Il y a des nouvelles qui, à force de revenir, finissent par ne plus surprendre. C’est précisément là que commence le danger. Dans les rues de Dakar, comme dans celles de Mbour ou de Thiès, les scènes que l’on croyait réservées à d’autres métropoles — Marseille, Molenbeek, Anvers, Paris, Grenoble, Nice, Nîmes, etc…. s’invitent progressivement dans notre quotidien. Pas encore spectaculaires. Juste assez visibles pour inquiéter. Et beaucoup trop ignorées pour que demain ne soit pas un piège.
La petite déviance qui prépare la grande casse
Tout commence par des jeunes en dérive, bien connus des quartiers. Pas violents, pas totalement perdus… encore. Une petite délinquance « gérable », disent certains.
C’est précisément ce que disaient les Français il y a vingt ans. Et aujourd’hui, on y paye le prix fort.
Marseille : l’exemple que personne ne veut regarder
S’il existe une ville qui raconte ce que devient un territoire quand la drogue gagne, c’est Marseille. Une ville où la drogue est devenue une économie parallèle, où les règlements de comptes prennent la forme de fusillades en plein jour, où les zones de non droit se créent où la police, les médecins, les pompiers ne peuvent pas accéder et où l’État avance avec prudence dans des cités où le deal a remplacé l’ordre public et républicain.
Marseille n’est pas un cas isolé : c’est un avertissement. C’est ce qui se produit quand on laisse le temps aux réseaux de s’installer.
Belgique : la plaque tournante silencieuse
La Belgique fait moins de bruit. Pourtant, elle détient aujourd’hui le port le plus infiltré d’Europe : Anvers. Des tonnes de cocaïne saisies chaque année, des mafias qui se disputent le contrôle, des villes où la jeunesse s’accroche à des illusions forgées par les cartels. Le pays découvre, presque impuissant, que la drogue est un adversaire qui avance vite, mais recule rarement.
Le Sénégal : un pays encore debout… mais pour combien de temps ?
Il serait naïf de croire que le Sénégal est en dehors du jeu. Les premiers signaux sont là ::
• des investissements suspects dans certains quartiers,
• des jeunes attirés par l’argent facile,
• des réseaux en devenir dans les zones touristiques,
• une banalisation de pratiques dangereuses.
Nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Et c’est précisément pour cela qu’il faut parler — maintenant, pas après.
Un pays jeune et vulnérable
Le Sénégal est un pays jeune, avec des millions de vies en attente d’opportunités.
Il est aussi un pays où le chômage, les frustrations sociales et les rêves brisés constituent un terreau idéal pour les réseaux criminels.
Ajoutez à cela une mondialisation des trafics, et vous obtenez un cocktail explosif.
La France répare, la Belgique résiste… Le Sénégal peut encore éviter
En France, on tente de reprendre le contrôle après avoir trop attendu. Cela coûte des fortunes, des vies, des quartiers entiers à reconstruire. En Belgique, on investit massivement pour surveiller Anvers et ses ramifications. Le Sénégal, lui, a quelque chose que les deux pays n’ont plus : du temps. Un temps fragile, mais réel. Un temps qu’il faut employer pour :
• tracer les réseaux,
• surveiller les zones sensibles,
• protéger les jeunes,
• renforcer les structures communautaires,
• parler vrai.
Regard croisé d’une Franco-Sénégalaise
Voir la France sombrer lentement dans cette spirale, c’est comprendre ce qu’il en coûte de ne pas anticiper. Observer la Belgique se battre contre les flux de cocaïne, c’est comprendre que même les États solides peuvent vaciller. Regarder le Sénégal aujourd’hui, c’est sentir que tout peut basculer si l’on choisit le silence.
La drogue n’est pas une affaire de police. C’est une affaire de société. Et une société qui renonce à protéger sa jeunesse renonce à son avenir.
Une dernière question, la seule qui compte vraiment
La menace n’est plus devant nous. Elle est déjà là, discrète, méthodique, patiente. Alors, voulons-nous attendre que nos rues ressemblent à Marseille ? Que nos ports deviennent des Anvers bis ? Que nos jeunes soient recrutés par défaut parce que nous n’avons pas su leur offrir autre chose.
Marie Barboza MENDY– Regards croisés d’une Franco-Sénégalaise
mendymarie.b@gmail.com
TEL. 78 291 83 25
La petite déviance qui prépare la grande casse
Tout commence par des jeunes en dérive, bien connus des quartiers. Pas violents, pas totalement perdus… encore. Une petite délinquance « gérable », disent certains.
