Le procureur de Bujumbura a annoncé sa décision tard dans la nuit ce samedi. Soixante-cinq prévenus ont été inculpés, notamment pour « participation à un mouvement insurrectionnel ». Ils risquent jusqu’à dix ans de prison, une peine qui peut être portée à la perpétuité s’ils sont reconnus coupables d’insurrection armée. Et au Burundi, l'insurrection armée commence avec des jets de pierres sur les policiers.
Pierre-Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh), a dénoncé une procédure expéditive. « Deux heures seulement de temps ne suffisent pas pour auditionner une centaine de personnes. J’ai vu également que tous portent les mêmes infractions », a-t-il commenté.
« Nous sommes déterminés à poursuivre »
Les leaders de l’opposition, qui ont appelé à manifester contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, se trouvaient devant le parquet de Bujumbura pour connaître la décision du procureur. Ils n’entendent pas cesser le combat. « Nous sommes déterminés à poursuivre. Peu importe qu’on nous tue ! Peu importe qu’on emprisonne les gens. Nous allons nous assurer que nous sommes arrivés à un objectif que nous nous sommes fixés », explique Chauvineau Murwengezo, président d'honneur du parti UPD-Zigamibanga.
La même détermination se sentait chez la centaine de militants de l’opposition venus apporter leur soutien aux personnes qui allaient être écrouées. « Ces gens sont victimes d'une injustice mais cela ne nous fait pas peur. Les Burundais se sont levés pour dire non à un troisième mandat de Nkurunziza. »
A la détermination s'est ajoutée de la rage quand une dizaine de camions transportant des militants de partis au pouvoir sont passés par là, en provenance des seuls meetings régulièrement autorisés dans le pays, selon l’opposition.
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