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13 morts de Boffa: Cacophonie autour d'un massacre

Les nombreuses interventions qu’a suscitées le massacre de 13 jeunes personnes dans la forêt de Boffa installent la cacophonie autour de cette affaire. En effet, des politiques de différents bords à la société civile, en passant par le Sénégalais lambda, tout le monde sent le devoir, le droit, ou les deux à la fois, de donner son avis, qui pour la plupart, est pris comme «analyse» de la situation dans cette partie sud du Sénégal.



13 morts de Boffa: Cacophonie autour d'un massacre
Dès les premières heures, voire les premières minutes après le massacre de 13 jeunes personnes dans la forêt de Boffa en Casamance, certains médias n’ont pas hésité à accuser le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) d’être derrière cet acte odieux. Et pourtant, en tant que spécialistes de l’information, ils ne devraient pas oublier la distance critique à ne pas franchir, entre les faits et les émotions.

Du côté des politiques, le Parti démocratique sénégalais (PDS) a ravi la palme en mettant cet acte sur le dos du régime du Président Macky Sall. En effet, le dimanche 7 juillet, au lendemain de cette barbarie, les «libéraux » ont sorti un communiqué dans lequel les tares de la gestion sécuritaires étaient remises en question.

«Les sénégalais ont assez souffert des conséquences des errements, des manquements, des actes d’incompétence et d’incapacité du régime de Macky SALL. Ces défaillances récurrentes dans la gestion de la sécurité des paisibles populations sénégalaises ne sauraient être tolérées», pouvait-on lire dans le document.

Mais, cette posture n’est pas partagée par Modou Diagne Fada, coordonnateur du Cadre de l’opposition pour la régularité, la clarté et la transparence des élections (Corecte). Dans un communiqué, il a mis en garde contre toute tentative de récupération de ce drame.

Hormis le PDS, les autres partis, y compris le parti présidentiel, se sont contentés de dénoncer ce massacre tout en enjoignant l’Etat à prendre les mesures idoines pour traquer et traduire en justice les auteurs de ce crime.

A côté des accusations contre l’Etat, il y a celles proférées à l’endroit du MFDC. C’est le cas du Collectif des cadres casamançais (CCC). Ces derniers ont, dans leur conférence de presse organisée ce lundi, fait noter que ce massacre est un dérapage de certains membres du mouvement séparatiste à qui il était demandé de faire peur aux coupeurs de bois.

Ne voulant pas porter ce fardeau, les membres du mouvement pointé du doigt par Atépa et Cie ont répliqué, par la voix de leur ancien porte-parole, Abdou Elinkine Diatta, qui a contre-attaqué en invitant la justice à se pencher du côté dudit collectif. De l’avis de M. Diatta, si des personnes peuvent affirmer détenir des preuves alors qu’ils sont à 400 km du lieu où se sont déroulés les meurtres, il n’est pas à exclure qu'elles aient des choses à se reprocher.

Tout comme le MFDC, le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), soutient que les indépendantistes de cette partie du Sénégal ne sont pour rien dans ces tueries, et qu’il faudrait plutôt voir du côté de ceux qui contrôlent l’exploitation frauduleuse des forêts casamançaises.

C’est la même tenue adoptée chez Ali Haïdar. Cependant, ce dernier relève que ce massacre pourrait aussi avoir été orchestré par des personnes désirant simplement protéger leur forêt.

Mais au-delà des accusations portées sur les uns et les autres, tous s’accordent à dire que la lumière doit être faite sur cette affaire et des dispositions prises, afin que pareille situation ne se reproduise.


Mardi 9 Janvier 2018 - 12:09


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