"Trafigura leur a demandé de dire que les déchets n'étaient pas dangereux, qu'ils n'avaient pas eu d'impact sur leurs vies", a déclaré Marietta Harjono, une porte-parole de l'ONG de protection de l'environnement.
L'organisation écologique Greenpeace a affirmé mardi 18 mai que la multinationale Trafigura avait acheté les témoignages de neuf chauffeurs ivoiriens dans l'affaire des déchets toxiques déversés en 2006 en Côte d'Ivoire.
"Trafigura leur a demandé de dire que les déchets n'étaient pas dangereux, qu'ils n'avaient pas eu d'impact sur leurs vies", a déclaré à l'AFP Marietta Harjono, une porte-parole de Greenpeace.
L'organisation écologique a remis vendredi au parquet néerlandais un rapport contenant les témoignages des chauffeurs de camion qu'elle a recueillis, a-t-elle ajouté.
Les chauffeurs de camion qui avaient transporté les déchets toxiques se trouvant à bord du cargo Probo Koala, affrété par Trafigura, pour les déverser dans une décharge près d'Abidjan, ont été "affectés" et deux d'entre eux sont morts, selon la même source.
2950 euros
"Ils ont reçu 650 euros le 11 février 2009 et 2.300 euros le 13 avril 2010", a soutenu Mme Harjono selon laquelle les chauffeurs ont été payés par Trafigura pour affirmer qu'ils étaient en bonne santé.
Spécialisé dans le commerce de produits pétroliers, Trafigura assure de son côté n'avoir "jamais promis aux chauffeurs de l'argent pour leurs témoignages", dans un communiqué transmis à l'AFP.
La multinationale reconnaît toutefois avoir donné près de 2.300 euros à chaque chauffeur en début d'année à la suite d'une tentative de "chantage" de l'un d'eux qui avait menacé de témoigner contre elle.
Le déchargement des déchets du Probo Koala, qui auraient dû être traités à Amsterdam, avait causé la mort de 17 personnes et des milliers d'intoxications, selon la justice ivoirienne. La multinationale a toujours nié qu'il ait pu provoquer décès et maladies graves.
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