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L’introduction de 22 navires de pêche au Sénégal, un crime économique



L’introduction de 22 navires de pêche au Sénégal, un crime économique
Le groupement des armateurs et des industries de la pêche du Sénégal (GAIPES) a dénoncé ce jeudi une pratique cautionnée par les autorités sénégalaises et qu’ils jugent peu orthodoxe. Le GAIPES s’inquiète de l’introduction dans les eaux sénégalaises de 22 navires présentant au total près de 200000 tonneaux de jauge brute soit 15 fois la capacité de toute la flotte industrielle sénégalaise. Pour les armateurs, les bateaux massacrent quotidiennement la faune marine et en toute impunité. Ce qui d’autant plus grave est que le stock ciblé participe au maintien de la biodiversité, par le rôle qu’il joue dans la chaine alimentaire de l’écosystème marin s’indignent-ils. Ils ont aussi souligné que les petits pélagiques visés, essentiellement composés de sardinelles, chinchards et maquereau constituent l’essentiel de l’approvisionnement en poisson des populations locales, à faibles revenus.

En effet, les bateaux pêchent près de 300 000 tonnes de poissons et que la contrepartie financière serait de 17 FCFA par kilogramme soit près de 5milliards FCFA. Le prix du poisson tout venant peut être estimé au minimum à 400 FCFA par conséquent, ils estiment que le manque à gagner au kilogramme est 383 FCFA. Si on applique au tonnage, on aura un manque à gagner total de 115 milliards de FCFA précisent ces acteurs de la pêche. Une panoplie d’équation qui les poussent à se demander ce que représente 5 milliards de FCFA devant la destruction des stocks, la rupture de la chaine alimentaire, la déstabilisation du tissu industriel et artisanal, la disparition du poisson dans le panier de la ménagère, le non rapatriement des 150 milliards de FCFA issues des exportations annuelles et le sort des milliers de sénégalais qui seront en chômage ?

Last but not least, le GAIPES pense que dans ce type d’opération, il est généralement admis que 30% des captures sont réservés à la partie qui obtient les licences de pêche. Par conséquent, 30% du business équivaut à 36 milliards or le schéma classique reteindrait 5 milliards pour le trésor ; Il y’aurait donc un gap de 31 milliards de FCFA. Cette pratique ont-ils fait savoir n’est rien d’autre qu’un bradage, un pillage des ressources halieutiques qui constituent un patrimoine national et de se demander à qui profite ce crime économique.

Marième FAYE

Vendredi 18 Mars 2011 - 01:01


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1.Posté par Jean le 18/03/2011 05:11
Un crime écologique et humanitaire aussi!

Le poisson n'est pas une ressource entièrement renouvelable si les prélèvements dépassent certains seuils, mais une source d'alimentation essentielle notamment pour les populations les plus modestes comme vous le rappelez. En Afrique, c'est la principale source de protéines animales pour quel pourcentage de la population déjà? Pas la peine de sortir des chiffres, c'est une évidence au Sénégal, une tlle évidence, que pareille légèreté dans la gestion de cette ressource est impardonable, criminelle, le mot est juste.

Les occidentaux et les asiatiques ont vidé les stocks de leurs lieux de pêches, ce n'est pas une raison pour en faire autant, surtout que ces erreurs ont permis d'apprendre certaines choses, notamment quand il fut constaté que les effectifs ne se reconstituaient pas même après l'interruption de la pêche. D'autres anciens lieu de pêche sont aujourd'hui trop pollués comme la mer baltique désertée des harengs. Le Sénégal n'est pas épargné, la baie de Hann en particulier est dans un sale état. Ce n'est vraiment pas le moment de dilapider ce qui reste dans les eaux sénégalaises, toujours parmi les plus poissonneuses du monde, alors que, bien gérée, cette ressource peut encore non seulement pourvoir au besoin de l'alimentation locale, mais aussi générer activités et revenus.

Un tel scandale me parait tout aussi si grave que celui des délestages. Il est temps que les Sénégalais se réveillent.

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