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DOSSIER EMIGRATION CLANDESTINE: Les raisons profondes qui mènent au "suicide"

« Barça wala Barsak». C’est loin d’être l’épilogue. Les jeunes continuent de flirter avec le désir de rallier l’Europe par tous les moyens. Même aux dépens de leur vie. Les milliers de jeunes engloutis par l’océan de 2006 à avril 2015 ne semblent guère doucher l’ambition des jeunes. Le désœuvrement, l’absence d’une politique claire de jeunesse mais surtout les promesses régulièrement non tenue des politiciens à la tête des Etats africains sont entre autres raisons avancées. Des profils assez divers se prononcent sur ce phénomène dans ce dossier réalisé par le journal en ligne PressAfrik.com.



"Je ne pense pas que le gouvernement soit là pour nous"

DOSSIER EMIGRATION CLANDESTINE: Les raisons profondes qui mènent au "suicide"
Marchand ambulant de son état, Abdoulaye Sarr ne mâche pas ses mots pour décrier la politique au Sénégal. « Les hommes politiques sont toujours là à faire de la politique, mais qu’ont-ils fait de vraiment concret ? » fustige-t-il. « On veut travailler mais on ne trouve rien. On nous parle d’agriculture mais l’Etat n’aide pas les cultivateurs. Ces derniers sont maintenant tous à Dakar avec de petits boulots » renchérit-il.

Selon lui, il faut désormais que les jeunes se fassent entendre car comme il le dit, « ils sont l’avenir du pays ». Ce presque trentenaire est persuadé que pour faire rester les jeunes, il faut que l’Etat les aide mais celui-ci ne se préoccupe guère de leur situation. Raison pour laquelle il affirme n’avoir jamais voté et déclare ne pas se sentir concerné par le Plan Sénégal émergent.   
 

"L’éducation et la formation d’abord, l’emploi ensuite"

Pour M. Sidibé, consultant, ces jeunes ne peuvent espérer avoir un emploi décent s’ils n’ont aucune éducation, aucune qualification. Le phénomène des marchands ambulants est de son point de vue, la conséquence de ce manque de qualification. « Le premier niveau de prise en charge, c’est l’éducation et la formation ; ensuite, on pourra parler de création d’emplois».

En outre, il pense que l’agriculture est le secteur essentiel sur lequel l’Etat doit s’appuyer pour porter la croissance du pays. Selon lui, tous les jeunes ne peuvent pas être des cadres. Il faudra donc orienter le reste vers l’agriculture surtout que presque tous les chômeurs en ville, sont le fruit de l’exode rural.

Ainsi, « pour attirer et fixer les jeunes dans le secteur agricole, il faut créer des emplois rémunérateurs » déclare-t-il. Il ajoute que les domaines agricoles communautaires sont un début de solution.  M. Sidibé a la conviction que lorsque les jeunes auront compris qu’ils peuvent gagner dans ces domaines, autant que ceux qui se rendent à l’Extérieur, ils ne partiront plus partir.   
 

"Mieux vaut rester ici, il n’y plus rien dehors"

Mayé Diouf, commerçante, pense elle que l’Etat a certes une part de responsabilité mais celle-ci est partagée. Selon elle, si c’est vrai qu’il doit trouver des emplois aux jeunes, ces derniers doivent avoir au moins une qualification pour y prétendre. «Tu ne peux pas être une personne sans qualification et vouloir coute que coute un emploi». « En plus, même s’ils arrivent à rejoindre l’Occident, ils y rencontreront le même problème. Mieux vaut rester ici, il n’y a plus rien dehors. » ajoute-t-elle. Si le gouvernement fait des efforts, ce n’est toutefois pas assez selon elle. « Ce que les jeunes devraient faire, c’est ne pas toujours compter sur l’Etat et essayer d’entreprendre »
 


Sokhna Alimatou MBAYE

Vendredi 24 Avril 2015 - 09:37


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