Quarante ans au service de la promotion et de la vulgarisation des droits des femmes, l’Association des femmes juristes du Sénégal (Ajs) a fait l’état des lieux de la situation au cours d’un entretien avec PressAfrik. Rappelant l’essence de cette journée, l’Ajs déclare que : « Le 08 mars est la journée Internationale des droits des femmes. C’est l’occasion donc de faire le bilan sur les droits des femmes au Sénégal. Ces dernières années, beaucoup d’efforts sont faits pour assurer une protection effective des droits des femmes. L’Etat du Sénégal a signé et ratifié l’ensemble des textes de protection des droits des femmes ».
Parmi ces conventions signées par l’Etat du Sénégal, il y a la CEDEF ou CEDAW (la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes), le Protocole à la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (dit protocole de Maputo); la loi de pénalisation de l’excision (1999); la loi réformant la fiscalité (2006) ; la Loi N° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme-Femme et son décret d’application ».
Encore des améliorations à faire, malgré les avancées notées
Selon l’adjointe de la chargée de communication de cette association, Marina Kabou, « une avancée majeure a été notée ces dernières années ». Il s’agit de « l’adoption de la loi criminalisant le viol, votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale qui renforce l’arsenal juridique du pays sur ces questions ». Mieux, se félicite-t-elle, « cette loi vise à mettre un terme aux violences sexuelles qui étaient devenues, par la force des choses, un fléau national ». Même si des « avancées sont notées », l’adjointe de la chargée de communication pense que « cette volonté politique doit être poursuivie d’autant plus que dans les pratiques ces textes tardent à s’appliquer de manière effective ».
L’entrée en vigueur de cette loi quoiqu’elle suscite des réactions négatives dans les milieux masculins, est, selon les organisations de défense des droits des femmes, une concrétisation « d’une vieille doléance qui était la réforme de la loi du 29 janvier 1999 qui n’avait vraiment pas réduit l’ampleur des violences sexuelles. Désormais, le viol simple délit, devient un crime passible d’une peine d’emprisonnement de 10 à 20 ans pouvant même aller jusqu’à la réclusion criminelle ».
Parmi ces conventions signées par l’Etat du Sénégal, il y a la CEDEF ou CEDAW (la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes), le Protocole à la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (dit protocole de Maputo); la loi de pénalisation de l’excision (1999); la loi réformant la fiscalité (2006) ; la Loi N° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme-Femme et son décret d’application ».
Encore des améliorations à faire, malgré les avancées notées
Selon l’adjointe de la chargée de communication de cette association, Marina Kabou, « une avancée majeure a été notée ces dernières années ». Il s’agit de « l’adoption de la loi criminalisant le viol, votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale qui renforce l’arsenal juridique du pays sur ces questions ». Mieux, se félicite-t-elle, « cette loi vise à mettre un terme aux violences sexuelles qui étaient devenues, par la force des choses, un fléau national ». Même si des « avancées sont notées », l’adjointe de la chargée de communication pense que « cette volonté politique doit être poursuivie d’autant plus que dans les pratiques ces textes tardent à s’appliquer de manière effective ».
L’entrée en vigueur de cette loi quoiqu’elle suscite des réactions négatives dans les milieux masculins, est, selon les organisations de défense des droits des femmes, une concrétisation « d’une vieille doléance qui était la réforme de la loi du 29 janvier 1999 qui n’avait vraiment pas réduit l’ampleur des violences sexuelles. Désormais, le viol simple délit, devient un crime passible d’une peine d’emprisonnement de 10 à 20 ans pouvant même aller jusqu’à la réclusion criminelle ».
Encore des efforts à faire
Les principaux blocages pour respecter les droits des femmes, ce sont, selon l’Ajs, « les réalités sociales et culturelles et la méconnaissance des femmes de leurs droits. Même si on dit que nul n’est censé ignorer la loi, beaucoup citoyens ignorent leurs droits ». Dans ce sens, l’AJS n’a pas manqué de poser des actes pour le respect des droits des femmes. Cette organisation qui œuvre pour la promotion et la vulgarisation des droits humains, en particulier ceux des femmes et des enfants, regroupe des femmes de divers horizons qui ont la particularité d’être des spécialistes du droit.
Ella a eu à organiser régulièrement des activités de promotion des services qu’elle offre à travers des journées portes ouvertes, des ateliers de renforcement de capacité, des émissions radios et des campagnes d’information-éducation-communication (IEC). Aussi, informe Mme Kabou, « dans le but de faire connaitre les populations de leurs droits, l’AJS a formé à son actif plusieurs « para juristes » qui sont outillés sur les droits les plus élémentaires afin d’assister et orienter les potentiels victimes mais surtout de faire le plaidoyer des textes relatives aux droits humains ».
