciens du ministère de la Justice, vous avez l'impression d'avoir en face des vis-à-vis qui parlent le même discours que vous, mais qui eux-mêmes n'arrivent pas à vous répondre lorsque vous évoquez des questions plus complexes qui appartiennent à un pouvoir beaucoup plus élevé. »
Il conclut : « Il faut réformer l’ANSE, il faut réviser le texte qui le crée. On est arrivé à un moment où il faut que les vraies institutions régaliennes puissent agir en toute indépendance et faire leur travail. »
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