«Au moins, le président a le mérite de réitérer sa promesse qu’il avait faite devant les Sénégalais et qui était contenu dans son programme politique pour lequel les Sénégalais l’ont élu donc c’est vraiment le fait qui peut attirer l’attention et constituer vraiment un motif de satisfaction », campe Me Assane Dioma Ndiaye. «Mais le plus dramatique », note-t-il : «C’est qu’on est encore suspendu à des incertitudes, on ne sait pas effectivement s’il y aura référendum ou s’il y aura la voie parlementaire, que dira le Conseil constitutionnel ? Et en réalité, quand est-ce que pourra se concrétiser cette soumission de cette révision soit au peuple soit au parlement. Mais, je pense qu’on peut au moins reconnaître que de façon non ambigüe et très claire, le président a réaffirmé sa volonté notamment de réduire son mandat et de l’appliquer immédiatement donc au mandat en cours ».
«Maintenant, l’autre question est pour nous la discordance entre la volonté du président de la République et des franges importantes de son parti. Je pense que là également pour une meilleure visibilité, le président doit affirmer son autorité sur son partie, évidemment nous ne sommes pas pour la négation du droit à l’expression ou en tout cas à la liberté de pensée mais il faut savoir également qu’en politique, il faut de la cohérence ; on ne peut pas en tant que président de la République ou président de parti avoir un programme politique pour lequel on est élu et qu’il y est des voix dissidentes et concordantes surtout si ces voix sont très proches du président de la République. Et donc cela contribue aussi à alimenter encore les débats, un certain nombre de doutes au niveau des esprits… », indique la robe noire.
Ce d’autant plus que, développe-t-il: «Un référendum pour un président de la République, c’est engager sa responsabilité politique. C’est un problème d’éducation politique, est-ce que les militants de son parti ou ses partisans sont conscients de l’enjeu même de prendre une telle décision. Nous avons vu qu’en 1969, le Général De Gaulle a dû démissionner simplement parce que le peuple ne l’a pas suivi donc cela peut être lourd de conséquences politiques, c’est encore une des incongruités de ce projet de révision constitutionnelle ».
En tant qu’acteur des assises nationales, Me Assane Dioma Ndiaye ne se retrouve «absolument pas » dans ce projet de révision de la Constitution. «D’abord, cette révision n’est pas la concrétisation des vues des assises nationales et de la charte démocratique proposée par les assises. Il semble qu’il s’agisse en tout cas d’une sorte de congrégats, de beaucoup de points de vue. Evidemment certaines propositions des assises sont prises en compte mais pour la plupart majeure partie, les conclusions des assises ne le sont pas », stipule-t-il.
Et de préciser : «Et pour nous particulièrement militants des droits de l’homme, ce qui nous désole le plus, c’est qu’on n’est pas pensé à des mécanismes juridictionnelles de protections des libertés fondamentales parce que cette réforme ne prend pas en compte la dimension institutionnelle en matière de garantie des droits fondamentaux, nous n’avons toujours pas un organe juridictionnel, l’élargissement des compétences du conseil constitutionnel ne lui confère pas en tout cas la possibilité d’être juge des droits fondamentaux de la personne et même la question du contrôle de constitutionnalité à partir de la Cour d’appel, cela ne concernera qu’une minorité de privilégiés qui pourront se payer un avocat à la Cour d’appel. Donc, de ce point de vue, on ne se voit pas dans cette révision, la nécessaire réforme du Conseil supérieur de la magistrature, la Justice est aujourd’hui le maillon faible de notre système démocratique, la Justice qui doit être le rempart dans une démocratie, l’épine dorsale d’un système démocratique ».
De ce point de vue, sert-il : «Nous aurions souhaité qu’on touche également à ce secteur aussi vital mais qui manifestement constitue le tendon d’Achille de notre démocratie depuis maintenant des années ».
«Maintenant, l’autre question est pour nous la discordance entre la volonté du président de la République et des franges importantes de son parti. Je pense que là également pour une meilleure visibilité, le président doit affirmer son autorité sur son partie, évidemment nous ne sommes pas pour la négation du droit à l’expression ou en tout cas à la liberté de pensée mais il faut savoir également qu’en politique, il faut de la cohérence ; on ne peut pas en tant que président de la République ou président de parti avoir un programme politique pour lequel on est élu et qu’il y est des voix dissidentes et concordantes surtout si ces voix sont très proches du président de la République. Et donc cela contribue aussi à alimenter encore les débats, un certain nombre de doutes au niveau des esprits… », indique la robe noire.
Ce d’autant plus que, développe-t-il: «Un référendum pour un président de la République, c’est engager sa responsabilité politique. C’est un problème d’éducation politique, est-ce que les militants de son parti ou ses partisans sont conscients de l’enjeu même de prendre une telle décision. Nous avons vu qu’en 1969, le Général De Gaulle a dû démissionner simplement parce que le peuple ne l’a pas suivi donc cela peut être lourd de conséquences politiques, c’est encore une des incongruités de ce projet de révision constitutionnelle ».
En tant qu’acteur des assises nationales, Me Assane Dioma Ndiaye ne se retrouve «absolument pas » dans ce projet de révision de la Constitution. «D’abord, cette révision n’est pas la concrétisation des vues des assises nationales et de la charte démocratique proposée par les assises. Il semble qu’il s’agisse en tout cas d’une sorte de congrégats, de beaucoup de points de vue. Evidemment certaines propositions des assises sont prises en compte mais pour la plupart majeure partie, les conclusions des assises ne le sont pas », stipule-t-il.
Et de préciser : «Et pour nous particulièrement militants des droits de l’homme, ce qui nous désole le plus, c’est qu’on n’est pas pensé à des mécanismes juridictionnelles de protections des libertés fondamentales parce que cette réforme ne prend pas en compte la dimension institutionnelle en matière de garantie des droits fondamentaux, nous n’avons toujours pas un organe juridictionnel, l’élargissement des compétences du conseil constitutionnel ne lui confère pas en tout cas la possibilité d’être juge des droits fondamentaux de la personne et même la question du contrôle de constitutionnalité à partir de la Cour d’appel, cela ne concernera qu’une minorité de privilégiés qui pourront se payer un avocat à la Cour d’appel. Donc, de ce point de vue, on ne se voit pas dans cette révision, la nécessaire réforme du Conseil supérieur de la magistrature, la Justice est aujourd’hui le maillon faible de notre système démocratique, la Justice qui doit être le rempart dans une démocratie, l’épine dorsale d’un système démocratique ».
De ce point de vue, sert-il : «Nous aurions souhaité qu’on touche également à ce secteur aussi vital mais qui manifestement constitue le tendon d’Achille de notre démocratie depuis maintenant des années ».
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