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Bâtir l'Afrique numérique de demain : Le secteur privé, moteur d'une transformation ambitieuse (Par Sanda Ojiambo)



Bâtir l'Afrique numérique de demain : Le secteur privé, moteur d'une transformation ambitieuse (Par Sanda Ojiambo)
La transformation numérique de l'Afrique s'accélère, portée par une vague d'investissements et d'innovations. Cependant, des défis majeurs liés aux infrastructures et aux financements persistent, freinant l'expansion nécessaire. C'est le constat et l'appel à l'action qui ont émané de la récente session Global Africa Business Initiative (GABI) Bridge à Abidjan, en marge de l'Africa CEO Forum. Le message est clair : l'Afrique regorge d'idées, mais le défi réside désormais dans l'accélération de la croissance numérique, la mobilisation des investissements et la cohérence des politiques.
 
Convoquée par le Pacte mondial des Nations unies, la GABI vise à positionner le secteur privé africain au cœur du commerce et des investissements mondiaux. La session d'Abidjan a réuni des PDG influents, des hauts fonctionnaires et des investisseurs, stimulant un dialogue constructif sur la manière d'optimiser les infrastructures, d'harmoniser les politiques et de drainer des investissements à long terme.
 
L'impératif des infrastructures et des compétences

James Manyika, vice-président senior de Google–Alphabet, a souligné lors d'un autre événement GABI l'importance cruciale de la connectivité de base. "L’infrastructure de connectivité de base est essentielle, c’est pourquoi nous avons investi dans des câbles sous-marins reliant l’Afrique à elle-même, à l’Europe et à l’Asie," a-t-il précisé. Mais au-delà, il insiste sur la nécessité de se concentrer sur les compétences et l'entrepreneuriat, citant le Black FoundersFund qui a soutenu plus de 1 120 startups africaines, et l'importance des centres de recherche au Ghana et au Kenya.
 
Le véritable enjeu, selon Manyika, n'est pas seulement d'identifier des solutions, mais de les mettre en œuvre efficacement, notamment dans le développement des compétences et la culture des talents. Si l'Afrique a réalisé des avancées significatives dans les services numériques et le haut débit, la mise à l'échelle reste le défi. Des secteurs comme la fintech, l'IA et le commerce électronique sont à la pointe de l'innovation mondiale, mais leur pleine expansion est entravée par des lacunes en infrastructures de base – du dernier kilomètre à l'accès à l'électricité et à la fibre optique, ainsi que des investissements limités dans les infrastructures de données.
 
Investissements durables et action collective

Le secteur technologique africain est trop souvent modelé par des priorités de capital-risque à court terme. Il est "essentiel que les gouvernements et les institutions investissent sur le long terme pour créer un environnement propice," insiste Sanda Ojiambo. Le progrès numérique, des centres de données aux plateformes publiques, dépend de partenariats robustes et d'investissements durables. L'Afrique a besoin d'acteurs engagés pour bâtir une économie numérique pérenne.
 
Le secteur privé est un catalyseur indéniable, mais une transformation durable exige une action collective. Les pouvoirs publics, les investisseurs et les partenaires de développement doivent aligner leurs efforts et s'engager sur le long terme. Sinazo Sibisi, Chief Investment Officer de la Timbuktoo Africa Innovation Foundation, l'a rappelé lors de la session GABI Bridge : « Nous devons passer de la parole à l’action, des projets ponctuels au changement systémique, et construire une architecture d’innovation qui stimule la compétitivité durant les dix à 30 prochaines années ».
 
Leadership, compétences et inclusion : Les piliers de la réussite

Le leadership et le développement des compétences sont cruciaux. Il est impératif d'investir dans le capital humain avec la même urgence que dans les infrastructures. Cela passe par des programmes d'études adaptés, la formation des enseignants et des apprentissages numériques.
 
Les gouvernements doivent, quant à eux, garantir des règles claires et des conditions stables pour la transformation numérique. La fiabilité réglementaire, les investissements dans les infrastructures numériques et une meilleure coordination transfrontalière sont essentiels pour permettre aux startups africaines de se développer à l'échelle du continent. De plus, la transformation numérique doit être inclusive, intégrant les populations rurales, informelles ou marginalisées, afin de générer une prospérité partagée et non des inégalités. Des exemples remarquables, comme le Togo, le Rwanda et le Kenya, montrent la voie en matière de gouvernance numérique, de fintech et d'infrastructures.
 
Le message final de la GABI est limpide : l'avenir numérique de l'Afrique dépend d'une mise en œuvre efficace, fruit de la combinaison de bonnes politiques, d'investissements judicieux et de décisions éclairées prises dès aujourd'hui par tous les acteurs. Pour promouvoir cet agenda, la GABI organisera "Unstoppable Africa" les dimanche 21 et lundi 22 septembre au New York Marriott Marquis, sous le thème "The BIG Push: Africa’s Time to Shape the Markets", co-organisé par le Pacte mondial des Nations unies et l'Union africaine.


Lundi 21 Juillet 2025 - 00:16


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