A l’en croire, les actes posés sont des actes de hautes factures. Mais, exhorte-t-elle, « les efforts entrepris doivent être poursuivis. Il faut une volonté politique forte capable de prendre à bras le corps les préoccupations des femmes ». Les manquements et domaines à améliorer pour le respect des droits des femmes. Beaucoup de manquements et des choses à améliorer pour le respect des lois, conventions signées ou votées par le Sénégal ont été soulevées par l’Ajs. Par exemple, dans le domaine de la participation politique des femmes, souligne-t-elle, « il y’a beaucoup d’efforts à faire ».
« A la suite des élections locales du 23 janvier 2022, on a remarqué lors des installations des bureaux municipaux et départementaux, la parité n’a pas été respectée dans certaines localités. Aussi peu de femmes sont nommées aux postes de responsabilités. Cela démontre clairement que la loi sur la parité tarde à être effective », regrette l’Ajs.
Les violeurs font toujours des victimes malgré la loi le criminalisant
L’autre chose à souligner, poursuit-elle, « c’est par rapport à la loi criminalisant le viol. Aujourd’hui, après un an d’existence, force est de reconnaitre que le viol constitue encore une réalité au Sénégal. Il engendre des conséquences désastreuses sur les victimes. Il s’y ajoute aussi l’absence de mesures d’accompagnement pour les victimes telle que leur prise en charge dans des centres spécialisés pour bien les protéger. Il faut encore des efforts pour vulgariser la loi et mettre en place des mesures d’accompagnement ».
Ce qui faut également renforcer, « c’est la lutte contre les violences faites aux femmes; les violences constituent les problématiques auxquelles les femmes sont confrontées », suggère-t-elle. L’Ajs, qui a comme missions d’accueillir, d’écouter de conseil, d’assister juridique et judiciaire, encourage les femmes à croire en elles à s’engager en politique à s’imposer et à ne pas baisser les bras. « Le changement est un long processus, il vient avec le temps. Il faut se retrousser les manches et se battre jusqu’au bout. L’effort fait les forts. La violation des droits de l'homme la plus honteuse se caractérise sans doute par la violence à l'égard des femmes ».
La loi du silence, premier problème des femmes au Sénégal
Fabineta Lo, présidente du GIE « Debout and ligueey », interrogée par PressAfrik, est d’avis que si les droits des femmes ne sont pas respectés, c’est parce qu’elles souffrent en silence. Elles refusent de s’ouvrir et de dire leurs problèmes.
« Le problème qui se pose avec les femmes, c’est qu’elles souffrent en silence. Donc, il n’est pas aisé d’en parler ouvertement avec elle. Parfois, on peut trouver certaines qui viennent se confier mais surtout sur le plan économique. Mais, à part cela, elles ne se confient pas. Quand j’étais en Italie, par exemple, il y avait beaucoup de problèmes dans les couples et j’essayais tant bien que mal avec les assistantes sociales de trouver des solutions. Mais, ici (Sénégal) avec la loi du silence, ce n’est pas facile de travailler avec les femmes dans les groupements ».
Si leur travail pour venir en aide aux femmes s’avère difficile, c’est que les organisations ne perçoivent aucune aide venant de la part de l’Etat du Sénégal. C’est ce qu’a fait savoir, Mme Lô. « Quand on parle des droits des femmes, je pense que ça devrait être le premier combat de toutes les associations de femmes, surtout le problème des violences et de financements des femmes. Mais, ce n’est pas le cas ».
Cette dame très engagée dans la lutte pour les droits des femmes aux Parcelles Assainies, n’a pas manqué de critiquer certaines associations féminines qui lutte pour les droits des femmes. « Si j’étais conseillère du président de la République je lui aurais dit de prendre des femmes technocrates qui vivent avec le peuple, qui connaissent leur cause, pas des politiques politiciennes », dit-elle.
Aux femmes de se libérerElle explique : « Parce que nous avons vu ce que font ces politiciennes-là. Il y a des malhonnêtes qu’on rencontre partout. Je ne dis pas que c’est toutes les femmes politiciennes, mais y en a beaucoup qui utilisent les femmes pour leur affaire personnelle. Quand on les élit, d’abord elles sont inaccessibles, ensuite elles méprises ces femmes-là qui les ont élu. C’est un véritable problème à revoir ».
Fabineta Lo va plus loin en se posant la question de savoir « pour qui se battent toutes ces associations de femmes existantes au Sénégal ? ». Précisant qu’elle ne fait pas confiance à ces ONG qui s’agitent partout, « qui ne font absolument rien du tout ».
Mme Lo demande aux femmes de se libérer et de parler. « Parce que si on ne parle pas, on ne peut pas deviner ce qu’il y a dans la tête. Elles n’ont qu’à parler. C’est ainsi qu’on arrivera à trouver des solutions à leur problèmes », conseille-t-elle.
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