Vous savez, aujourd'hui la migration est un élément essentiel de la géopolitique mondiale. Le Sénégal entre dans une nouvelle ère géopolitique avec la découverte des hydrocarbures. Il y aura forcément un dumping migratoire au Sénégal. Et il faut légiférer parce que c’est un dossier transversal. Donc, moi j’aurai conseillé au nouveau président Bassirou Diomaye Faye, que je félicite au passage pour cette élection, de prendre en compte la question migratoire.
Aujourd’hui, nous devons nous abonner aux obligations de résultats. Le pays est tellement abimé qu’on ne doit plus faire d'erreurs. Et c’est là où j’attends, le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye de faire de la migration le fer de lance de son quinquennat. Parce que je reste convaincu que ce vent de changement qui souffle sur le Sénégal ne peut pas être un hasard.
Et quels sont les défis qui attendent le président Bassirou Diomaye Faye?
Vous savez les défis sont majeurs. Ils sont géopolitiques et géostratégiques. Pour moi, Diomaye-Sonko est bel et bien une lueur pour la jeunesse. Aujourd’hui, il faut rétablir l’espoir de la jeunesse. Et le Sénégal pourrait servir d’exemple pour toute l’Afrique. Parce que c’est l’heure du panafricanisme. J’aurais souhaité un changement de paradigme dans ce dossier.
Est-ce qu’il faudrait un ministère plein chargé des questions migratoires?
Je pense qu’il faudrait la mise en place d’un ministère plein chargé des questions migratoires. C’est le contexte qui le commande. Je l’ai dit tout à l’heure, la migration est devenue une question de la géopolitique mondiale. Elle est transversale. Vous avez vu la pandémie du Covid 19. Elle est du fait de la migration puisqu’elle marchait sur ses pas. Vous avez vu le trafic de la drogue, le trafic des êtres humains, vous avez vu le commerce international, les questions sécuritaires en Afrique, les questions environnementales. Tout celà contribue à faire de la migration un pan important du développement du pays. J’ai parlé de cette nouvelle ère avec la découverte des hydrocarbures. Donc l’exploitation du gaz et du pétrole entraîne des problématiques liées aux questions migratoires. Pour tout celà, il faudra légiférer. Donc tout cela fait qu’il faudra l’émergence d’un ministère ou d’une agence autonome reliée directement à la présidence. A partir de ce moment, la question de la migration est posée sur la table de manière systémique dans toute sa diversité et sa complexité.
Quel a été l’apport de la diaspora dans cette élection de dimanche passé qui a vu Bassirou Diomaye Faye porté à la tête du Sénégal?
Dans un tout autre registre, il faudra parler de la diaspora qui a été l’enjeu principal de cette élection. Depuis des années, nous de la diaspora on se bat pour un changement systémique dans ce pays et pour le retour de l’Etat de droit. Donc la diaspora s’est mobilisée … je dirais que cette diaspora a été très déterminante et incontournable dans tout le processus électoral. D’ailleurs, cette diaspora qui a porté la candidature de Diomaye sur qui convergeaient toutes les chances de gagner cette élection.
J’ai toujours parlé de la diaspora comme vecteur de développement. Il faut aujourd'hui impliquer ces gens de la diaspora. La diaspora regorge de compétences, il faut les répertorier.
Quel doit être le comportement de la diaspora vis-à-vis de ce nouveau Président?
Je voudrais lancer un appel à toute la diaspora. Je demande à toutes les compétences de ce pays de revenir et de construire notre Nation. Dans ce sens, j’ai mis en place un mouvement qui s’appelle “Taba xat rewmi" avec la diaspora. C’est un concept stratégique pour un renouveau démocratique au Sénégal. J’appelle à l’union autour de ce couple Diomaye Sonko pour la reconstruction du pays. Il faut tout refaire. Le Sénégal pourrait aujourd’hui s’appuyer sur sa diaspora pour se développer.
Le Sénégal en principe ne devrait plus avoir besoin de contracter des dettes au niveau de la Banque mondiale, du FMI etc. Un processus organisationnel de la diaspora ferait de cette communauté le socle de développement du Sénégal. L’Inde et la Chine l’on réussit avant la Covid ces deux pays regroupaient 60 à 80 milliards de dollars par an. Et le Sénégal peut réussir celà. Il faudra mettre en place une bonne politique migratoire avec comme soubassement la protection de ces Sénégalais de l’extérieur qui sont aujourd’hui, le gros produit d’exportation du Sénégal.
Si le nouveau Président change de logiciels, de paradigmes et qu’il implique la diaspora en mettant en place un ministère plein en impliquant les Sénégalais de l’extérieur dans des projets de développement, je pense que le Sénégal se porterait mieux.
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