
Au Kenya, le procès pour terrorisme de l’affaire de Shakahola se poursuit ce 11 juillet 2024 à Mombasa. Depuis lundi, Paul Mackenzie et ses 94 coaccusés comparaissent devant le tribunal de Shanzu, soupçonnés d’avoir tué au moins 429 adeptes en les affamant. Paul Mackenzie prêchait un jeûne total censé leur permettre de rejoindre Jésus.
Les témoignages de jeudi 11 juillet en apprennent plus sur les rituels du culte du pasteur autoproclamé, notamment grâce au récit du sergent Silas Irungu. Il travaille au poste de police de Langobaya, le plus proche de la forêt de Shakahola. Silas Irungu est le premier officier dépêché à Shakahola. Il a notamment sauvé un garçon de 8 ans qui a déjà témoigné la veille.
Des victimes prisonnières de cages entourées de pierres
Ce sergent raconte que, quand il a demandé à l’enfant où étaient sa mère et ses frères, le garçon lui a répondu à plusieurs reprises qu’ils étaient à « un mariage ». Le policier a d’abord mis ça sur le compte de la confusion liée à la famine et à l’épuisement. Mais quand ils sont sortis de la maison dans laquelle a été retrouvé l’enfant, il a montré au policier les tombes qui jouxtaient la construction en banco. « C’est là, a indiqué le garçon. C’est là qu’ils ont fait le mariage ».
D’après un procès-verbal d’enquête que RFI a pu consulter, on comprend donc que pour les adeptes de Paul Mackenzie, la mort était une célébration. Un « mariage » même, car elle représente à leurs yeux l’union des « martyrs » avec Jésus.
Un autre témoin, Kalume Fondo Kirimo, a ensuite pris la suite à la barre, mais son récit a tourné court : il a été saisi par l’émotion quand il expliquait avoir retrouvé des victimes prisonnières de sortes de cages en branchages, entourées de pierres. La séance a alors été levée à la mi-journée avant de reprendre en début d'après-midi.
C’est dans des cocons de buissons secs très denses, fermés par de lourds troncs d’arbre, que les fidèles de Paul Mackenzie mourraient de faim. Certains les appellent « des canopées », les enquêteurs, eux, parlent de « bases de jeûne ». Les fidèles, surtout les femmes, étaient forcés d’y pénétrer par groupes de quatre, pour attendre Jésus, selon une source proche de l’enquête.
Kalume Fondo Kirimo est le premier à avoir découvert ces mouroirs en broussailles. Il a notamment sauvé deux femmes affamées, retrouvées les jambes entravées par des pagnes. Les canopées étaient gardées. « Ce sont les hommes qui les surveillaient, explique une source proche de l’enquête. Ils sortaient les dépouilles de celles qui avaient succombé et les remplaçaient. » Ces hommes, Kalume les a également croisés. Armés de machettes, d’arcs et de flèches, ces membres de la communauté ne jeûnaient pas. Ils étaient même en plein repas quand la police les a arrêtés.
Les témoignages de jeudi 11 juillet en apprennent plus sur les rituels du culte du pasteur autoproclamé, notamment grâce au récit du sergent Silas Irungu. Il travaille au poste de police de Langobaya, le plus proche de la forêt de Shakahola. Silas Irungu est le premier officier dépêché à Shakahola. Il a notamment sauvé un garçon de 8 ans qui a déjà témoigné la veille.
Des victimes prisonnières de cages entourées de pierres
Ce sergent raconte que, quand il a demandé à l’enfant où étaient sa mère et ses frères, le garçon lui a répondu à plusieurs reprises qu’ils étaient à « un mariage ». Le policier a d’abord mis ça sur le compte de la confusion liée à la famine et à l’épuisement. Mais quand ils sont sortis de la maison dans laquelle a été retrouvé l’enfant, il a montré au policier les tombes qui jouxtaient la construction en banco. « C’est là, a indiqué le garçon. C’est là qu’ils ont fait le mariage ».
D’après un procès-verbal d’enquête que RFI a pu consulter, on comprend donc que pour les adeptes de Paul Mackenzie, la mort était une célébration. Un « mariage » même, car elle représente à leurs yeux l’union des « martyrs » avec Jésus.
Un autre témoin, Kalume Fondo Kirimo, a ensuite pris la suite à la barre, mais son récit a tourné court : il a été saisi par l’émotion quand il expliquait avoir retrouvé des victimes prisonnières de sortes de cages en branchages, entourées de pierres. La séance a alors été levée à la mi-journée avant de reprendre en début d'après-midi.
C’est dans des cocons de buissons secs très denses, fermés par de lourds troncs d’arbre, que les fidèles de Paul Mackenzie mourraient de faim. Certains les appellent « des canopées », les enquêteurs, eux, parlent de « bases de jeûne ». Les fidèles, surtout les femmes, étaient forcés d’y pénétrer par groupes de quatre, pour attendre Jésus, selon une source proche de l’enquête.
Kalume Fondo Kirimo est le premier à avoir découvert ces mouroirs en broussailles. Il a notamment sauvé deux femmes affamées, retrouvées les jambes entravées par des pagnes. Les canopées étaient gardées. « Ce sont les hommes qui les surveillaient, explique une source proche de l’enquête. Ils sortaient les dépouilles de celles qui avaient succombé et les remplaçaient. » Ces hommes, Kalume les a également croisés. Armés de machettes, d’arcs et de flèches, ces membres de la communauté ne jeûnaient pas. Ils étaient même en plein repas quand la police les a arrêtés.
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