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Hissène Habré prend-il son procès trop à coeur ?

Hissène Habré, ancien président tchadien, aurait été victime d’accidents cardiaques à Dakar, où il est emprisonné. S'agit-il de véritables malaises ou d'une feinte pour échapper à son procès ? L'ex-dictateur, en effet, doit être jugé à partir du 20 juillet pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.



Les malaises cardiaques d’Hissène Habré vont-ils avoir un impact sur son procès, qui doit s’ouvrir à Dakar à partir du 20 juillet ? C’est en tout cas l’hypothèse qu’émettent ses avocats suite aux accidents dont l’ancien dictateur du Tchad a été victime les 9 et 11 juin.

« On ignore dans quelle mesure son état de santé pourrait affecter son procès » ont précisé ses avocats. Ils dénoncent également de très graves manquements et une négligence coupable de l’administration et du médecin de la prison de Cap Mauel, où il est incarcéré en détention préventive depuis juillet 2013.
 
Les avocats d’Hissène Habré assurent que l’attaque cardiaque qu’il a subie le 11 juin est survenue après avoir passé 48 heures sans soins. Deux jours plus tôt, il avait en effet été victime d’un premier malaise. Sa femme avait d’ailleurs réclamé l’assistance d’un cardiologue, en vain, selon la défense. Il aurait finalement subi une intervention d’urgence, trois heures après sa rechute.  

Malade imaginaire ? 

Le Procureur des Chambres africaines extraordinaires (CAE), Mbacké Fall, lui, n’est pas de cet avis. Il affirme sur RFI qu’« il s'agit simplement là d'une stratégie pour éviter à Hissène Habré de comparaître à son procès ». D’après lui, l’ex-président du Tchad, âgé de 72 ans,  est actuellement détenu au Cap Manuel en bonne santé. Il a cependant demandé une enquête administrative et un rapport médical.
 
En juillet, Hissène Habré sera jugé par les CAE, un tribunal spécial créé par l’Union africaine à la suite d’un accord avec le Sénégal. Les CAE sont dotées d’une loi de compétence universelle et ont donc la capacité de juger directement les crimes de guerre et contre l’humanité, sans avoir recours à la Cour pénale internationale.

Mais le dictateur ne reconnaît pas cette juridiction et refuse de lui parler. Le 3 juin, il était auditionné par ces Chambres pour un interrogatoire d’identité. Ses avocats s'étaient alors plaint d'une supposée extraction forcée d'Hissène Habré.
 
Hissène Habré est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture perpétrés pendant l’exercice de sa présidence du Tchad de 1982 à 1990. Depuis le coup d’Etat mené par Idriss Déby, et qui l’a conduit à sa chute, il est exilé au Sénégal. Il serait responsable de la torture et de la mort de 40.000 personnes.

TV5 Monde


Mardi 16 Juin 2015 - 14:30


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