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Quand l’affectation de deux sages-femmes d’Etat sans remplacement au préalable bloque la maternité de l’hôpital de Matam

​La maternité de l’hôpital régional de Matam ne peut plus accueillir les urgences obstétricales et gynécologiques pour insuffisance de personnelle qui fait suite à la mutation de deux sages-femmes d’Etat à l’hôpital régional de Saint Louis et dans la région médicale de Dakar. Sur ce, la section Sames (Syndicat autonome des médecins du Sénégal) exige l’affectation immédiate de personnel suffisant pour assurer la continuité du service dans cet établissement public de santé.



Quand l’affectation de deux sages-femmes d’Etat sans remplacement au préalable bloque la maternité de l’hôpital de Matam
 L’hôpital régional de Matam a toujours eu un déficit en ressources humaines. Et continue de souffrir de ce manque de personnel de santé. Alors qu’ils attendaient qu’on leur envoie trois sages-femmes supplémentaires pour porter son effectif à 13, les responsables de l’hôpital régional de Matam se sont vu retirer deux (2) sur les 10 sages-femmes que comptait son service de maternité. Une mesure qui a réduit à 7 l’équipe de la maternité de l’hôpital de Matam.

Prise le 20 mars dernier par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) consécutive à l’affectation de quelques agents de santé à travers le pays, la mesure fait grincer des dents. Pour l’hôpital de Matam concerné par la mesure, ce sont les deux sages-femmes d’Etat des noms de Salimata Fall et d’Adama Diop qui doivent aller respectivement prendre service à l’hôpital régional de Saint Louis et à la région médicale de Dakar. « Alors que Saint Louis a le double de mon effectif de sages-femmes », se désole le chef du service de gynécologie de l’hôpital régional de Matam qui signale également le départ de l’infirmière Awa Cissokho pour l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye.

Dr Mamadou Demba Ndour précise que les deux sages-femmes ont certes sollicités leurs départs. « Pour Salimata Fall qui a passé sept avec eux, l’hôpital a donné un avis favorable. Mais concernant Adama Diop l’hôpital s’y est opposé pour la bonne et simple raison qu’elle n’a juste fait que deux ans à Matam où il y en a d’autres agents qui ont plus duré qu’elle ici ». Sans compter celui de l’infirmière Awa Cissokho affecté à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye qui aurait « utilisé des voies détournés pour se faire affecter. « Son dossier n’est pas passé à l’hôpital », dixit ce membre du conseil d’administration de cette structure de santé.

Deux départs donc « irréfléchis » et qui ne sont pas sans conséquence pour ledit hôpital, surtout par rapport à la prise en charge des urgences obstétricales et gynécologiques pour cause d’insuffisance de personnel consécutive à cette mutation, et « sans remplacement » au préalable. Par conséquent, et sur une note d’information à l’attention du directeur de l’hôpital signée par le chef du service de gynécologie montre que la maternité dudit établissement de santé public ne peut plus accueillir les urgences obstétricales et gynécologiques. « A ce jour, nous ne disposons que de 7 sages-femmes. Soit la moitié du nombre requis pour offrir une sécurité optimale à nos usagers », a expliqué Dr Mamadou Demba Ndour qui parle d’un risque énorme. Pour ce président de la commission médicale d’établissement c’est une volonté de saborder le service le plus sollicité de l’hôpital qu’affiche l’autorité gouvernementale en cette période de riposte au Covid-19 qui a fini de mettre toutes les structures sanitaires du pays en état d’alerte maximale.

Cette mutation sans remplacement de deux sages-femmes au préalable aurait complètement bloqué le fonctionnement de la maternité qui ne peut plus assurer la prise en charge des urgences obstétricales et gynécologiques, faute de personnel suffisant. Cette situation a poussé le conseil d’administration à autoriser, depuis janvier 2020, le recrutement de trois sages-femmes supplémentaires pour porter l’effectif de 10 à 13 sages-femmes d’Etat. Présentement l’une est en congé de maternité. Alors que le recrutement des trois n’est toujours pas effectif, le ministère à unilatéralement retiré deux autres sages-femmes sans remplacement. Pour dire que l’Etat leur « retire » toujours « sans rien mettre en place ».

La section Sames de cette structure sanitaire révèle que « plus des deux tiers du personnel de l’hôpital de Matam sont des contractuels car l’hôpital a toujours eu des personnels étatiques affectés ou muté sans remplacement au préalable ». C’est pourquoi les collègues à Dr Boly Diop, Section Matam, exige l’affectation immédiate de personnel suffisant pour assurer la continuité du service dans cet établissement public de santé. A défaut, le secrétaire général dudit syndicat dans cette région Est du pays non moins chef de service des consultations externes et chef de service par intérim du service d’accueil des urgences (Sau) de la zone de Matam, Dr Mouctar Ly, tient la tutelle pour responsable de tous les désagréments que pourrait occasionner cette situation. Car, « il n’y a que deux maternités qui peuvent gérer les urgences obstétricales. La mienne et l’hôpital de Ourossogui. Là on est paralysé. Si Ourossogui est débordé, on risque d’évacuer à Linguère ou Ndioum », se désole Dr Ndour, porte-parole du jour. Le risque est donc énorme…

Le Témoin


Vendredi 10 Avril 2020 - 11:54


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