La Céni était pourtant parvenue à calmer le jeu politique, lundi 22 décembre, au cours d'uneréunion organisée à Bujumbura, en annonçant une série de mesures contre toute fraude électorale. Mais la Commission a surtout donné son accord de principe à un atelier d’évaluation de l’enrôlement des électeurs, dirigée par une institution neutre, et réclamé à cor et à cri par l’opposition burundaise.
Fin de la lune de miel ce vendredi 26 décembre, quand la Céni a confirmé dans une conférence de presse les mesures prises lundi, sans faire aucune allusion à ce fameux atelier, jeté aux oubliettes. Mais l’opposition burundaise ne veut rien entendre. Même si tout le monde est d’accord sur le fait qu’il y a eu beaucoup d’irrégularités lors de la distribution de la carte d’identité, indispensable pour se faire enrôler, les divergences restent fortes.
« Incidence mineure »
Pour la Céni, ces irrégularités sur la carte d’identité n’ont eu qu’une « incidence mineure » sur le résultat de l’enrôlement des électeurs. Et pour preuve, son président Pierre-Claver Ndayicariye avance les chiffres des tentatives de tricherie relevés par tous les bureaux d’enrôlement. « Avoir 0,025% de ce qu’on appelle irrégularités par rapport à un fichier électoral provisoire de 3,6 millions d'inscrits, ce sont des chiffres mineurs », a-t-il nuancé. Pour la commission électorale du Burundi, l’affichage et le toilettage des listes, la réouverture de l’enrôlement pour ceux qui n’ont pas pu le faire et l’annulation du vote par procuration devraient donc permettre d’avoir un scrutin libre et juste au Burundi.
Mais l’opposition crie déjà au scandale, convaincue que le pouvoir burundais et la Céni sont complices notamment dans la distribution massive de cartes d’identité à des mineurs. « S’ils sont convaincus qu’il n’y a que 1 900 et quelques cas qu’ils ont corrigé, de quoi ont-ils peur ? s'insurge Charles Nditije, le président de l’aile majoritaire du parti Uprona. Qu’ils organisent cet atelier et que nous jouions cartes sur table. Qu’on leur montre "voilà les manquements graves que nous avons constatés les uns et les autres". A partir de là, ils vont nous prouver que nous sommes à côté de la plaque ». L’opposition burundaise, dit-il, ne va jamais accepter dans ces conditions ce qu’il qualifie de « hold up électoral ».
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