Omar el-Béchir et son régime n'ont jamais été tendres envers les Nations unies, constamment soupçonnées d'être à la solde des grandes puissances. Mais depuis quelques mois, Khartoum est passée des mots aux actes. La Minuad, la mission conjointe de l’ONU et de l’UA s'est vue demander de préparer son retrait, pudiquement rebaptisé « stratégie de sortie », la Minuad ayant eu l'outrecuidance de vouloir enquêter sur des viols massifs commis par l'armée soudanaise dans un village du sud du Darfour.
En avril dernier, Khartoum avait demandé le départ de la patronne du Fonds des Nations unies pour la population, l'accusant d'ingérence. Cette fois-ci, c'est directement le cœur du dispositif onusien au Soudan qui est visé avec la double expulsion d’Yvonne Helle et Ali Zaatari.
Omar el-Béchir confiant
Si Khartoum durcit le ton, c'est d'abord sans doute qu'Omar el-Béchir s'est senti pousser des ailes après la décision de la CPI de suspendre son enquête sur les crimes commis au Darfour, faute de soutien de la part du Conseil de sécurité. Le président soudanais recherché par la CPI pour crimes contre l'humanité a pu mesurer le 12 décembre dernier à quel point les mesures de rétorsion à son encontre étaient faibles.
De plus, alors que l'élection présidentielle vient d'être fixée au 13 avril prochain, le président candidat à sa propre succession cherche sans doute à redorer son blason sur le dos de la communauté internationale. Une stratégie de communication qui aurait l'avantage de détourner l'attention des difficultés économiques croissantes dues à la partition de 2011.
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