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« Une vraie rupture serait de sortir les affaires du culte, les affaires religieuses du ministère de l'Intérieur… »,(Cheikh Gueye)



Beaucoup de défis attendent le nouveau gouvernement sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, notamment en ce qui concerne son approche des questions religieuses. En effet, le pays, réputé pour sa diversité culturelle et religieuse, accorde une importance particulière à la gestion des affaires religieuses dans le cadre de la gouvernance nationale.

Cheikh Gueye, secrétaire général du réseau sénégalais des think tanks, a sur les ondes de la radio Sud Fm dans l’émission « Objection »,  exprimé ses préoccupations concernant le rôle de l'État dans la régulation des affaires religieuses. 

Selon lui, « la tutelle du ministère de l'Intérieur sur ces questions perpétue une tradition coloniale de contrôle des organisations religieuses, au lieu de les considérer comme des moteurs de la société, émettrices de morale et d'éthique. Beaucoup de franges de nos confréries et aussi des organisations non confréries se confèrent à travers le discours de Pastef. C'est même peut-être une sorte de revanche de ces élites arabophones qui ont longtemps été périphériques dans notre société sous ce rapport là. Ils vont être attendus sur des questions sociétales, ces questions-là ont besoin d'être vraiment pensés par le gouvernement actuel avec la configuration des ministères et nominations. »

À l’en croire, cela soulève des questions fondamentales sur la relation entre l'État et les confréries religieuses au Sénégal. Alors que certaines voix appellent à une plus grande autonomie des institutions religieuses, d'autres soutiennent la nécessité d'une régulation étatique pour garantir la transparence et la bonne gouvernance.

« Une vraie rupture serait de sortir les affaires du culte, les affaires religieuses du ministère de l'Intérieur, parce que ça reproduit une tradition coloniale de contrôle. Des organisations religieuses, toute mise sous tutelle de ces organisations religieuses alors que ces organisations doivent être vues beaucoup plus positivement comme des moteurs de notre société, comme des émettrices de la morale, de l'éthique. Et sous ce rapport là, le programme de Pastef était très intéressant parce qu'il a proposé cette institutionnalisation qui est nécessaire aujourd'hui pour sortir justement des logiques de clientélisme et tous les conflits d'intérêts ou les trafics d'influence qu'on a. pu observer dans le passé, parce que justement nous dans la République avons choisi d’avoir une relation entre l'État et les confréries qui soit une relation objective. »

Alors que le nouveau gouvernement s'engage à répondre aux attentes de la population en matière de gouvernance religieuse, le débat sur le rôle de l'État dans ce domaine reste vif et complexe. L'avenir de la relation entre l'État et les institutions religieuses au Sénégal dépendra de la capacité du gouvernement à trouver un équilibre entre régulation et autonomie, dans le respect de la diversité et de la tradition religieuse du pays, a souligné Cheikh Gueye.

Ndeye Fatou Touré

Dimanche 7 Avril 2024 - 17:47


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