C’est précisément ce que disaient les Français il y a vingt ans. Et aujourd’hui, on y paye le prix fort.
Marseille : l’exemple que personne ne veut regarder
S’il existe une ville qui raconte ce que devient un territoire quand la drogue gagne, c’est Marseille. Une ville où la drogue est devenue une économie parallèle, où les règlements de comptes prennent la forme de fusillades en plein jour, où les zones de non droit se créent où la police, les médecins, les pompiers ne peuvent pas accéder et où l’État avance avec prudence dans des cités où le deal a remplacé l’ordre public et républicain.
Marseille n’est pas un cas isolé : c’est un avertissement. C’est ce qui se produit quand on laisse le temps aux réseaux de s’installer.
Belgique : la plaque tournante silencieuse
La Belgique fait moins de bruit. Pourtant, elle détient aujourd’hui le port le plus infiltré d’Europe : Anvers. Des tonnes de cocaïne saisies chaque année, des mafias qui se disputent le contrôle, des villes où la jeunesse s’accroche à des illusions forgées par les cartels. Le pays découvre, presque impuissant, que la drogue est un adversaire qui avance vite, mais recule rarement.
Le Sénégal : un pays encore debout… mais pour combien de temps ?
Il serait naïf de croire que le Sénégal est en dehors du jeu. Les premiers signaux sont là ::
• des investissements suspects dans certains quartiers,
• des jeunes attirés par l’argent facile,
• des réseaux en devenir dans les zones touristiques,
• une banalisation de pratiques dangereuses.
Nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Et c’est précisément pour cela qu’il faut parler — maintenant, pas après.
Un pays jeune et vulnérable
Le Sénégal est un pays jeune, avec des millions de vies en attente d’opportunités.
Il est aussi un pays où le chômage, les frustrations sociales et les rêves brisés constituent un terreau idéal pour les réseaux criminels.
Ajoutez à cela une mondialisation des trafics, et vous obtenez un cocktail explosif.
La France répare, la Belgique résiste… Le Sénégal peut encore éviter
En France, on tente de reprendre le contrôle après avoir trop attendu. Cela coûte des fortunes, des vies, des quartiers entiers à reconstruire. En Belgique, on investit massivement pour surveiller Anvers et ses ramifications. Le Sénégal, lui, a quelque chose que les deux pays n’ont plus : du temps. Un temps fragile, mais réel. Un temps qu’il faut employer pour :
• tracer les réseaux,
• surveiller les zones sensibles,
• protéger les jeunes,
• renforcer les structures communautaires,
• parler vrai.
Regard croisé d’une Franco-Sénégalaise
Voir la France sombrer lentement dans cette spirale, c’est comprendre ce qu’il en coûte de ne pas anticiper. Observer la Belgique se battre contre les flux de cocaïne, c’est comprendre que même les États solides peuvent vaciller. Regarder le Sénégal aujourd’hui, c’est sentir que tout peut basculer si l’on choisit le silence.
La drogue n’est pas une affaire de police. C’est une affaire de société. Et une société qui renonce à protéger sa jeunesse renonce à son avenir.
Une dernière question, la seule qui compte vraiment
La menace n’est plus devant nous. Elle est déjà là, discrète, méthodique, patiente. Alors, voulons-nous attendre que nos rues ressemblent à Marseille ? Que nos ports deviennent des Anvers bis ? Que nos jeunes soient recrutés par défaut parce que nous n’avons pas su leur offrir autre chose.
Marie Barboza MENDY– Regards croisés d’une Franco-Sénégalaise
mendymarie.b@gmail.com
TEL. 78 291 83 25
Autres articles
-
Commémoration des “Pseudo-Martyrs” : Quand la Mémoire Devient un Outil Politique (par Ndeye Sow Leila)
-
"À nos dirigeants ça suffit" (Par Ndeye Sow Leila)
-
Redynamisation du Tourisme : l’Etat acte ses urgences pour la SAPCO
-
Après Octobre Rose et Novembre Bleu, écouter enfin le cri silencieux du cancer au Sénégal (Par Boubacar Kambel DIENG)
-
Le Sénégal entre soutenabilité de la dette et la Faillite, par Pape Ndiamé Gueye, consultant Finance




Commémoration des “Pseudo-Martyrs” : Quand la Mémoire Devient un Outil Politique (par Ndeye Sow Leila)


