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Le xarmatt, une autre manière d’appréhender l’entrepreneuriat (Par Papa Ismaël DIOUF)



Bittikou mbageu bo guiss, bo kharé khol bi, fekkeu feu boutique
 
La création d’emploi reste une gageure pour tous les gouvernements sénégalais (et pas que) qui se sont succédé, en dépit de toutes les ressources qui y ont été consacrées.
 
DER, FONSIS, FONGIP et FNPJ, des milliards de francs dépensés, pour un impact très limité (une étude sur les mécanismes d’accompagnements, si elle n’existe pas, serait la bienvenue), ce qui est une invite à nos gouvernants d’insuffler une nouvelle dynamique de l’emploi, des gisements de richesse à explorer, des talents à laisser éclore.
 
Des pistes existent.
 
L’activité entrepreneuriale des salariés “xarmatt” en jargon wolof, est un bon exemple de ce qui doit être encouragé et accompagné, et non plus laissé à la marge, en ce qu’il s’agit souvent d’une activité rémunératrice et qui se croise souvent avec l’enthousiasme de l’entrepreneur encore salarié mais qui n’ose pas franchir le pas de peur de perdre son salaire.
 
De surcroît, le salarié entrepreneur a déjà franchi l’étape de projet et en est déjà au stade l’exploitation, seule l’impossibilité de se consacrer à plein temps sur son activité constitue un frein au développement de son entreprise, alors que si des mécanismes d’accompagnement existaient, beaucoup de ces entrepreneurs en herbe n’hésiteraient pas à quitter leur employeur.
 
Il est vrai que l’entrepreneuriat au Sénégal est une aventure à hauts risques et que la réalité de la fin du mois vous rattrape plus vite que prévu, ce qui vous fera passer toute envie de vous laisser illusionner par des berceuses sur le dynamisme entrepreneurial dans notre cher pays.
 
C’est donc tout un écosystème à construire pour un accompagnement efficace des salariés entrepreneurs, à l’instar de ce qui se pratique déjà au sein de grandes entreprises dont la politique RSE prévoit parfois un système d’incubation entrepreneurial également désigné sous le vocable d’intrapreneuriat.
 
Si nos gouvernants se laissent guider un tant soit peu par l’audace, il n’est pas stupide d’envisager de créer un guichet unique au sein d’une agence dédiée (pourquoi pas l'ADEPME) et d’accompagner le salarié dans son processus de départ de chez son employeur, d’une part, par l’octroi d’un revenu garanti et d’autre part, dans la gestion comptable et fiscale, véritable faiblesse de notre système entrepreneurial (demandez aux banquiers de la difficulté d’avoir une liasse comptable et fiscale fiable).
 
Des mécanismes de financement innovants existent, et celà suppose également d’individualiser le parcours de chaque salarié, notamment dans la répartition des cotisations sociales de santé et de retraite, de sorte que chaque salarié puisse puiser une partie de ses cotisations pour constituer ce revenu garanti pendant au moins 12 mois à compter du départ de son entreprise.

Le système bancaire devra également être mis particulièrement à contribution et que tout salarié qui s’engage dans le développement de son activité puisse bénéficier d’un soutien bancaire actif avec le concours de l’Etat qui se doit d’exiger de ses acteurs financiers, une implication devant aller au-delà des grands comptes consommateurs de près du tiers des crédits bancaires au Sénégal.
 
 
Papa Ismaël DIOUF
MANDEN CAPITAL SAS


Vendredi 18 Juillet 2025 - 20:16


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